Dans les collectivités, la rentrée est synonyme de sobriété

Publié : 7 septembre 2022 à 10h00 - Modifié : 7 septembre 2022 à 10h03 par Emilie PLANTARD

Crédit : Pixabay

Un peu partout en Bretagne et pays-de-la-Loire, les communes et autres collectivités annoncent leurs projets à court et long terme pour réduire les factures énergétiques et plus largement l’impact sur le climat. De la réduction du chauffage, jusqu’à la rénovation des bâtiments... Le point à Nantes et Mayenne avec Emilie Plantard.

La métropole de Nantes fait souvent figure de précurseur quand il s’agit d'agir contre le dérèglement climatique. En cette rentrée 2022, l’équipe municipale annonce une dizaine de nouvelles mesures pour répondre aux enjeux écologiques, à commencer par la sécurisation de la ressource en eau potable. La ville est toujours classée en alerte suite à la sécheresse estivale et un programme d’action doit se poursuivre, il vise notamment à aider les particuliers à réaliser des économies. Robin Salecroix est vice-président à la métropole de Nantes, en charge de la politique de l’eau explique qu'"A partir de 2023, la ville de Nantes va permettre aux nantais de subventionner l’achat d’un récupérateur d’eau de pluie, à concurrence d’un montant de 50 euros. Une autre mesure très concrète sera la distribution de mousseurs, c’est ce petit équipement que nous mettons derrière les robinets pour pouvoir économiser jusqu’à 50, 60% d’eau."


La collectivité doit montrer l’exemple


La maire de Nantes affirme vouloir adapter le cadre de vie des nantais aux prochaines conditions climatiques, en proposant plus de pataugeoires, en élargissant les horaires des piscines et des parcs, en créant des ilots de fraîcheur ou les aidant à s’équiper en récupérateurs d’eau de pluie. Mais la collectivité n’est pas en reste, elle se veut exemplaire en terme de gestion de l’eau notamment.


"La collectivité se doit d’être exemplaire, reconnaît Robin Salecroix, c’est le sens de l’arrêt de l’arrosage des espaces verts, de l’arrêt du nettoyage à grandes eaux de l’espace public, de la généralisation des eaux de pluies pour permettre le nettoiement des voiries avec les eaux de pluies. C’est ce qui va nous permettre d’affronter les défis de demain.

Titre :Robin Salecroix, vice-président à la métropole de Nantes en charge de la politique de l’eau

Crédit :Emilie Plantard

Des petits gestes qui comptent


A Nantes, les piscines ne fermeront pas. En revanche, leur fonctionnement coûtant plus cher, elles devront subir quelques ajustements, tout comme les bâtiments de la ville. Tristan Riom est vice-président de Nantes Métropole délégué à l’énergie. Pour lui, "ce qui s’est passé dans certaines villes, c’est le fait qu’ils ont privatisé et que l’opérateur n’avait pas prévu l’achat d’énergie. Nous on a gardé en régie, ce n’est pas privatisé et en plus on a négocié l’achat d’énergie. Donc on a mieux préparé la crise mais il faut quand même qu’on se prépare à réduire la facture. Donc pour ça, on va diminuer d’1° la température de l’eau et de l’air dans les piscines, on va travailler sur l’occupation des bureaux et sur l’eau chaude dans les bureaux, ce sont des ballons qui consomment beaucoup d’énergie. Ce sont des petites mesures mais ça fait le job.

Titre :Tristan Riom, vice-président de Nantes Métropole délégué à l’énergie

Crédit :Emilie Plantard

A Mayenne, on baisse la température


A Mayenne aussi, la réflexion a commencé il y a quelques années, mais la ville doit désormais passer à l’action. Elle a notamment décidé de rénover certains de ses bâtiments (ils sont 170) pour limiter les passoires énergétiques, mais c’est une mesure à long terme. Afin de ne pas faire exploser la facture énergétique, la température dans les bureaux va passer de 21 à 19° cet hiver... Jean-Pierre Le Scornet est maire de Mayenne, il explique qu'"on avait déjà un peu anticipé en terme budgétaire puisque le budget de la ville de Mayenne concernant le gaz et l’électricité c’est environ 810.000 euros et on a ajouté 300.000 euros donc on n’a pas besoin de rajouter mais c’est aussi la nécessité de baisser la température dans les bâtiments administratifs et les salles de sport pour essayer de gratter et éviter que la facture s’alourdisse. Parce que 2022 c’est 300.000 euros, mais on est dans l’inconnue pour 2023."


Plus difficile pour les petites villes


Toutes les communes sont évidemment concernées par les enjeux climatiques à court et à long terme. Mais toutes ne sont pas sur le même pied d’égalité en ce qui concerne l’expertise. Si de grandes agglomérations peuvent y consacrer du budget et du personnel, ce n’est pas toujours le cas des plus petites villes. A Mayenne, la municipalité est accompagnée mais le maire veut mettre en évidence ce genre d’éléments qui peuvent créer des différences entre les villes. "On a la chance d’avoir recruté un thermicien, un conseiller en énergie,détaille Jean-Pierre Le Scornet, mais je sais qu’il y a beaucoup de collectivités qui peinent à recruter ce type de profils, parce qu’il n’y en a pas beaucoup et c’est un vrai sujet. On est aussi parfois démunis pour négocier les contrats et je crois que ça rajoute à la difficulté pour savoir les grands choix à opérer."

Titre :Jean-Pierre Le ScorneT, maire de Mayenne

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