Agriculture. Le ministre Marc Fesneau tente de rassurer dans le Finistère
Publié : 23 février 2024 à 10h36 par Dolorès CHARLES
Ferme Ty Moguel Mahalon - Marc Fesneau et Eric Claquin
Crédit : Yann Launay
Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a bravé le vent et la pluie pour une visite de terrain dans le Finistère, hier (jeudi 22 février) , à J-2 de l'ouverture du salon de l'agriculture. Objectif, être au chevet du milieu agricole toujours remonté.
Le ministre Marc Fesneau en charge de l'agriculture a visité un élevage de porcs et de vaches laitières à Mahalon, petite commune du Cap Sizun (29), hier, et participé à une réunion de travail. Alors que les agriculteurs attendent une augmentation de leurs revenus, le ministre a assuré que les promesses du gouvernement auraient rapidement une traduction concrète.
Marc Fesneau a tenu à justifier le projet d'une nouvelle loi Egalim, en pointant les responsabilités de la grande distribution : "le sujet des centrales d'achat européennes n'existait pas il y a quatre ans, et a été fait pour contourner la loi. On va donc faire une loi qui leur permettra de ne pas contourner la loi. Ce sont des gens qui sont allés à longueur de plateaux nous expliquer à l'automne, que le bon prix était le bas prix et ques'ils ne trouvaient pas de produits français, ils iraient à l'étranger. Il ne fait pas s'étonner que cela interroge dans le monde agricole... La grande distribution, ce sont des entreprises françaises...et elles ont des responsabilités à prendre."
Titre :Marc Fesneau
Crédit :Yann Launay
"Il faut avoir une vision claire et limpide sur les années à venir"
La ferme de Ty Moguel est tenue par la famille de Marion Claquin depuis des générations. La jeune femme s'apprête à reprendre le flambeau, dans quelques années. Marion se dit motivée, mais les échanges avec le ministre ne l'ont pas complètement rassurée sur l'avenir du revenu agricole : "on est convaincu qu'il faut vivre de son métier et pas des aides par contre, il faut avoir une vision claire et limpide sur les années à venir. En fait, on ne sait pas bien vers où on va et ce que le gouvernement attend de nous ? Qu'est ce que la population attend des agriculteurs ? On a vu le retour de la guerre des prix, et les gens vont vers le moins cher. A nous, on nous demande toujours plus de qualité, mais derrière on n'est pas plus rémunéré."
Ferme Ty Moguel
Crédit : Yann Launay
Titre :Marion Claquin
Crédit :Yann Launay
Les consommateurs ont un rôle à jouer
Marc Fesneau s'en est pris à la grande distribution, qu'il appelle à la responsabilité et à davantage de patriotisme économique. Mais il estime que les consommateurs eux aussi ont un rôle à jouer : "Tout le monde n'a pas les moyens, mais quand vous avez sur le lait 20 € de plus (la tonne), c'est 0,0 0,02 € du litre, ce n'est pas insurmontable pour tous les Français. Du lait, c'est du travail, des investissements et des difficultés. Le consommateur a quelque chose à jouer là dedans, c'est dire aux uns et aux autres de la grande distribution. "Moi, je veux du français, du circuit local, et de la qualité parce que sinon ça ne marchera jamais".
Titre :Marc Fesneau
Crédit :Yann Launay
Un déplacement du ministre pour rassurer
Le ministre de l'agriculture tenait à rassurer les éleveurs, pour leur dire qu'ils ne sont pas oubliés par le gouvernement, que la simplification administrative est en marche et que des solutions sont en discussion à Bruxelles sur les dossiers qui relèvent de l'Union européenne. Pas de quoi satisfaire Bastien Moysan, porte-parole de la confédération paysanne 29 : "on a des sujets qu'on voudrait voir avancer plus vite, notamment la question des négociations sur le lait, sur les prix plancher, sur les prairies permanentes. On a eu quelques éclaircissements, mais c'est toujours la faute des autres ; l'Europe, les environnementalistes ou les consommateurs, mais on n'a toujours pas compris le projet politique."
Titre : Bastien Moysan, de la confédération paysanne 29
Crédit :Yann Launay
Les agriculteurs attendent les nouvelles annonces prévues pendant le Salon de l'Agriculture, qui ouvre demain samedi à Paris.
Dès ce premier jour du Salon, Emmanuel Macron doit participer à un grand débat, avec des agriculteurs, des représentants de l'industrie agro-alimentaire, de la grande distribution, des associations de défense de l'environnement. Le groupe Bigard, basé à Quimperlé, doit prendre part au débat. Michel-Edouard Leclerc, comme les pdg de Système U et Lidl France, sont eux aussi conviés à participer.