A St Colomban, c’est oui à l’extension des sablières

Publié : 12 janvier 2022 à 10h13 - Modifié : 12 janvier 2022 à 10h18 par Emilie PLANTARD

Crédit : @GSM Granulats

Les habitants de la petite commune de Saint-Colomban (44) étaient invités se prononcer en faveur ou non de l’extension des carrières de sable. Dimanche, 54% ont dit oui, invitant le conseil municipal à ouvrir le dossier pour modifier le PLU en fonction.

Depuis 2 ans que le projet d’extension des sablières de Lafarges et GSM secoue la petite commune de Saint-Colomban, les habitants ont enfin pu s’exprimer. Dimanche 9 janvier, ils étaient invités à voter pour ou contre, cette prise de position permettant d’éclairer la municipalité sur le choix qu’elle doit faire. 54% d’entre eux se sont prononcés en faveur du projet d’extension. Avec une participation de plus de 36%, le maire Patrick Bertin se dit satisfait du résultat de cette consultation.


"C’est une satisfaction, surtout au niveau de la participation. Parce que 54% de 10% de la population ça ne représente pas grand-chose mais 54% de quasiment 37% de participation c’est intéressant, ça veut dire que les gens se sont intéressés au sujet, vous savez qu’en ce moment il est très difficile de motiver les gens à se déplacer, donc là on a quasiment 37% des gens qui se sont déplacés pour cette consultation. 54% disent oui, c’est intéressant par rapport à la participation."

Titre :Patrick Bertin, maire de Saint-Colomban

Crédit :Emilie Plantard

La lutte des opposants continue


Pas de grande effusion de joie du côté de la mairie, mais pas d’effondrement non plus du côté des opposants. Cette défaite n’est pas un échec total puisque le oui l’emporte à seulement 75 voix de plus. Sylvain Jallot est administrateur de l’association La Tête dans le Sable.


"Ce n’est pas vraiment une défaite parce que, compte tenu de la très grande différence de moyens, et en particulier ces derniers jours où les carriers GSM et Lafarge ont financé des démarcheurs qui ont démarché l’ensemble des maisons de la commune, parfois même 2 fois, compte tenu que la seule parole qui ressortait de la municipalité était celle du oui alors que la municipalité est très divisée sur ce sujet, et souvent les habitants suivent un peu sur ce genre de dossiers un peu complexes, l’avis de leur maire, donc on est plutôt pas complètement satisfaits parce que si on avait gagné à peu de voix près, à 75 voix près, on aurait été très satisfaits, mais on n’est vraiment pas KO, bien au contraire."

Titre :Sylvain Jallot, administrateur de l’association La Tête dans le Sable

Crédit :Emilie Plantard

Un premier pas vers la modification du PLU


Cette consultation citoyenne n’a pas vocation à valider le projet d’extension, mais elle encourage le conseil municipal à entamer les démarches de demande de modification du PLU auprès des services de la préfecture. Une première étape, qui n’est, elle-même, pas une fin en soi. Patrick Bertin, maire de Saint-Colomban :


"Cette consultation a été demandée pour savoir si on pouvait ouvrir le dossier. Donc aujourd’hui, en conseil municipal, évidemment on respectera le vote de la population, on pourra ouvrir le dossier donc après le dossier va partir, d’abord au SCoT (schéma de Cohérence Territoriale, NDLR) pour demander une dérogation et puis il va être instruit donc ça va être extrêmement long, comme toute demande de dérogation du PLU au SCoT. Et puis après il y aura une enquête publique, donc il y aura encore toute une chose, rien qu’à la fin de cette enquête publique, il pourra y avoir un oui ou un non sur la modification de ces projets."


 

Titre :Patrick Bertin, maire de Saint-Colomban

Crédit :Emilie Plantard

Ce qui laisse du temps aux opposants pour continuer le combat. L’association la Tête dans le Sable compte bien faire pression sur les élus du conseil municipal pour influencer leur vote lors de la prochaine séance. Sylvain Jallot est administrateur de l’association La Tête dans le Sable :


"Nous déjà on va faire appel aux conseillers municipaux en les mettant un peu devant leurs responsabilités vis-à-vis du choix énorme qu’ils ont à faire. Ils vont engager la commune sur les dizaines d’années à venir, en modifiant radicalement son paysage, son équilibre au niveau de l’eau, de l’agriculture, de l’alimentation locale. On va essayer de les sensibiliser un peu sur cette situation-là. Et puis il y a le SCoT, qui est un verrou important. Les terres qui sont concernées par les extensions, ce sont des terres qui sont classées espace agricole pérenne au niveau du SCoT du Pays de Retz, donc il faut absolument la validation du SCoT du Pays de Retz. Donc bien sûr qu’on va utiliser ces outils-là aussi, et sensibiliser les élus du SCoT du Pays de Retz aussi, à ce la catastrophe que serait cette validation."


 


 


 

Titre :Sylvain Jallot, association la Tête dans le Sable

Crédit :Emilie Plantard