A Nantes, un premier rassemblement contre le projet de centre de rétention
Publié : 14 octobre 2022 à 16h58 - Modifié : 14 octobre 2022 à 17h01 par Emilie PLANTARD
Crédit : Emilie Plantard
Le récent entretien de la maire de Nantes, Johanna Rolland, avec le ministre de l’intérieur avait abouti à plusieurs annonces, dont la création prochaine d’un centre de rétention administrative. Une décision inattendue, à laquelle s’opposent une dizaine d’associations et syndicats.
Plus d’une centaine de personne se sont réunies devant la préfecture ce vendredi 14 octobre, pour s’opposer au projet de centre de rétention à Nantes.
L’annonce était tombée via un communiqué du ministère de l’intérieur la semaine dernière, suite à la rencontre Johanna Rolland avec Gérald Darmanin. Cette création est une des mesures proposées pour lutter contre l’insécurité à Nantes. Le ministre souhaite « l’installation d’un CRA, un centre de rétention administrative, dans le département de la Loire-Atlantique dans des délais rapides ».
A Nantes, les associations locales et les unions syndicales commencent à s’organiser pour lutter contre cette implantation. Et ce rassemblement en était la première illustration. Annie Richard est militante de la Ligue des Droits de l’Homme, elle a défilé entre la Préfecture et la mairie.
"On est contre les centres de rétention qui sont des lieux de non-droit, de maltraitance. La deuxième chose, c’est l’amalgame qui est fait entre l’insécurité à Nantes et un CRA. Pourquoi ? Parce que le jour où il n’y aura plus d’étrangers à Nantes, il n’y aura plus de délinquance. Ce sont des idées de l’extrême-droite et c’est insupportable."
Titre :Annie Richard, militante à la Ligue des Droits de l’Homme
Crédit :Emilie Plantard
Une annonce surprise
A Nantes, une vingtaine d’associations et syndicats ont appelé à ce premier rassemblement.
Une organisation un peu dans l’urgence, car cette annonce, liée à des problèmes d’insécurité à Nantes personne ne l’avait vraiment vue venir... Benjamin Cuena est délégué à l’union syndicale Solidaires : "Oui en effet on a été surpris, non pas par des propos sécuritaires mais de cette annonce, en fin de communiqué. C’est un raccourci qu’on trouve scandaleux qui fait un amalgame raciste. Donc c’est important de montrer qu’il y aurait une opposition et pour dire que c’est un mensonge de dire qu’un CRA règlera les problèmes sur Nantes."
Titre :Benjamin Cuena, délégué à l’union syndicale Solidaires
Crédit :Emilie Plantard
Les associations demandent le soutien de la mairie
Ils ont défilé jusqu’à la mairie où une petite délégation a été reçue.
Parmi elle, le porte-parole de la Maison du peuple, Renz. Pour lui, cette réponse au problème d’insécurité n’est pas la bonne. "On veut de la solidarité pour répondre à ce problème, pas de la répression. Ça n’enlèvera pas les migrants dans la rue de Nantes, le seul moyen d’enlever de l’insécurité, des migrants et des sdf dans les rues de Nantes, qui ne sont pas responsable que d’une partie de l’insécurité, c’est de les mettre à l’abri. On demande des lieux d’accueil inconditionnels. "
Une réponse en demi-teinte
Les associations et syndicats ont demandé à la maire de Nantes de s’opposer à ce centre de rétention. Renz, porte-parole de la Maison du Peuple n’a pas été totalement convaincu par sa réponse...
"Aujourd’hui la mairie noua a déclaré qu’elle était contre la création d’un CRA et qu’elle ne donnerait aucune aide financière, aucune mise à disposition de terrain. On est content de ça. On a demandé de s’opposer avec nous mais on n’a pas eu de réponse. On a aussi demandé une réponse solidaire, la mairie a toujours le même discours qu’elle ne peut pas se substituer à l’Etat, on ne peut pas être content là-dessus."
Titre :Renz, porte-parole de la Maison du Peuple
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