Encore un petit séisme dans le Morbihan

Publié : 24 octobre 2022 à 21h08 - Modifié : 24 octobre 2022 à 21h12 par Dolorès CHARLES

Crédit : Renass

3,7 sur l’échelle ouverte de Richter : la terre a tremblé hier soir (dimanche 23 octobre) en Bretagne. Un séisme ressenti dans le Morbihan avec un épicentre à Landévant, à 17 kms de Lorient. Une secousse plus forte que les dernières, perceptible jusque dans le Finistère suscitant de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux.

Le séisme de dimanche soir dans le Morbihan vient s'ajouter à une liste assez longue de petits séismes, dans l'Ouest, ces dernières années. Des séismes d'une magnitude comprise entre 2 et 5, qui ne provoquent pas de dégâts, mais qui sont ressentis par la population. Ces séismes se produisent tout particulièrement le long de deux grandes zones de failles : la première va de Quimper à Angers, la seconde de Quimper à la Vendée, en passant par Nantes (ndlr, c'est ce qu'on appelle le cisaillement sud-armoricain).


Qu'est-ce qui active ces failles ?


Pourquoi la terre tremble-t-elle ? La réponse de Julie Perrot, sismologue à l'Université de Bretagne occidentale, jointe par Yann Launay : "parce qu'il y a un peu de contraintes tectoniques avec l'Afrique qui pousse l'Europe ; il y a très longtemps il y avait une calotte glaciaire qui s'est retirée il y a 10 000 ans et qui fait qu'il y a des petits réajustements. La Bretagne se soulève un petit peu après la fonte des glaces et enfin il y a la dorsale océanique qui se trouve à plus de 3 000 kilomètres de nous, mais qui peut avoir aussi un effet sur la région... C'est un sujet de recherche à la sismicité intra plaque, c'est encore des choses qu'on ne maîtrise pas très bien. Il y a plein d'autres hypothèses, qui seraient des raisons gravitaires qui pourraient expliquer pourquoi les failles bougent en amont. On essaie de mieux comprendre tout ça !"

Titre : Julie Perrot, sismologue à l'Université de Bretagne occidentale

Crédit :Yann Launay

Pourquoi pas un jour, un séisme plus violent ?


Un séisme destructeur, d'une intensité supérieure à 6, est-il possible, en sud-Bretagne, dans les années qui viennent ? Pour Julie Perrot, a priori "non. Le séisme qui a lieu en 2002, était de magnitude 5, c'était un séisme dont la faille faisait un kilomètre par un kilomètre. Aujourd'hui, on a un 3,7 cela veut dire que la faille fait quelques centaines de mètres, 500m pas tellement plus. Ce sont de toutes petites failles qui bougent pour avoir un 7 ou une magnitude 8, il faut des failles qui bougent sur plusieurs dizaines de kilomètres... On n'est pas dans un contexte de région, où a priori ce genre de séisme peut avoir lieu, et je dis bien a priori, parce que je ne peux pas dire que ça ne peut pas avoir lieu, mais la sismicité historique, en tous les cas, ne le dit pas."

Titre :Julie Perrot, sismologue à l'Université de Bretagne occidentale

Crédit :Yann Launay

La menace limitée


Pour ceux qui s'inquiéteraient des conséquences pour les constructions de séismes même légers, mais répétés, la Fédération du Bâtiment se veut rassurante : la menace est très limitée. Aude Le Vaillant, secrétaire générale de la Fédération dans le Morbihan, en veut pour preuve le zonage décidé par le gouvernement, qui dicte les normes de construction :


"Il y a cinq zones de catégorie sismique en France depuis 2010, cela a été modifié à cette date là et nous dans le Morbihan on est en zone deux, en zone de faible risque sismique. Concrètement, dans la zone deux, les maisons individuelles, par exemple, n'ont pas à intégrer de paramètres sismiques. Mais par exemple, une école ou un hôpital doivent intégrer ces normes sismiques. Si on reste en catégorie ou en zone deux, c'est que le législateur et les techniciens et les ingénieurs estiment qu'il n'y a pas de risque."

Titre :Aude Le Vaillant, de la Fédération dans le Morbihan

Crédit :Yann Launay

Pour suivre en temps réel la sismicité en France, rendez-vous sur le site : renass.unistra.fr