Bretagne : un collectif se bat pour le gallo soit plus présent dans l'espace public

Publié : 3 novembre 2022 à 8h52 - Modifié : 3 novembre 2022 à 8h58 par Hélène HAMON

Crédit : Léandre Mandard

Les militants du collectif "Du galo en Bertègn" souhaitent que le gallo soit davantage pris en compte dans l'espace public. Cela passe, selon eux, par plus de visibilité sur les panneaux routiers. Une demande d'entretien avec le président de région Loig Chesnais-Girard est en cours.

"Davantage de gallo sur les panneaux en Haute-Bretagne" : c’est la demande faite par le collectif "Du galo en Bertègn", qui réclame une meilleure prise en compte de cette langue romane, parlée dans une grande moitié est de la région. Une requête qui intervient alors qu’une convention signée en mars dernier (2022) entre la Bretagne et l’état, généralise un double affichage français-breton sur les panneaux routiers, le long des grands axes de la région. Le problème, c’est que le gallo est le grand absent de cette initiative, au grand dam de Léandre Mandard qui fait partie de ce collectif.


"La Convention déploie un plan pour les langues de Bretagne sur cinq ans, de 2022 à 2027, et nous, on demande que soit adaptée la convention le plus vite possible, puisqu'une fois que les panneaux sont posés, évidemment, cela paraît difficile de les changer dans un délai raisonnable. Notre collectif a écrit un manifeste qui a été signé par plus de 300 personnalités. On peut citer d'ailleurs quelques signataires comme Gilles Servat, Denez Prigent, le climatologue Jean Jouzel... On pense évidemment que cela aura du poids pour permettre une adaptation rapide de la convention État-Région..."

Titre :Léandre Mandart

Crédit :Léandre Mandart

Léandre Mandart

Le collectif refuse de se résigner


Les défenseurs de la langue romane demandent une audience aux instances régionales, et souhaitent rencontrer Loig-Chesnais Girard, le président de la régon Bretagne, pour continuer leur combat : "Ce qu'on cherche, en tant que collectif du gallo en Bretagne, poursuit Léandre Mandard au micro d'Hélène Hamon, c'est d'avoir un dialogue avec les différents élus concernés et notamment avec les élus à l'échelle régionale, pour que soit prise en compte cette question. Nous avons demandé un rendez vous avec le président de région, Loig-Chesnais Girard, et nous attendons sa réponse pour qu'il puisse nous recevoir et écouter nos doléances."

Titre :Léandre Mandart

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Léandre Mandart

Une différence de visibilité entre le breton et le gallo


Concrètement, le collectif "Du galo en Bertègn" souhaite être logé à la même enseigne qu'une autre langue régionale : le breton. Selon Léandre Mandard, le gallo n'est pas aussi visible que le breton dans l'espace public et il faut rééquilibrer les choses. "Les deux langues sont toutes les deux en danger : elles ont été reconnues sérieusement en danger par l'Unesco. Pourtant, elles ont des points communs : elles ont par exemple le même nombre de locuteurs, à peu près environ 200 000 pour chacune d'entre elles. Malgré tout, on constate une différence de visibilité. Le breton, en particulier, est beaucoup mieux identifié par la population, alors que il y a encore 40 % des Bretons et des Bretonnes qui ignorent ce qu'est vraiment le gallo. Il y a une forme de rééquilibrage symbolique à faire et ça pourrait se traduire notamment par une visibilité renforcée du gallo dans l'espace public. C'est ce qu'on demande, c'est la priorité donnée aux noms des lieux locaux en Bretagne."


 

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