Bretagne. Le budget régional adopté, après 20 heures de débats !

Publié : 15 février 2023 à 12h15 - Modifié : 15 février 2023 à 12h22 par Dolorès CHARLES

Crédit : Hélène Hamon

Le conseil régional de Bretagne a adopté son budget 2023 ce mardi soir, après 20 heures de débats. Le président Loïg Chesnais-Girard, privé de majorité absolue, a réussi à passer sa feuille de route, grâce à l’abstention des centristes. Un budget chiffré à 1,86 milliard d’euros - le plus haut de l’histoire du conseil régional.

Lundi et mardi 13 et 14 février, les élus régionaux de Bretagne étaient réunis à Rennes, pour voter le budget du conseil régional pour cette année : un budget en hausse de 8%. L’inflation vient considérablement perturber les chiffres… Conséquence, la région a voté une augmentation de la taxe locale sur les cartes grises. A partir du mois de mai 2023, la taxe passera de 51 à 55 euros, ce qui fera de la carte grise délivrée en Bretagne la plus chère de France.


La faute à la conjoncture économique selon Stéphane Perrin Sarzier, vice-président de la région en charge des finances. "Nous avons une partie de nos recettes qui est liée à la TVA, donc à la consommation... On sait que la consommation sera moins élevée qu'en 2022, et puis nous avons un effondrement de nos recettes liées à l'automobile. Assez bizarrement, nous sommes tributaires de la carte grise d'une part, et d'une recette qui liée à la consommation de carburant d'autre part. C'est un peu absurde parce que nos compétences, c'est plutôt la mobilité collective : le train, le car, la desserte vers les îles... et ces recettes diminuent parce qu'il y a moins de transactions sur les automobiles, moins d'achats de véhicules, et puis il y a une consommation de carburant qui diminue légèrement au fil du temps. Forcément, ce sont des recettes qui sont en train de s'amoindrir, et probablement qu'il faudra d'ailleurs que les régions, à l'avenir, soient dotées d'un autre système de recettes."


En Pays de la Loire, la taxe régionale sur les cartes grises augmente aussi : une hausse de 6% en 2023 pour atteindre 51€ contre 48 actuellement. Par ailleurs dans nos régions, finie l’exonération de 50 % accordée aux véhicules hybrides.

Titre :Stéphane Perrin Sarzier

Crédit :Hélène Hamon

Vers une disparition de la carte grise


Ces recettes liées entre autres à la carte grise donnent un peu d’air à la région, mais provisoirement, selon Stéphane Perrin Sarzier. A l'avenir, "je pense que nous n'aurons plus cette recette puisqu'on voit bien qu'il y a de moins en moins de véhicules achetés aujourd'hui, parce que le prix des véhicules augmente, parce que nous souhaitons plutôt favorisé d'autres modes de transport... et nous demandons régulièrement à ce que nous n'ayons plus cette recette-là, et que nous ayons d'autres recettes plus dynamiques ... plus liées à nos compétences. L'avenir n'est pas dans une nouvelle augmentation de la tarte, mais dans une disparition de cette taxe... pour ce qui concerne les recettes de la région pour d'autres types de recettes."

Titre :Stéphane Perrin Sarzier, vice-président en charge des finances

Crédit :Hélène Hamon

Cantines et transports


Les élus bretons ne souhaitaient pas toucher aux cantines scolaires et aux transports : [pour les cantines] c'est une charge pour les familles que nous souhaitons absolument stabiliser. Parfois, c'est le seul repas équilibré que certains jeunes vont manger dans la journée, il est essentiel de ne pas l'augmenter... Sur le transport, il faut maîtriser absolument ce que nous demandons aux usagers tant que nous pouvons le faire."


Les langues régionales


Mardi, le conseil régional de Bretagne a adopté son budget, après 20 heures de débats. Le président Loïg Chesnais-Girard, privé de majorité absolue, a réussi à passer sa feuille de route, grâce à l’abstention des centristes. Un budget chiffré à 1,86 milliard d’euros - le plus haut de l’histoire du conseil régional. Pour les élus, il était important de ne pas toucher à d’autres budgets, comme celui des langues régionales. Pour Stéphane Perrin Sarzier, interrogée par Hélène Hamon : "nous avons augmenté de 15 % ce budget au début du mandat et nous avons décidé de ne pas toucher à ce budget., comme nous n'avons pas touché au budget de la culture ou du sport. C'est un acte fort de la collectivité... La région est très largement engagée sur ce sujet."

Titre :Stéphane Perrin Sarzier, vice président de la région en charge des finances

Crédit :Hélène Hamon