Apprentissage : Une rentrée stable dans les Pays-de-la-Loire

La chambre des métiers et de l’artisanat des Pays-de-la-Loire compte près de 7000 apprentis inscrits dans des centres de formation, un chiffre stable par rapport à 2021 (+9% en France). La situation est donc convenable, même s’il existe des disparités entre les filières et selon les départements. Les métiers de la restauration sont par exemple en sous-effectif en Loire-Atlantique et en Mayenne, tout comme le métier de vendeur en boulangerie dans le Maine-et-Loire. En revanche, d’autres filières se portent bien. C’est ce qu’explique Joël Fourny, président de la CMA Pays-de-la-Loire. "Dans les métiers où on cartonne le plus, c’est le secteur de l’automobile, tout ce qui est véhicule, poids-lourds, VL... C’est un secteur qui attire beaucoup, il y a un engouement. Il y a aussi le secteur de l’alimentaire, peut-être parce qu’on les a valorisés, vous avez beaucoup d’émissions qui tournent autour de la restauration, de la cuisine, de la boulangerie, de la pâtisserie..."

Les entreprises recrutent !

Si le chiffre des apprentis est stable, il est en hausse du côté des entreprises qui recrutent. Elles sont 2100 en Pays-de-la-Loire pour cette rentrée 2022, soit 32% de plus qu’en 2021. Une croissance probablement due à la prolongation des aides gouvernementales liées à l’embauche d’un salarié en apprentissage, et cette mesure est indispensable pour Joël Fourny : "Quand on veut se donner les ambitions sur le nombre d’apprentis formés, et c’est le cas en France puisqu’on est à 730.000 jeunes aujourd’hui, on en était à 230.000 il y a quelques années et la perspective du gouvernement c’est d’aller vers 1 million... Eh bien il faut s’en donner les moyens et il faut accompagner les entreprises qui s’engagent là-dessus."

Un contexte pourtant difficile

Dans un contexte marqué par l’inflation et la hausse du prix de l’énergie, cette volonté des entreprises d’embaucher un apprenti est très positif. Elles sont pourtant nombreuses à être fragilisées : la CMA des Pays-de-la-Loire note qu’un tiers des entreprises reconnaît perdre de la trésorerie, alors même que les dirigeants hésitent à répercuter ces hausses de prix sur leurs clients... Une période délicate pour l’artisanat selon Joël Rouchy. "Il y a des évolutions importantes, le prix de la matière première, et tous les autres coûts de l’énergie, le gaz, l’électricité, les carburants... Tout ça, ce n’est pas tellement qu’ils ne puissent pas les digérer mais c’est surtout qu’ils soient capables de faire une bonne analyse de la rentabilité de leur entreprise. Répercuter sur le prix de leurs produits, il faudra peut-être qu’ils le fassent."

Les entreprises cherchent à s’adapter

De nombreuses entreprises font le choix de ne pas ou de peu répercuter la hausse des coûts de l’énergie et des matières premières, du moins pour l’instant... Les entrepreneurs préfèrent d’abord s’adapter pour moins dépenser, et la chambre des métiers peut les y aider en réalisant une analyser de leur fonctionnement ou de leurs déplacements par exemple. "Les petites astuces c’est que la tournée peut être étudiée différemment, un boulanger qui fait 2 cuissons dans la journée, il va peut-être en faire une seule. Il va peut-être pouvoir aussi changer son véhicule. Ce sont tous ces éléments sur lesquels on doit pouvoir les amener à travailler."

En Bretagne, la chambre des métiers vient de mettre en place une prestation gratuite, Flash énergie, pour aider les artisans à faire des économies. Le Gouvernement quant à lui, propose un nouveau service d’aide aux entreprises, Place des entreprises, une plate-forme de conseils personnalisés et de mise en relation pour les TPE et PME sur le site place-des-entreprises.beta.gouv.fr