Guirec Soudée a retrouvé la terre ferme, à Brest

Guirec Soudée avait franchi dès jeudi la ligne d'arrivée de sa traversée de l'Atlantique à la rame, dans son canot de 8m. Il aura passé 107 jours en mer, et parcouru 8.000 kms, connu un chavirage, perdu ses moyens de communication et une partie de sa nourriture. Guirec a perdu 14 kg, mais il a retrouvé de l'énergie en arrivant au ponton, à Brest : (ambiance) que d'émotions, je suis passé par tellement de choses, c'est un miracle que je sois là avec mon bateau ! J'ai une bonne étoile qui m'a guidé, même plusieurs ! Cela a été dur dès le début, à contre courant pendant deux semaines, j'ai ramé jusqu'à 20 heures par jour... Le truc le plus compliqué c'est le moment où j'attendais une tempêt tropicale, j'ai eu le bateau retourné, avec l'eau dans le bateau ! Et avec un bateau coulé, il y a peu de chance de trouver une sortie, et j'ai réussi donc c'est chouette !"

J'ai fait quelques petits détours j'avoue !

41 ans après Gérard d'Aboville, Guirec Soudée boucle sa traversée en 107 jours, sans record, ce n'était pas le but, mais en ayant parcouru quelques 8 000 km au lieu des 5 000 prévus : "j'ai fait quelques petits détours j'avoue. Si vous avez besoin d'adresses dans l'Atlantique, je peux vous recommander quelques spots pour voir des orques et des dauphins ! J'ai vu des trucs, j'ai été suivi par des baleines, j'ai apprivoisé une dorade qui s'appelait Paulette. J'ai eu un fou de Bassan Pedro, qui m'a suivi pendant des centaines de kilomètres, il m'a suivi jusqu'à Ouessant, c'est beau ! Il y a eu des moments tellements forts ! Quand tu es seul pendant tant de temps, on s'émerveille pour un rien ... C'était dur, mais c'était fou et je suis tellement content d'être arrivé. Merci Paulette et merci Pedro !"

Une famille soulagée, et fière

107 jours de mer, un chavirage, un rationnement forcé, une panne des ses moyens de communication... De quoi mettre à rude épreuve les nerfs de son équipe et de sa famille : écoutez la réaction de sa sœur Fantig, venue de Bourgogne, pour accueillir son petit frère à Brest : "c'est un énorme soulagement car nous avons eu très peur... Pendant plusieurs jours, on n'avait plus de nouvelles, et par chance un cargo nous a appris qu'il était en vie...Depuis qu'il est tout petit, il faut toujours qu'il s'affirme, qu'il prouve quelque chose, mais là, il y est allé un peu fort... Il a un moral tellement d'acier, il est capable de beaucoup d'exploits... Il l'a fait !"

Pas question pour Guirec de baisser les bras, malgré les difficultés : "pour rien au monde, j'aurais abandonné... Mais c'est vrai que quand tu croises des cargos et qu'ils te disent : est-ce que vous avez besoin d'assistance ? On peut mettre votre bateau sur notre cargo, dans 5-6 jours on est à Brest.. C'est vrai que c'est tentant, mais non. Un Breton ça n'abandonne pas, on y croit jusqu'au bout..."

Guirec vise maintenant le Vendée Globe 2024

Prochain défi que se lance Guirec : Le Vendée Globe, en 2024. Alors après une telle aventure en solitaire, se sent-il prêt pour le Vendée ? "On n'est jamais prêt, pour un Vendée Globe... En tous cas motivé, ça c'est certain... Je pense qu'il y a quand même 2, 3 trucs à apprendre, mais là j'ai fait une bonne petite formation.. Et passer d'un tricycle à une Ferrari, je pense que ça va être agréable, faire des miles..."

En attendant le Vendée Globe, le marin breton envisage de raconter sa traversée de l'Atlantique à la rame dans un livre.