En Loire-Atlantique, les boulangers inquiets en appellent à l’Etat
Publié : 25 octobre 2022 à 11h10 - Modifié : 25 octobre 2022 à 16h55 par Emilie PLANTARD
Crédit : Emilie Plantard
En France le prix de l’électricité continue de grimper et d’impacter parfois sévèrement les entreprises. C’est le cas dans le secteur de la boulangerie. La majorité des fours sont aujourd’hui électriques et certains artisans voient leurs factures flamber.
Frédéric Brangeon, président de la Fédération des boulangers de Loire-Atlantique, passe beaucoup de temps à écouter ses confrères, très inquiets face à la montée du prix de l'électricité. En particulier ceux dont les contrats avec les fournisseurs arrivent à terme...
"Souvent ce sont des contrats de 3 ans, explique t-il. On a eu des entreprises dont la fin de contrat était en février, ça a augmenté mais ils ont re-signé et ils ont fait une bonne affaire. Ceux qui sont arrivés avant l’été, ça commençait à être +30% mais aujourd’hui c’est du délire, c’est x6, x10. A la fédération on a envoyé tous les devis à la fédération et notre président est allé voir la ministre. Et là ils doivent négocier avec l’Europe pour trouver une solution."
Titre :Frédéric Brangeon, président de la Fédération des Boulangers de Loire-Atlantique
Crédit :Emilie Plantard
Des différences entre boulangers
En France, il existe bien un bouclier tarifaire mais il concerne uniquement les contrats inférieurs à 36 KW/H... Frédéric Brangeon, le président de la Fédération des Boulangers de Loire-Atlantique, reçoit tous les jours des appels de ses confrères paniqués :
"Comme la plupart des boulangers consomment beaucoup plus, ils sont souvent dans les 72 KW/H et là on n’a pas de bouclier. Par exemple un boulanger qui déplace sa boulangerie payait 17.000 euros avant et là on lui demande 170.000 ... On va intervenir mais il aura une augmentation au moins de x2, x4... Un autre exemple, un boulanger qui développe une nouvelle structure, il avait un prévisionnel de 20.000 euros pour l’année, là il a plusieurs devis entre 80 et 100.000 euros."
Tous rognent sur les marges
Cela vient s’ajouter à l’augmentation du prix de la farine, du beurre et même du sucre en ce moment... Un contexte parfois intenable, d’où l’appel à l’aide de la Confédération Nationale de la Boulangerie. Si l’Etat ne fait rien, les artisans vont devoir augmenter considérablement le prix du pain. Impossible pour Fréderic Brangeon, également boulanger à La Chapelle-sur-Erdre :
"On sait que nos marges ont déjà perdu 2 points en général. Sur une baguette, la masse salariale représente 53 %, le bénéfice il est dans les 7%, ça fait quelques centimes sur 1 baguette, avec une panne de four c’est vite mangé... Ça fait 5 ans, on avait 10% de plus. Ça ne peut pas durer mais on veut faire comprendre à l’Etat qu’on ne peut pas non plus vendre la baguette à 2 euros."
Titre :Frédéric Brangeon, président de la Fédération des Boulangers de Loire-Atlantique
Crédit :Emilie Plantard
Les clients invités à jouer le jeu
En attendant des décisions de l’Etat ou de l’Europe, les boulangers ont dû réduire leurs marges au maximum. Le prix du pain devra tout de même augmenter de quelques centimes ces prochaines semaines, et pour Frédéric Brangeon, les clients devront aussi s’adapter...
"On fait attention à nos marges et on se dit qu’on peut perdre quelques points. Mais il y a des limites. Le consommateur doit comprendre et nous faire confiance. On est habitués à cuire jusqu’à 19H le soir mais on va arrêter avant pour gagner de l’énergie. Ils devront s’habituer aussi à commander pour limiter les pertes. Revenez avec vos emballages aussi, ça va nous aider à limiter notre augmentation."
La confédération de la boulangerie a rencontré la ministre en charge des petites entreprises, Olivia Grégoire. Elle a d’ores et déjà annoncé une simplification des aides pour les entreprises ne bénéficiant pas du bouclier fiscal.
Titre :Frédéric Brangeon, président de la Fédération des Boulangers de Loire-Atlantique
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