Economies d'énergie. La piscine du futur existe déjà à Chartres-de-Bretagne

En dix ans, la piscine de Chartres-de-Bretagne a réduit sa consommation d’énergie de 40% ! Cet objectif a été fixé par l’Etat à l’horizon 2030 pour tous les bassins de l’hexagone. La Conterie est donc en avance sur tout le monde. Aujourd’hui dans cette piscine intercommunale de Chartres-de-Bretagne (35), première en France à avoir reçu le label "Piscine de demain", plus besoin de gaz, le chauffage au bois suffit grâce à plusieurs petites innovations impulsées par le directeur de la structure, Stéphane Chatenet, en poste depuis dix ans, et rencontré par Tom Rossi.

"C’est la première piscine connectée à un algorithme prédictif sur les consommations énergétiques. Il fait des choix beaucoup plus rapides que nous. Nous avons aussi isolé tous les tuyaux de traitement d’eau. Cela nous permet de ne plus chauffer inutilement les sous-sols avec les trois kilomètres de tuyaux. L’eau arrive chaude directement dans les bassins et ne perd pas quelques dixièmes de degrés en circulant. Autre exemple : le bassin nordique est isolé avec des matériaux de construction d’immeubles. Cela nous permet d’économiser 10% sur la consommation d’énergie de ce bassin."

De quoi investir

Tous ces petits investissements sont vite rentabilisés selon Stéphane Chatenet, moins de dépense et de quoi agrandir en consommant moins. "On a travaillé sur les vitesses de filtration, sur le traitement de l’air et on économise 400 000 kW d’électricité par an. L’eau, c’est 4.000 m3 par an. Toutes ces économies, c’est très intéressant ! Cela nous a permis de faire des investissements techniques pour encore améliorer nos performances, et de pouvoir financer aussi une partie de l’agrandissement. On ne veut pas demander plus aux communes... Nous avons optimisé au maximum, à tel point qu’aujourd’hui la chaudière bois qui chauffait l’établissement couvert, s'occupe aussi du bassin nordique et alimente un réseau de chaleur. La performance vient augmenter l’offre pour la population avec des moyens constants."

Bonnet obligatoire et 1°C en moins dans les bassins

Pour les usagers, tous ces changements ne sont pas forcément visibles. Seuls deux aspects les concernent directement : il y a le port obligatoire du bonnet de bain pour des raisons d’hygiène, pour laver moins souvent à l’eau chlorée et chauffée, et aussi, la baisse de 1°C de la température des bassins cet été. Celui en extérieur est passé de 28°C à 27°C. Pas de quoi échauder Carla, saisonnière à la piscine, Florian, le sportif et Hélène la mère de famille quand ils en parlent au directeur Stéphane Chatenet :

"Moi, je ne vois pas la différence, cela ne me gêne pas... Pas du tout ! Si cela peut changer quelque chose, autant le faire... Je ne savais pas qu’1°C pouvait faire la différence (...) C’est celui qui coûte le plus cher, lui rétorque le directeur. Je ne peux qu'inviter à ce que cela aille encore plus loin, partout. Je ne savais pas que c’était la première piscine récompensée pour cela, c'est génial."

Une longueur d'avance...

La piscine de Chartres-de-Bretagne peut se satisfaire d'être en avance sur son temps ... elle a une longueur d'avance sur les autres ! Sa consommation totale en 2012 avec le chauffage au bois, le gaz et l’électricité, cela représente une économie de 40%, et il y a eu une extension. " Les plus gros consommateurs de courant sont les piscines, de très loin," rappelle Stéphane Chatenet. "Je connais une grande ville dont les piscines représentent 83% du budget sportif, c’est énorme !" Dans une piscine, la consommation d’eau, c’est entre 50 000 et 70 000€ par an et la consommation électrique, autour de 170 000€, cette année.