Femmes : Après les violences, le retour à soi

Citad’Elles a ouvert il y a 2 ans, juste avant le 1^er confinement. Depuis, le lieu refuge des femmes victimes de violences ne désemplit pas, bien au contraire. Déjà plus de 5000 visites enregistrées en 2021, c’est le double de 2020. Au total, plus de 1200 femmes y ont été accueillies.

Parmi les associations qui accompagnent les femmes à Citad’elles, Question Confiance intervient plutôt en fin de parcours, au moment où les femmes ont besoin de se reconstruire. Cela passe par diverses animations qui contribuent à redonner confiance à ces femmes. Isabelle Herigault est responsable de l’association Question Confiance :

"Par exemple on a des ateliers de développement personnel, par exemple on fait des arbres de vie, de l’écriture, de la sophrologie. De la médiation artistique, genre art thérapie. On a des rendez-vous bien-être, par exemple des massages. Des ateliers de valorisation de l’image, maquillages, fringues… Du body-karaté aussi, un petit peu de self-défense. On a des rendez-vous papotte, qui peuvent permettre de recréer des liens, on fait des sorties à Calycéo, des expos photos, troc-fringues, des musées, des concerts, des vide-greniers… Voilà, on essaie d’offrir une palette qui correspond à chaque femme et leur donne envie de sortir de chez elles."

La tentation du repli sur soi

Le chemin est long pour ces femmes abîmées par les violences, plus ou moins selon chacune d’entre elles. L’association les accompagne sur un projet personnel de reconstruction, car les envies, les besoins ne sont pas les mêmes. Isabelle Herigault, responsable de l’association Question Confiance : 

"Chaque femme n’a pas les mêmes besoins. Il y a des accompagnantes qui les suivent individuellement sur 9 mois, et on essaie de les motiver, de les faire sortir de chez elles. C’est vrai que c’est un vrai problème, de sortir de chez soi quand on a eu peur, quand on a eu mal. De réactiver sa vie en fait. La moindre des activités, c’est compliqué. On avance, on a des objectifs tout petits et « Allons-y » !"

La violence anéantit l’estime de soi

Les services de Police et de gendarmerie ont relevé une augmentation de 10% des violences en 2020. Souvent en famille ou dans l’espace publique, elles sont aussi subies au travail. Toutes font des ravages et détruisent ces femmes.

"Ca casse, ça casse l’estime, ça casse l’avenir en fait. On a l’impression qu’elles n’ont plus d’avenir. Elles sont là, au bord du chemin, et nous on est une petite lueur d’espoir en disant « les filles, non ! On y va, on va ensemble. » C’est quand même un long parcours, ces femmes qui sont fracassées par la vie, c’est parfois difficile pour certaines, mais on est là. Chaque association essaie d’apporter sa pierre à l’édifice pour que ça avance. Mais il y a de l’espoir pour certaines femmes et elles sont courageuses. Quand elles redressent la tête, c’est beau à voir. Vraiment. "

Une marche unitaire contre les violences faites aux femmes aura lieu à Nantes ce jeudi, elle partira de la place de Bretagne à 18H30. Au même moment une marche aux flambeaux sera organisée à Rennes. Une manifestation contre les violences sexistes et sexuelles se tiendra également à Rennes samedi 27 novembre, à 15H30. Rdv Esplanade Charles de Gaulle.