Revirement. Il n’y aura finalement pas d’usine Bridor à Liffré
Publié : 31 mai 2023 à 0h00 - Modifié : 1er juin 2023 à 7h41 par Emilie PLANTARD
La future/ex usine Bridor
Crédit : @ Bridor
Le groupe d’agroalimentaire Le Duff a annoncé à travers un communiqué qu’il renonçait à son projet d’implantation d’usine sur la commune de Liffré, en Ille-et-Vilaine. Les opposants se réjouissent mais restent vigilants.
Il n’y aura pas de nouvelle usine Bridor de 25.000 m2 à Liffré, c’est ce qu’a annoncé le groupe d’agroalimentaire Le Duff ce mardi 30 mai. Le projet est abandonné sur la commune brétilienne : ce dernier était largement contesté, notamment par les associations de défense de l’environnement et les riverains qui avaient déposé de nombreux recours en justice. Des recours qui ont fait prendre trop de retard, c’est ce qu’explique la direction de Bridor dans son communiqué.
"Quel que soit le lieu où il va s’implanter, (le projet) va avoir le même impact !"
Sa volonté de développement n’est pas remise en cause, c’est d’ailleurs ce qui empêche les opposants de savourer pleinement leur victoire. Pour Philippe Rocher, membre du collectif Colère à Liffré-Cormier, "c’est une nouvelle en demi-teinte, puisque même si on est sur un abandon du projet sur la commune de Liffré, ce n’est pas un abandon de ce type de modèle de développement économique qui, quel que soit le lieu où il va s’implanter, va avoir le même impact, tant sur la question des gaz à effet de serre et l’impact sur le dérèglement climatique, que l’ensemble des impacts environnements avec la destruction de terres agricoles, de terres naturelles..."
Titre :Philippe Rocher, membre du collectif Colère à Liffré-Cormier
Crédit :Emilie Plantard
La preuve que c’est possible !
Le projet va probablement être relocalisé, la victoire des opposants n’est donc pas entière. Mais le combat qu’ils ont mené n’a pas été complètement vain et que le signal qu’apporte ce renoncement est positif. "On ne va pas bouder notre plaisir, avoue Philippe Rocher, parce que c’est le résultat d’un investissement extrêmement important et on a eu à cœur d’objectiver tous les arguments et de les étayer. Ce qu’on souhaite montrer ici ou ailleurs, c’est qu’à partir du moment où des collectifs de citoyens se mettent ensemble contre un projet, on arrive à atteindre le but qui est au mieux de le faire abandonner ou dans une moindre mesure, de le déplacer. C’est peut-être ça aussi qui est à retenir et on souhaite que ça fasse des petits et ça commence de toute façon."
Titre :Philippe Rocher, membre du collectif Colère à Liffré-Cormier
Crédit :Emilie Plantard
Une victoire pour la gestion locale de l’eau
C’est une victoire pour les opposants qui reprochaient à cette usine d’être très gourmande en eau, elle avait été autorisée à consommer 197.000 m3 d’eau par an, soit la consommation d’environ 2 500 habitants. C’est en revanche une déception pour les élus locaux qui soutenaient ce projet, à l’instar de Loïc Chesnais-Girard, le président de la région Bretagne...
"On se rend bien compte que quand on parle de la consommation de l’eau, tout le monde est au diapason pour dire qu’il faut faire des économies, avance l'opposant Philippe Rocher. A l’inverse, les mêmes qui disent ça sont ceux qui soutiennent des projets qui font tout le contraire. Donc nous ce qu’on pose, c’est la question de la cohérence. En 2023, alors que l’ensemble de la communauté scientifique demande de changer de modèle, des élus continuent de soutenir une industrie qui n’est pas celle dont on a besoin."
Titre :Philippe Rocher, membre du collectif Colère à Liffré-Cormier
Crédit :Emilie Plantard
Fin du combat pour les opposants, du moins, sur ce projet-là... "Ce qui est certain c’est qu’il y aura une vigilance assez accrue sur ce qui sera proposé en lieu et place de ce projet. Puisque le site du Sérail a vocation à être artificialisé... "
Titre :Philippe Rocher, membre du collectif Colère à Liffré-Cormier
Crédit :Emilie Plantard