Carte scolaire : les fermetures font bondir les parents d’élèves !

Publié : 6 février 2022 à 18h33 - Modifié : 6 février 2022 à 18h39 par Emilie PLANTARD

Crédit : Julien Neveu

Après 2 ans de contexte difficile dans les écoles, l’annonce de la carte scolaire et ses habituelles fermetures de classes fait réagir dans l’ouest. Les parents d’élèves se sentent démunis face à des académies toujours plus restrictives en termes de moyens. Exemple dans le Morbihan et le Maine-et-Loire.

La décision a été confirmée par une réunion jeudi dernier, l’école primaire publique Arlecan de Plouhinec (56) aura une classe en moins à la rentrée prochaine. Un coup dur pour les parents d’élèves de cette école, qui compte 154 élèves répartis sur 7 classes. Julien Neveu est papa d’un élève, il explique sa crainte au micro d’Emilie Plantard :


"A l’heure actuelle il y a un professeur par niveau dans l’école, il y a 22 élèves par classe, donc j’avoue, ce qui est plutôt bien pour l’apprentissage des enfants, ils ne sont pas trop. Sauf qu’une fermeture de classe cela entraîne un poste en moins donc plus de classe par niveau, donc ça créé forcément des doubles niveaux. On n’est pas contre l’idée des doubles niveaux, c’est ce qu’on a actuellement mais on montera à 26, 28 enfants par classe, et certaines classes à 30. Donc le côté confortable n’est plus confortable et ne vient plus pour l’apprentissage des enfants."

Titre :Julien Neveu, papa d'élève à Plouhinec

Crédit :Emilie Plantard

Une politique de chiffres


Dans cette petite école primaire, les classes sont en moyenne à 22 élèves par classe. Un contexte favorable qui risque donc de se dégrader puisqu’une fermeture pousserait les effectifs jusqu’à 30 élèves par classe. Le directeur avait transmis une évaluation des futures inscriptions à l’inspectrice d’académie, mais cette dernière n’en a pas tenu compte. Du côté des parents, c’est l’incompréhension. Julien Neveu, papa d’élève scolarisé dans l’école :


"Notre directeur fait des prévisions, alors les prévisions sont faites bien en amont, pour l’année prochaine, pour savoir le nombre d’élèves qu’il y aura à l’école. Il a dit que 28 élèves allaient arriver. Et l’inspectrice a considéré qu’il n’y en aurait pas 28, mais 14. Et les 14 font qu’ils annoncent une fermeture. Clairement on a l’impression que nous, les parents, on s’occupe de nos enfants, et l’académie s’occupe d’un budget."


D’autant que deux projets immobilier devraient être livrées en 2022 et 2023 sur la commune, soit au total 136 logements T3 et T4.

Titre :Julien Neveu, papa d'élève à Plouhinec

Crédit :Emilie Plantard

Des fermetures qui font mal


Dans le Maine-et-Loire, l’inspecteur d’académie a annoncé la fermeture de 64 classes dans le département contre 48 ouvertures. A Cholet, c’est carrément une école qui devra fermer en centre-ville, une pétition a déjà récolté près de 1000 signatures pour s’y opposer. Un déficit important que la FCPE départementale qualifie de sans précédent, mais qui s’expliquerait par un déficit démographique dans ce secteur rural. Jean-Baptiste Lalanne est co-président de la FCPE 49, la Fédération des parents d’élèves dans le Maine-et-Loire :


"L’éducation nationale, dans le département, s’appuie sur ses prévisions et estime effectivement qu’il y a une baisse démographique qui justifie d’ajuster ses moyens et donc de fermer certaines classes. Nous, nous estimons que c’est une vision très comptable des choses. Ça nous indigne, d’abord on est très en colère parce qu’on considère que l’école c’est un sujet qui mérite mieux que cette vision purement comptable des choses et puis nous sommes indignés au regard du contexte car nous avons vécu 2 années d’une gestion épidémique qui a épuisé les parents, les enseignants mais aussi les élèves et ces annonces de fermetures font très mal !"

Titre :Jean-Baptiste Lalanne, co-président de la FCPE 49

Crédit :Emilie Plantard

Les parents veulent un gel des fermetures


Alors même que le ministre de l’éducation et le 1er ministre annonçaient il y a seulement quelques semaines une augmentation des personnels dans les écoles, cette prévision de carte scolaire est une douche froide. Les représentants des parents d’élèves ne comprennent pas ces décisions, en particulier dans ce contexte difficile, ils demandent donc un moratoire, voire un gel des fermetures pour la rentrée 2022. Jean-Baptiste Lalanne, co-président de la FCPE 49, joint par Emilie Plantard :


"Il y a l’incompréhension, il y a aussi le fait qu’on a vécu une rentrée, après les vacances de Noël, apocalyptique, on n’a jamais eu pire que cette rentrée de janvier 2022 qui restera dans les annales… Et puis ça ne colle pas avec le fameux « quoi qu’il en coûte ». C’est-à-dire qu’on a l’impression que l’éducation nationale n’est pas concernée, que l’école n’est pas le sujet central. Et que le « quoi qu’il en coûte », c’est bien pour l’économie, mais l’école c’est quand même un sacré sujet, important, essentiel même, et nous on réclame davantage de moyens, pour faire fonctionner l’école et accueillir les enfants dans de bonnes conditions. On ne peut pas dire qu’ils ont été épargnés en 2 ans."

Titre :Ecoutez Jean-Baptiste Lalanne, co-président de la FCPE 49

Crédit :Emilie Plantard

Le secteur des Mauges en difficulté


La FCPE déplore que le dédoublement des classes de CP/CE1 en secteur REP et REP+ doive se faire à moyens constants, pour la fédération de parents d’élèves, cela fragilise les écoles rurales et notamment le secteur des Mauges : "le secteur des Mauges, c’est un secteur où déjà le service public se porte mal. Vous avez effectivement peu d’écoles publiques, il n’y a pas de collège, vous connaissez la demande récurrente concernant le collège de Beaupréau, donc voilà un secteur qui est fragilisé. Il n’y a pas de classe de Segpa par exemple, c’est bien là où le service public est fragile et ce n’est pas le moment d’en rajouter avec des fermetures de classes ou des fermetures d’écoles."