Economie. De nombreux évènements annulés en Bretagne

Publié : 28 mars 2023 à 8h39 - Modifié : 28 mars 2023 à 8h56 par Dolorès CHARLES

Crédit : https://www.facebook.com/LaMorueEnFete

Manque de bénévoles, baisse de subventions publiques et des entreprises, contexte économique peu favorable, etc. Les associations peinent à monter des évènements et certains sont d'ailleurs annulés en Bretagne, de Morlaix à Binic. Explications.

Les annulations d'évènements festifs se multiplient, en Bretagne : des événements artistiques ou sportifs qui disparaissent du calendrier ou qui changent de formule pour réduire la voilure. Citons le festival Agri Dreiz à Quimper, le Petit Tour de France à Morlaix, ou encore Morue en Fête à Binic. Pas toujours facile pour les organisateurs de se relever des années covid, et le contexte économique actuel n'arrange rien, comme le confirme Loïc Toupin, président de France Bénévolat Côtes d'Armor, à Yann Launay.


Des aides plus compliquées à obtenir


"Beaucoup d'associations culturelles en particulier, n'ont pas pu tenir certains événement : elles ont eu un soutien financier de l'État, mais peut être pas les recettes qu'elles auraient pu espérer. Les contributions des entreprises, le mécénat, compte-tenu de la crise économique, on sait bien que c'est dans ce type de dépenses que les entreprises commencent par tailler... et puis on connaît aussi l'état des finances publiques et donc les collectivités font des efforts pour soutenir les associations, quelles qu'elles soient d'ailleurs, mais elles le soutiennent avec leurs moyens. Peut-être que certaines ont été obligées de baisser leurs subventions. L'Etat a beaucoup aidé pendaint l'activité, mais aujourd'hui, c'est peut être un peu plus compliqué."

Titre :Loïc Toupin, président de France Bénévolat Côtes d'Armor

Crédit :Yann Launay

"Mille Sabots" annulé cette année, et sans doute aussi en 2024


C'est le cas aussi à Lamballe de l'événement équestre "Mille Sabots", qui se déroulait depuis vingt ans, en septembre. Il n'y aura pas d'édition 2023, et sans doute pas d'édition 2024. Une manifestation équestre de moins grande envergure sera organisée. Fabien Vitel préside le syndicat mixte du Haras de Lamballe, et il ne le cache pas : "Mille Sabots" était une grosse machine pas forcément compatible avec le nouveau contexte économique :


"Cela a un coût et logistiquement et humainement. On a un budget global pour le syndicat mixte du Hars, sur l'ensemble des opérations qu'on a tout au long de l'année... et c'est vrai qu'on a eu rencontré quelques difficultés ces dernières années. Il ne faut pas oublier que c'est un événement gratuit et après tout ce qui peut rapporter de l'argent, style buvette ou restauration, est tenu par des associations. Nosu avons eu une discussion avec les différents acteurs là dessus, avec une partie payante et une partie gratuite sur des spectacles, des démonstrations ou des missions du Haras... Mais ce nétait pas en rendant cet événement en tout payant qu'on rentrait dans nos missions  !"



"Il faut chercher des économies"



Un événement devrait se tenir tout de même, en septembre principalement dans l'enceinte du Haras de Lamballe. Mille Sabots ne disparaît pas complètement, mais s'adapte aux réalités économiques : "Il va être réinventé : on retrouvera le fameux défilé mais le format sera différent. Il faut revoir cet événement d'une façon peut-être plus simple, dans lequel on remettra plus en valeur les différentes associations et les professionnels du monde équin de notre territoire... Pour notre évènement des Ecuries du Père Noël, on doit repenser aussi l'évènement notamment au niveau des énergies. Ce sont des événements qui vivent grâce à des subventions mais à un moment, le budget n'est pas extensible et il faut aller chercher des économies un peu partout."

Titre :Fabien Vitel préside le syndicat mixte du Haras de Lamballe

Crédit :Yann Launay

Le manque de bénévoles est pesant


L'inflation et les incertitudes économiques pèsent, mais ne sont pas les seuls obstacles : mobiliser des bénévoles vire de plus en plus au casse-tête. Sur ce plan là aussi, la pandémie a marqué un tournant, surtout pour les bénévoles de plus de 60 ans, comme le souligne Loïc Toupin : "en France, en 2019, il y avait 13 millions de bénévoles associatifs. En 2022, suite à la pandémie, il y en avait plus que 11 millions. Ils ne sont pas tous revenus à l'heure qu'il est parce qu'ils ont pris d'autres habitudes. Il y a aussi la situation sociale et économique qui fait que certains se sont recentrés plutôt sur leur famille... et puis peut être aussi un peu plus de temps consacré à soi-même au travers des loisirs... Aujourd'hui, le taux d'engagement augmente plutôt chez les jeunes et diminue plutôt chez les seniors."

Titre :Loïc Toupin, président de France Bénévolat Côtes d'Armor

Crédit :Yann Launay

M'engager oui, mais...


Manque de mécénat, manque de subventions, manque de bénévoles... Et désormais un autre défi à relever, pour bon nombre d'associations : trouver des volontaires pour assumer les responsabilités d'un poste de président ou de trésorier.


La relève n'est pas toujours assurée, comme l'explique Loïc Toupin à Yann Launay : "on a des bénévoles qui viennent, qui sont prêts à donner du temps ou de l'énergie, mais qui ne veulent pas prendre de responsabilités. Je veux être utile mais je ne veux pas me prendre la tête. Comment renouveler les instances, c'est un vrai défi ? Une des réponses, c'est la présidence collégiale qui permet de répartir à la fois la charge de travail et les responsabilités. Autre élément si on veut des jeunes dans nos instances de gouvernance, il faut qu'on les écoute et qu'on installe des méthodes de réunions ou d'organisation plus adaptées, en utilisant par exemple des outils collaboratifs."

Titre :Loïc Toupin, président de France Bénévolat Côtes d'Armor

Crédit :Yann Launay

Les détails du nouvel événement équestre de Lamballe seront présentées dans les semaines qui viennent. Pour aider les associations, particulièrement les plus modestes, à obtenir des subventions (européennes notamment) et à monter un événement, l'Etat va généraliser dans les semaines qui viennent le dispositif "Guid'Asso", dans tous les départements.