Essence. Les automobilistes remettent la main à la poche, à la station Total de Nostang
Publié : 16 novembre 2022 à 8h07 - Modifié : 16 novembre 2022 à 8h21 par Dolorès CHARLES
Crédit : Yann Launay
Fini les files d'attente aux stations-services de l'ouest. Les automobilistes se sont pressés ces derniers jours, pour bénéficier des ristournes avantageuses de l'Etat et du groupe Total Energies.
La ruée sur les pompes, avant la baisse de la ristourne sur les carburants : dès aujourd'hui 16 novembre, la ristourne du gouvernement est ramenée de 30 à 10 centimes, et Total baissera aussi sa propre ristourne de 20 à 10 centimes. Alors les automobilistes étaient nombreux, dans les stations depuis quelques jours, pour en profiter une dernière fois. Exemple à la station Total de Boul Sapin, à Nostang, dans le Morbihan, au bord de la voie rapide Nantes-Brest.
Yann Launay a rencontré des automobilistes, qui voient arriver l’augmentation des prix à la pompe avec plus ou moins d’inquiétude : "on fait tout ce qu'il faut pour économiser le moindre centime, parce que les frais de déplacement sont pour nous sont énormes. Je vais faire le plein pour bénéficier de la ristourne, tant que c'est possible. Après, je ne sais même pas comment on fera ! Est-ce que ce sera encore valable d'aller travailler à 60 kilomètres, je ne suis pas sûr ! (...) On n'a pas le choix, il faut s'organiser avec, peut-être qu'on se déplacera moins, je ne sais pas encore. On ne se sert pas beaucoup de la voiture, on fait beaucoup de choses à pied et à vélo...
La voiture est ancienne et on comptait la changer. Vu les circonstances, ça tombe plutôt bien ! La consommation sera moindre et forcément on devrait économiser sur l'essence... A un moment, il vaut mieux rester chez soi que d'aller au boulot au prix des courses, au prix de l'essence... Les gens vont descendre dans la rue, ce n'est pas possible que ça dure comme ça !"
Titre :Les automobilistes de la station-service Total de Boul Sapin
Crédit :Yann Launay
Les cuves à sec
Parmi ceux qui tenaient à remplir leur réservoir avant la hausse : Marion, qui est arrivée à la station alors que les cuves étaient à sec, mais par chance un camion-citerne achevait sa livraison, et elle n’a pas eu à repartir : "J'en profite, on aimerait bien que ça reste à 1,60 € mais quand on s'approche des 2 €, c'est compliqué. 100 € tous les quinze jours, c'est énorme mais je n'ai pas le choix. Je suis dans le bâtiment, mes horaires changent tout le temps alors je ne peux pas faire de covoit' ! et puis Noël arrive, je vais devoir faire des concessions. C'est pas drôle pour les enfants ... C'est compliqué d'avoir cette conversation avec mon employeur, lui dit que ça va baisser à un moment ou un autre mais ça ne marche pas comme ça, et c'est pas facile."
Crédit : Yann Launay
Titre :Marion
Crédit :Yann Launay
Le chèque énergie
La ristourne du gouvernement sera de 10 centimes jusqu’à la fin de cette année, mais ensuite une aide plus ciblée sera mise en place, destinée à ceux qui ont besoin de leur voiture pour travailler. C’est le cas de Georges, comme de sa femme, mais Georges ne veut pas se réjouir trop vite : il redoute de dépasser le plafond de revenus qui sera fixé par le gouvernement : "je me dis qu'une fois de plus on peut se faire avoir tout simplement ! A chaque fois qu'il y a un chèque de 100 € énergie, on n'a jamais droit à rien. J'attends de voir ce qu'ils vont proposer : pour les gros rouleurs, si c'est 100 € pour l'année c'est ridicule par rapport aux taxes qu'on paye sur le gazole. Le problème c'est la TVA, il faudrait mettre moins de taxe sur le gazole, pour les gens puissent continuer à rouler et aller au travail."
Titre :Georges
Crédit :Yann Launay
La future aide aux gros rouleurs sera précisée dans les semaines qui viennent. Le gouvernement souhaite un système simple, avec une inscription sur un site internet. Hier (mardi), près d'une station sur trois en France était en difficulté (rupture partielle ou totale) et encore plus dans les grandes zones urbaines, à la veille de la baisse de la remise de l'Etat et de TotalEnergies.