Brest. Les épreuves de spécialité du BAC peu perturbées
Publié : 21 mars 2023 à 7h57 par Dolorès CHARLES
Crédit : Yann Launay
Les épreuves de spécialité du bac vont se poursuivre jusqu'à ce mercredi. Hier, des surveillants d’examen se sont mis en grève mais les rectorats avaient prévu un nombre de surveillants supérieur aux besoins. A Brest, reportage sur le campus Kerichen avec les lycéens et la CGT Education 29.
Les épreuves de spécialité du Bac 2023 ont démarré, comme prévu, ce lundi 20 mars. L'appel à la grève lancé par plusieurs syndicats de l'Education nationale n'a que très peu perturbé la tenue des premières épreuves. Des surveillants ont choisi de faire grève, mais il n'était pas question d'empêcher les candidats d'accéder aux salles d'examen. Et les rectorats avaient mobilisé un grand nombre de personnels, pour garantir l'encadrement des épreuves, comme l'explique Marie Dagnaud, enseignante en lycée, gréviste, et secrétaire générale CGT Educ'Action pour le Finistère :
"Ils (les Rectorats) sont allés par exemple proposer des heures supplémentaires au AESH pour qu'elles le fassent des surveillances. Tout au long de l'année, les AESH sont payées 860 € et pile à ce moment, ils arrivent à trouver de l'argent pour les payer un peu plus. On sait que ces épreuves vont sans doute se tenir, mais c'est important pour nous dans l'éducation aujourd'hui de montrer notre opposition à cette réforme... parce que pour la plupart d'entre nous, en tout cas pour tous ceux qui ont fait cinq ans d'études, ce n'est pas 64 ans le départ à la retraite, ce sera 67 ans. Face à des élèves à 67 ans, c'est bon ni pour la personne qui y est et ni pour les élèves qui sont en face."
Titre :Marie Dagnaud, de la CGT Educ'Action 29
Crédit :Yann Launay
Les lycéens auraient aimé une semaine de révisions
Les lycéens ont pu accéder sans problème à leur salle d'examen pour composer. A Brest, les enseignants grévistes ont choisi de manifester dans le centre-ville, loin des lycées. Reste que le contexte très particulier ne met pas les candidats dans les meilleures dispositions, comme l'expriment ces lycéens du campus de Kerichen : "on est un peu stressés quand même au niveau des manifestations, on regarde l'info trafic, il faut anticiper...
C'était quand même stressant de savoir qu'il y avait des manifestations alors qu'on doit passer notre bac, que des gens peuvent bloquer les gens qui passent le bac alors qu'ils ont déjà leur bac. Franchement, moi je trouve pas ça correct de leur part !
Moi, je n'en veux pas aux manifestants parce que c'est un peu de la faute du gouvernement, à l'origine des réformes. On n'est pas contents donc on manifeste par contre cela ajoute du stress. Je me demandais si j'allais pouvoir rentrer et après, il faut composer pendant 4h. Cette année, ça a été un peu bâclé le bac vu toutes les manifestations on a loupé beaucoup de cours. On n'a pas fini le programme. Ils auraient dû nous mettre une semaine de révisions."
Crédit : Yann Launay
Titre :Les lycéens du campus de Kerichen
Crédit :Yann Launay
Cassés par leur métier avant 60 ans ?
L'appel à la grève dans l'Education nationale court sur ce mardi et les jours qui viennent. Les épreuves de spécialité ont débuté normalement, mais il reste à savoir maintenant si le rejet de la motion de censure peut changer la donne. Cet appel à la grève ajoute une bonne dose de stress aux élèves de terminale, mais Marie Dagnaud assume : "est-ce que c'est bon pour les lycéen(ne)s de devoir s'inscrire dans une carrière professionnelle qui s'achèvera à 64, 66 ou 67 ans ? Je ne suis pas sûre que ce soit vraiment une bonne chose...
Effectivement, peut être qu'il y a un peu plus de stress ponctuellement, mais quand ils seront 64, 65 dans leur métier, je pense que ce sera plus que du stress... Si vraiment cette réforme passe, la vie sera beaucoup plus compliquée. Ce matin, j'ai croisé deux médecins qui disaient voir arriver des gens avant 60 ans, et ils sont déjà cassés par leur métier, qu'est ce que ça va être quand la réforme sera passée ?"
Titre : Marie Dagnaud de la CGT Education 29
Crédit :Yann Launay
Le BAC c'est pour notre avenir
Composer dans un tel contexte peut fragiliser les candidats les plus stressés... alors que c'est la première fois que les épreuves de spécialité se déroulent comme prévu, et seront donc prises en compte sur Parcoursup. Aurait-il été préférable de reporter ces épreuves, comme l'an passé à cause du covid ? Les lycéens du campus de Kerichen sont partagés :
"Ils auraient dû reporter ces épreuves et les mettre en juin comme les autres années, parce qu'on a pris beaucoup de retard avec ces grèves. Ca va très bien comme ça et en plus les notes rentrent dans Parcoursup, cela donne un plus à ceux qui ont travaillé ! Si on les décale, on aura révisé et on se sera mis du stress pour rien. Après, on a la philo et le grand oral et s'ils décalent, cela fait tout en même temps et ça fait trop ! Décaler les épreuves, cela aurait bouleversé beaucoup d'étudiants. On s'y prépare depuis déjà trois ans. Je me dis que le bac, c'est une épreuve, un petit moment pas très agréable à passer mais il faut le passer quand même, c'est pour notre avenir..."
Titre :Les lycéens du campus de Kerichen
Crédit :Yann Launay
Les épreuves se poursuivent ce mardi après-midi, et même ce mercredi pour certaines spécialités. Les dernières épreuves du bac se dérouleront en juin : le 14 pour la philosophie, et du 19 au 30 juin pour le grand oral.