Bretagne. Pour pallier la hausse des prix, certains fabriquent leurs propres pellets
Publié : 3 février 2023 à 13h31 - Modifié : 3 février 2023 à 13h45 par Dolorès CHARLES
Crédit : Yann Launay
La tendance serait de fabriquer ses propres pellets en raison de leur prix à la hausse, pour cause d'augmentation des coûts de production. En Bretagne, Yann Launay a rencontré un paysagiste qui a investi dans une machine, vite amortie en termes de financement.
Si vous vous chauffez avec un poêle à granulés, vous vous en êtes forcément rendu compte : le prix des pellets a grimpé en flèche, depuis 12 mois, et il se stabilise à un niveau historiquement élevé. Alors certains se sont mis à fabriquer eux-mêmes leurs pellets, pour tenter de réduire la facture. C'est le cas par exemple d'Arnaud, à Plélan-le-Petit, dans les Côtes-d'Armor. Arnaud se chauffe au poêle à granulés depuis maintenant 6 ans.
La machine va être amortie dès la première année
Paysagiste de profession, il avait déjà pensé à fabriquer ses pellets, mais c'est la hausse des prix de ces derniers mois qui l'a décidé : "Quand j'ai vu cette flambée des tarifs à 14,90 le sac de pellets, qui était à 4 € un an auparavant, je me suis précipité pour trouver une machine à pellets et on a fini par en trouver une sur Internet. On a pris une machine qui fabrique à peu près entre 130 et 150 kilos de pellets à l'heure et au niveau du tarif, livraison comprise, on tourne entre 4300 et 4 500 € de mémoire l'achat de la machine... J'ai une maison quand même qui est relativement grande, il me faut en moyenne quatre palettes de pellets pour l'hiver, donc on était à 4 200 € suivant le prix actuel. La machine va être amortie dès la première année puisque ma matière première, c'est que de la récupération. Je ne paye pas de copeaux !"
Titre :Arnaud Charlot
Crédit :Yann Launay
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Le sapin de Noël pour matière première
Comme matière première, Arnaud utilise des branchages divers, des résidus d'élagage et des sapins de Noël : Arnaud en a récupéré 200 auprès des habitants de sa commune après les fêtes. "J'avais un peu le doute de mettre les épines du sapin de Noël. Le taux d'humidité est un peu plus important dans le vert, mais en sachant que le sapin de Noël a été ramassé au moins trois semaines, un mois chez les particuliers, il a eu le temps de sécher. Quand je les ai broyés le mois dernier, les sapins de Noël ont entre 11 et 13 % de taux d'humidité. Je mélange ces copeaux là avec du copeau 100 % bois résineu, pour me faire du pellet comme dans le commerce ... qui est bon niveau calorique et qui encrasse très peu le poêle."
Crédit : Yann Launay
Titre :Arnaud Charlot
Crédit :Yann Launay
Le fonctionnement
Arnaud a investi dans une presse à pellets performante, mais la fabrication est-elle si simple à maîtriser, comment ça marche exactement ? Eh bien, "on met le copeau dans l'entonnoir dans la petite réserve, le réglage des rouleaux bien correctement sur la matrice, pas trop parce qu'autrement, ça fait de la casse... Il y a deux vis à régler et il n'y a plus qu'à attendre le pellet à sortir ... Quand la machine est bien chaude et qu'on a les bons copeaux. Si on a tout respecté, c'est exactement les mêmes pellets que dans le commerce. Il n'y a vraiment aucune différence, même au niveau de l'encrassement de l'appareil du poêle. Ma vitre reste aussi propre et il n'y a pas davantage de résidus comme certains qui peuvent le dire."
Titre :Arnaud Charlot
Crédit :Yann Launay
Arnaud a investi plus de 4 000 euros dans sa presse à pellets, mais il estime que les modèles à partir de 800 euros peuvent faire le travail correctement, ils seront simplement plus lents. Arnaud ne compte pas revenir en arrière, d'autant que les experts ne prévoient pas de véritable chute du prix des pellets : s'il devrait baisser avec la fin de l'hiver, il est peu probable que le prix des pellets revienne au niveau de 2021.