Eoliennes en mer au large de Saint-Gilles et des Sables : élus et pêcheurs vendéens furieux
Publié : 15 mars 2024 à 17h18 - Modifié : 15 mars 2024 à 17h26 par Dolorès CHARLES
Eoliennes en mer à Saint-Nazaire (44)
Crédit : Hit West
La carte des zones "propices" au déploiement de parcs éoliens sur le littoral français créé bien des remous, notamment en Vendée où les élus et acteurs concernés ont déjà accepté l'implantation d'un parc entre les îles d'Yeu et de Noirmoutier. La réaction du maire des Sables-d'Olonne, Yannick Moreau.
C’est un document qui a déclenché la colère des élus du littoral vendéen, l'Etat vient de dévoiler une carte montrant les zones propices au développement de l'éolien en mer en France, alors que le débat public se poursuit jusqu'au 26 avril. Parmi les hypothèses défendues sur la carte : la création d’un deuxième parc éolien à une quinzaine de kilomètres des côtes de Saint-Gilles-Croix-de-Vie et des Sables-d’Olonne d’ici dix ans. Ce qui a provoqué un tollé chez les élus vendéens, tant sur le fond que sur la forme, pour Yannick Moreau, le maire des Sables-d’Olonne. "Cela fait des années que les Vendéens ont accepté un parc entre les deux îles, l'île de Noirmoutier et l'île d'Yeu. Quand tous les départements français auront fait l'effort d'avoir un parc éolien posé devant leurs côtes, on pourra imaginer une deuxième tranche...
"Nous faisons le choix d'urbaniser la mer"
Aujourd'hui, on nous met devant le fait accompli, alors même que de nombreux pays dans le monde font d'autres choix : l'Écosse, la Norvège, le Danemark, les Etats-Unis, la Chine ont fait le choix de technologies de parc éolien flottant à 50, 70, 80 ou 100 kms des côtes. Nous, on fait le choix d'un projet industriel qui urbanise la mer, et si on commence à planter des éoliennes à 5, 10, 15 ou 20 kms devant notre plage, devant le chenal du Vendée Globe, on brise le rêve."
Titre :Yannick Moreau, le maire des Sables-d’Olonne
Crédit :Hélène Hamon
Une provocation à l'égard des pêcheurs
Comme les élus sidérés, les professionnels de la pêche, eux, ont littéralement été oubliés par l’Etat. "Cette cartographie, avec les parcs posés devant le littoral, sont à la fois une provocation vis à vis des élus, qui ont dit depuis longtemps qu'ils ne voulaient pas s'étendre là, mais aussi une provocation à l'égard des pêcheurs, puisque les cartes définies correspondent exactement aux zones de pêche des pêcheurs. C'est tellement contraire à l'intérêt et à la volonté des élus, comme des pêcheurs, que ça sonne pour nous comme une provocation.
Si on nous avait demandé notre avis avant de décider de ces cartes, on aurait pu le donner... On nous a convoqués sous 48 heures, pour venir découvrir des cartes qui sont totalement contraires à la vie des marins pêcheurs, des élus et des populations littorales de Vendée."
Titre :Yannick Moreau, le maire des Sables-d’Olonne
Crédit :Hélène Hamon
Ils comptent sur un recul de l’état
Pour les élus, l'Etat doit revoir sa copie. "On comprend bien l'intérêt de l'État de mettre des parcs proches des côtes : c'est moins cher, on va moins loin, on tire moins de câbles et on récupère la taxe. Les élus vendéens ne peuvent pas imaginer que l'État ne recule pas parce que ce serait inacceptable. Ça voudrait dire qu'on ne travaillerait plus avec l'État sur aucun des autres sujets. La France ne peut réussir et construire son avenir que dans le cadre d'un partenariat étroit et respectueux entre les collectivités et l'État. Si jamais il n'y a pas de partenariat, de respect, d'écoute, et donc de correction des cartes, il n'y aura pas de travail et ce sera au détriment de l'intérêt supérieur de notre pays."
Titre :Yannick Moreau, le maire des Sables-d’Olonne
Crédit :Hélène Hamon
Selon Yannick Moreau, les élus vendéens travaillent actuellement ensemble à "une stratégie de combat contre ce projet de parc éolien". Un congrès à ce sujet, réunissant les élus du littoral vendéen, est prévu le 18 avril à La Tranche-sur-Mer.