Accord EELV - Insoumis - PCF et bientôt PS : un espoir pour le sénateur breton Joël Labbé

A six semaines du premier tour des élections législatives, fixées au 12 et 19 juin 2022, un accord global entre le Parti Socialiste et La France Insoumise serait en bonne voie, les socialistes devraient le valider ce jeudi 5 mai en Conseil national. C'est ce que les négociateurs des deux formations ont indiqué ce mercredi. Un accord a déjà été conclu avec le PCF et Europe-Ecologie-Les-Verts, créant la "Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale".

Pour le sénateur écologiste du Morbihan Joël Labbé, cet accord à gauche, sans faire oublier toutes les divergences, reste un vrai motif d'espoir : "il y a nécessité de construction d'un projet qui prenne en compte les urgences sociales, sociétales, climatiques et de biodiversité et je crois beaucoup en une nouvelle gauche pour y parvenir. Il y a des choses qui peuvent déranger, le personnage de Jean-Luc Mélenchon me dérange personnellement, son côté roulant les mécaniques, ce n'est pas le moment, maintenant il ne faut pas s'arrêter à Mélenchon. Entre les choses qui peuvent déranger et le fait de ne rien faire et de continuer à fonctionner comme on fonctionne, cela ne va pas donc c'est bien de se mettre autour de la table et discuter de quel projet pour la France, pour l'Europe et de quel projet pour la planète."

Et l'Europe dans tout ça ?

Pour Joël Labbé, des compromis ont été consentis de part et d'autre, y compris sur le dossier de l'Union européenne, où les positions de La France Insoumise et d'Europe Ecologie pouvaient sembler difficilement conciliables. Dans l'accord, figure un point très commenté depuis deux jours : la possibilité de désobéir à certaines règles européennes. Un point qui ne choque pas Joël Labbé : "je pense aussi que l'Europe doit bouger, (si on se range) toujours derrière les directives européennes, on ne peut pas avancer. La logique ultra libérale, le fait de refuser un certain nombre de directives, cela peut s'entendre maintenant il faut faire attention à ne pas aller vers la sortie de l'Europe, qui ferait exploser l'UE. La France Insoumise a avancé sur ces sujets : l'Europe doit persister par contre elle doit évoluer."

Les circonscriptions locales en débat

Reste un regret, et une vigilance, pour Joël Labbé, qui note que la répartition des circonscriptions se fait souvent de façon arithmétique (tant de circonscriptions pour La France Insoumise, tant pour le PS, tant pour Europe Ecologie...) sans tenir suffisamment compte des réalités locales : "il faut véritablement tenir du compte du terrain, moi j'irai défendre des candidats qui ne sont ni France Insoumise, ni communistes, ni socialistes, ni EELV mais qui peuvent gagner à gauche pour la circonscription. Avec force, j'irai dire ce que j'en pense, et c'est là où justement une nouvelle politique devrait être une politique, qui fasse en sorte que les choses ne soient pas décidées à Paris, et ne soient pas décidées par les organes politiques mais tiennent compte du terrain et des personnalités de terrain également."

Les discussions se poursuivent sur le choix des candidats, avec des tensions, comme par exemple à Rennes : dans la 8ème circonscription, les écologistes locaux comptaient investir Gaëlle Rougier, adjointe à la maire de Rennes, mais c'est l'Insoumis Ulysse Rabaté qui devrait y porter les couleurs de la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale".