Carhaix. Soutien au Poher Hebdo après des menaces de mort
Publié : 25 février 2023 à 15h35 - Modifié : 25 février 2023 à 15h45 par Mattis WEBER
Archives HW
Un rassemblement a réuni quelque 600 personnes ce samedi 25 Février à Carhaix (29) à l’initiative du club de la presse de Bretagne, en soutien au Poher Hebdo, journal du centre Bretagne. La rédaction a été la cible de menaces de mort et de tentatives d'intimidation suite à la publication d’un article concernant une structure d’accueil de réfugié dans la commune de Callac (22).
Tout a commencé le 31 janvier dernier, et un e-mail reçu par Erwan Chartier, rédacteur en chef du "Poher" : "On va te crever et te jeter dans une fosse avec les négros que tu aimes tant [sic]." Une semaine plus tard le portrait d'Erwan Chartier et de la cheffe d’édition, Faustine Sternberg, sont affichés sur plusieurs sites issus du mouvement d'ultradroite. Des publications qui "ne semblent avoir pour but que de désigner ces deux journalistes comme cibles" selon l'hebdomadaire. Le motif de ces menaces est très certainement lié à la publication d'un article sur l'installation d'un centre de réfugié dans la commune de Callac dans les Côtes-d'Armor.
Il y a une volonté d'intimidation
Le déroulé des faits avec Erwan Chartier, rédacteur en chef du "Poher" joint par Mattis Weber : "la première menace a été un mail qui proposait de me "crever et de me jeter dans une fosse avec mes amis négros." Il y a eu un appel téléphonique pour savoir comment on pouvait venir me mettre une balle dans la tête. Il y a eu lundi dernier une alerte à la bombe, puis un autre mail malveillant. Il y a une volonté d'intimidation. Il y a une méthode parce que ces gens ont fait la même chose avec les élus cet automne.
Il y a dans les Côtes d'Armor, douze plaintes pour menaces de mort qui ont été déposées par des élus. Cela passe par des injures, les fausses informations, le harcèlement, le cyber-harcèlement et après les menaces de mort. Évidemment, on prend tout ça au sérieux. On n'a pas peur, c'est juste notre travail. On était ni pour ni contre ce projet, mais on a le droit de se défendre contre les injures et les menaces, et c'est ce qu'on fait."
Titre :Erwan Chartier
Crédit :MATTIS WEBER
Plusieus plaintes ont été déposés par Erwan Chartier, une enquête est en cours pour trouver les auteurs des menaces, et la rédaction du "Poher" est désormais régulièrement surveillée par la gendarmerie.
Un soutien de tous horizons
Alerté, le club de la presse de bretagne a organisé une manifestation ce samedi matin, à Carhaix pour témoigner du soutien de la profession au journal hebdomadaire. Pour Erwan Chartier, il "y a eu pas mal de demande de nos lecteurs de gens du Centre Bretagne, qui voulaient nous apporter leur soutien. Donc on a voulu organiser ce rassemblement avec le Club de la presse de Bretagne avec nos confrères de tous les médias. J'en profite pour les remercier.
Quel est le message que vous souhaitez faire passer avec le rassemblement ? Déjà que la liberté de la presse n'est pas négociable, que l'on veut faire notre travail sereinement et tranquillement, c'est tout ce qu'on demande. Et quand il y a des choses inacceptables, je pense qu'il faut relever certaines digues, des digues entre ce qui est acceptable, et ce qui ne l'est pas. Et des digues, on sait en faire en Bretagne. Ce que je tiens à souligner c'est qu'on a eu des soutiens de politiques de la droite à la gauche, et on les remercie aussi. Ce soutien vraiment massif nous conforte, et montre que ces gens là ne sont que des marginaux."
Titre :Erwan Chartier
Crédit :MATTIS WEBER
Quelque 600 personnes se sont réunies ce samedi 25 février, place de la mairie à Carhaix.