Accord PS-Insoumis : dissidence toute à Brest !
Publié : 8 mai 2022 à 8h07 - Modifié : 8 mai 2022 à 8h16 par Dolorès CHARLES
Crédit : Yann Launay
Quelques heures après l'accord national passé entre le PS et la France Insoumise, en vue des élections législatives de juin 2022, à Brest le parti socialiste entre en dissidence à l'image du maire François Cuillandre.
Après l'adoption de l'accord ente La France Insoumise et le Parti Socialiste, des voix s'élèvent, dans l'Ouest, pour dénoncer cet accord, et des membres du PS entrent en dissidence. A Brest, le maire François Cuillandre, et les responsables locaux du PS, rejettent l'accord national et refusent de se plier à la répartition des circonscriptions qu'il prévoit. François Cuillandre se dit "pour l'union, mais pas pour la soumission".
Un mauvais choix
Et de poursuivre : "il y a quand même des désaccords profonds, sur la construction européenne, le rôle de l'Otan, les relations avec la Russie, sur la 6ème République. Je n'ai jamais su ce que c'était, la 6ème République. Mais je crois que le désaccord majeur, c'est de nous dire : vous baissez la tête, vous allez disparaître. La réponse est non. Il n'y a pas que les élections présidentielles : je peux revenir sur les scores des régionales, les scores des municipales, où la France insoumise ici faisait entre 7 et 8%, alors que la gauche était à 40. Mesurer la vie politique uniquement à l'aune des résultats des présidentielles, c'est un mauvais choix."
Titre :François Cuillandre
Crédit :Yann Launay
"Je reste militant socialiste"
La maire de Brest soutiendra la candidature de Réza Salami, son adjoint à la culture, dans la 2ème circonscription, face au candidat France Insoumise. Mais François Cuillandre ne quitte pas le PS : "J'ai adhéré au Parti socialiste, dans ces locaux ici, il y a 45 ans. Je n'ai pas l'intention d'en partir. Si certains veulent me mettre dehors parce que je ne respecte pas ce qui est décidé, qu'ils le fassent. Je ne suspends pas mon adhésion, je reste militant socialiste, et je ferai campagne pour Réza Salami... Tout est décidé à Paris, sans aucun contact avec les élus locaux. L'accord passé au plan national, par des personnes sans doute ne connaissant rien au Finistère, donnent royalement aux socialistes d'une part la circonscriptions de Landerneau-Landivisiau qui historiquement est la plus à droite du Finistère, et celle de Richard Ferrand, où le PS a été laminé..."
Crédit : Yann Launay
Titre :François Cuillandre
Crédit :Yann Launay
Pas de démocratie à La France Insoumise
Réza Salami, adjoint à la culture à la mairie de Brest, maintient donc sa candidature, face au candidat France Insoumise. Réza Salami estime être le candidat légitime du PS, il estime que l'accord passé avec La France Insoumise bafoue les valeurs du Parti socialiste :
"Regardez le parti qui s'appelle La France Insoumise : est-ce que vous avez entendu parler d'un parlement, dans ce parti ? Est-ce qu'il y a des votes, dans ce parti ? Le chef de ce parti se proclame la République : il dit la République, c 'est moi. Il dit : la premier ministre, c'est moi. Aujourd'hui il dit : la gauche, c'est moi. Et il n,'y a pas de vote des militantes et des militants... Au Parti socialiste depuis 117 ans nous avons l'habitude de la démocratie, ce sont les militantes et les militants qui en leur âme conscience votent et donnent l'orientation à celles et ceux qui seront leurs porte-paroles."
Titre :Réza Salami
Crédit :Yann Launay
La gauche joue le jeu de Macron
Pour Réza Salami, en se radicalisant, la gauche finalement joue le jeu d'Emmanuel Macron : "Nous sommes malheureusement face à une situation inédite, où un président dit : je suis et de gauche, et de droite. A partir de là, les seuls espaces qui restent sur l'échiquier politique sont l'extrême droite et l'extrême gauche. C'est vers là que vous voulez qu'on aille, que notre pays commence à épaissir, à sa droite et à sa gauche, deux extrêmes qui vont dans quelques années peut-être s'affronter et représenter la France aux yeux du monde et de l'Europe ? Ce n'est pas ça que je souhaite pour notre pays."
Titre :Réza Salami
Crédit :Yann Launay
Dans la nuit du vendredi à samedi, le local du Parti socialiste de Brest a été tagué, et le tag visait en particulier François Cuillandre. Les deux partis appellent à l'apaisement.