Amazon. Un sous-traitant de la multinationale US n'a pas payé ses salariés de Carquefou

Publié : 17 août 2022 à 19h35 par Dolorès CHARLES

Crédit : Tom Rossi

Depuis quelques jours, des salariés d'un sous-traitant du géant américain de la vente en ligne, se mobilisent devant leur entrepôt de Carquefou en Loire-Atlantique, car ils n'ont pas été payés en juillet 2022. Leur but, bloquer pour se faire entendre !

Un entrepôt Amazon est bloqué près de Nantes, à Carquefou. Depuis mardi matin, 16 août, environ 80 livreurs de Fast Despatch Logistics, un sous-traitant du géant américain, se relaient pour interrompre l’activité dans cet entrepôt. Leur entreprise britannique FaD, implantée dans plusieurs pays européens, a annoncé la semaine dernière qu’elle cessait toute activité en France. 1 700 salariés sont concernés dans l’hexagone, dont 80 à Nantes qui n’ont pas reçu leur salaire du mois de juillet, ils ont reçu seulement leur bulletin de paie. 


Amazon a un droit de regard


Cela représente environ 1 500€ net pour chaque livreur. Certains disent être contraints de se rendre aux Restos du cœur en raison de cette absence brutale de salaire. Youssouf Camara, 32 ans, est comme tous, excédé. Il attend qu’Amazon fasse quelque chose pour débloquer la situation auprès de ce sous-traitant, Fast Despatch Logistics (FaD). "Amazon a un droit de regard parce que FaD ne travaille qu’avec eux. Nous avons fait notre formation à Amazon,  nous avons signé nos contrats à Amazon, le planning c’est Amazon et quand on a des problèmes sur la route, on règle cela avec Amazon. C’est eux qui font tout ! Si nous n’avons pas de responsable (de FaD) devant nous, nous sommes obligés de nous tourner vers Amazon qui peut débloquer la chose, mais personne ne discute avec nous."


 

Titre :Youssouf Camara de FAD

Crédit :Tom Rossi

Faire pression sur Amazon


En bloquant cet entrepôt, ces livreurs espèrent que cela obligera la multinationale américaine à agir. Samy, 32 ans, est responsable de la flotte de camions à Fast Despatch Logistics. Selon lui, bloquer, c’est le meilleur moyen de se faire entendre. "Si on reste comme ça longtemps, je pense que cela va impacter Amazon. Des poids lourds qui font la navette depuis les pays de l’Est sont devant à attendre. Tous ceux qui sont en CDI ne travaillent pas mais sont payés. Et puis, au moins six entreprises de livraison qui travaillent en sous-traitance pour Amazon sont à l’arrêt, parce que nous n’avons pas été payés par notre société. C’est dommage pour tout le monde."


 

Titre :Samy, responsable de la flotte de camions à FDL

Crédit :Tom Rossi

De mauvaises conditions sociales


Les salariés avaient déjà manifesté leur colère samedi matin (13 août) devant l'entrepôt. Et ce n'est pas la première fois que l'entreprise est touchée par un mouvement social. En juin dernier, à Sainte-Luce-sur-Loire, toujours dans l'agglomération nantaise, une trentaine de salariés s'était réunie devant le local de Fast Despatch Logistics pour dénoncer les mauvaises conditions de travail, le retard dans le versement des salaires et des heures supplémentaires non payées. Outre-Atlantique, Amazon a décidé cet été de rompre son contrat avec ce "partenaire".


Amazon France


La réponse d'Amazon France lue sur le site de France 3 Pays de la Loire : "Les sociétés de livraison avec lesquelles travaille Amazon embauchent et gèrent leurs propres équipes. Nous sommes intransigeants sur le fait que ces dernières se doivent de respecter les lois en vigueur, ainsi que le code de conduite des fournisseurs Amazon. Nous avons mis fin à notre contrat avec Fast Despatch. Nous ferons tout notre possible pour que leurs livreurs obtiennent les informations sur les postes disponibles chez d'autres partenaires de livraison d'Amazon."