Fin du pass sanitaire pour certains, et première injection pour d'autres
Publié : 17 janvier 2022 à 8h02 par Dolorès CHARLES
Crédit : Yann Launay
Alors qu'on aurait pu s'attendre à un rush, dans les centres de vaccination avec l'arrivée imminente du Pass vaccinal, dans les faits, ce n'est pas vraiment le cas, et ce serait même plutôt le contraire. Le reportage de Yann Launay en Bretagne.
Alors que de nouveaux centres de dépistage ouvrent ici ou là, à Nantes ou La Baule cette semaine, le nombre de rendez-vous est en baisse dans les centres de vaccination, pour les jours à venir. Etonnant alors qu'au 15 janvier, toutes les personnes de plus de 18 ans et un mois doivent avoir fait leur injection de rappel pour conserver leur certificat de vaccination actif dans le "pass sanitaire", au-delà ce pass ne sera plus valide. Etonnant aussi alors que le pass vaccinal est lui sur le point d'entrer en vigueur (il vient d'être adopté par les parlementaires).
Edith Briand, responsable du centre de vaccination de Lorient-La Base, rencontrée par Yann Launay :
"On a beaucoup de plages disponibles d'ici la fin du mois... Je pense que les gens vont se rendre compte qu'ils n'ont plus de pass, et peut-être réagir... Mais pour l'instant on est étonné de ne pas avoir plus d'inscriptions, parce qu'il y a aussi la deuxième date, le 15 février, qui va arriver : il y a beaucoup de pass qui vont se désactiver au 15 février. Je pense que des gens vont se réveiller, après il y a aussi beaucoup de gens qui ont des tests covid positifs, et qui du coup ne peuvent pas venir faire leur rappel. Tous ces gens qui se sont contaminés entre décembre et janvier, qui devaient venir se faire vacciner aujourd'hui, vont être reculés dans le temps... On a une centaine d'annulations par jour, et on pense que c'est lié à ça."
Titre :Edith Briand, responsable du centre de vaccination de Lorient-La Base
Crédit :Yann Launay
Julien primo-vacciné
Depuis novembre dernier, le centre de vaccination de Lorient accueille un flot modeste, mais ininterrompu, de candidats à la première dose. C'est le cas par exemple de Julien, qui vient de se décider. Chaudronnier de profession, Julien souligne que sa décision n'est pas motivée par l'arrivée du pass vaccinal. Mais alors pourquoi maintenant, et pourquoi avoir attendu si longtemps, avant de se faire vacciner ?
"Parce que je ne bougeais pas énormément, et je n'avais pas forcément l'utilité. Je n'ai pas un travail qui demande de vaccin, mais étant donné que j'ai une grand-mère malade, j'ai préféré faire la première dose maintenant, parce que ça peut être à risque. J'essayais d'aller moins chez elle, mais là, avec le vaccin du coup je vais pouvoir m'en occuper pleinement... C'est peut-être bête, mais je voulais attendre que ça se perfectionne un peu. Les premiers vaccins, ça a été fait tellement vite, que peut-être il aurait pu y avoir des effets... Quand on regarde la télé, on voit de nombreux problèmes avec les première doses, donc j'ai attendu un petit peu pour les faire. Je pense que ça va aller, ils sont assez conscients de ce qu'ils nous injectent pour qu'on ait un minimum confiance..."
Crédit : Yann Launay
Titre :Julien primo-vacciné
Crédit :Yann Launay
Les enfants, vaccinés pas comme les autres
Les autres primo-vaccinés que l'on peut croiser, ce sont les enfants : à Lorient comme ailleurs, la vaccination des moins de 12 ans à réellement démarré après les vacances de Noël. Mais ce démarrage reste assez timide, comme le confirme Edith Briand : "tous les rendez-vous ne sont pas pris. La population qui vient le plus, c'est les 8-9-10-11 ans, quelques petits, mais pas beaucoup. On a fait un circuit dédié, notre objectif est qu'ils n'attendent pas, qu'ils n'aient pas le temps d'être inquiets avant d'arriver à la vaccination. On leur propose un paquet de bonbons, l'association Makadam nous a mis à disposition des jouets... Ils y a des enfants qui pleurent, mais ça c'est normal, mais ça se passe bien globalement..."
Parmi les enfants venus recevoir le vaccin : Talya, 8 ans, accompagnée de sa maman Andréa, et prise en charge sous un barnum par une infirmière puéricultrice :
"Tu sais ce qu'on va faire, on va retirer ta manche, regarde. Tu t'assoies dans mon fauteuil, tu vas regarder maman. Et voilà, parfait. Tu as été hyper courageuse, c'est drôlement bien." Talya : "Merci, c'est passé vite, donc ça va..." Andréa : "Son papa à de gros soucis de santé, donc nous on est protégés, et quand on a su qu'on pouvait la protéger, on limitait les risques de contaminer la famille et son papa. Dès que ça touche au médical au niveau des enfants, on s'inquiète un petit peu, on a pesé le pour et le contre, on s'est dit qu'il y avait plus de pour que de contre." Talya : "Je pense que c'est la meilleure chose à faire. J'étais d'accord."
Titre :Talya, 8 ans avec sa maman Andréa
Crédit :Yann Launay
Tom, atteint de la mucoviscidose, enfin vacciné
Pour certaines familles, la vaccination des enfants était très attendue : c'est le cas de la famille de Tom, un garçon de 10 ans atteint de la mucoviscidose, qui vient de recevoir sa deuxième dose. Tom et sa maman Corinne sortent du centre de vaccination le coeur plus léger :
Tom : "Ça s'est bien passé, ils sont gentils là-bas..." Corinne : "Là on est tranquilles, même s'il y a du covid à l'école, on ne sera pas dans la psychose... Et même s'il l'a, il n'ira pas à l'hôpital, normalement. On est un plus sereins. Si il avait pu être vacciné il y a un an, j'aurais préféré.. Je trouve que c'est un peu tard pour les enfants. Même si on fera toujours attention, on sera un peu plus soulagés, quand on entendra un cas contact, on se dira : bon, ça va le faire."
Titre :Tom, atteint de la mucoviscidose, et Corinne
Crédit :Yann Launay
Rappelons qu'à compter du 15 février, il faudra avoir reçu sa troisième dose moins de 4 mois après la deuxième, pour conserver son pass sanitaire. Si vous avez été récemment testé positif au covid, vous devez attendre 3 mois pour recevoir votre rappel, et vous avez jusqu'à 6 mois pour le faire, à compter du test positif. Pour vérifier à quelle date vous devez faire le rappel, un service a été mis en place par l'Assurance maladie : monrappelvaccincovid.ameli.fr