A Saint-Nazaire, la Protection Civile en renfort à l’hôpital

Publié : 5 janvier 2023 à 10h19 - Modifié : 5 janvier 2023 à 14h28 par Emilie PLANTARD

La Protection civile en renfort au CH de Saint-Nazaire

Crédit : @Protection Civile

Un peu partout dans l’ouest, les services des urgences de hôpitaux croulent sous l’afflux de patients. A Centre Hospitalier de Saint-Nazaire, une équipe de la Protection Civile se relaie depuis le 28 décembre pour apporter un soutien aux équipes soignantes. Le retour est positif.

Grippe, bronchiolite, Covid-19... Face aux épidémies qui se poursuivent, la présence de la Protection Civile au sein de l’hôpital de Saint-Nazaire doit se poursuivre jusqu'au 6 janvier. En effet, depuis le 28 décembre, un binôme de bénévole renforce quotidiennement les équipes de soignants au sein des urgences, de 7 heures à 22 heures. Une mission particulière, organisée pour faire face à l’afflux exceptionnel de patients, amplifié par le mouvement de grève des médecins généralistes.


Ils sont là pour soutenir le personnel soignant


Marine Clouet est chargée de communication pour la Protection Civile de Loire-Atlantique : "Ils sont là vraiment pour soutenir le personnel soignant, c’est un peu les petites mains du personnel. Ils peuvent réaliser une prise de tension artérielle, ils peuvent aider à installer un patient sur un brancard, ils peuvent accompagner des personnes aux sanitaires, pour nettoyer les boxes après le départ d’un patient, ils sont là aussi pour assurer une présence. Ça permet de désengorger le service d’accueil des urgences et d’accélérer le travail des personnels soignants."

Titre :Marine Clouet, chargée de communication pour la Protection Civile de Loire-Atlantique

Crédit :Emilie Plantard

Dans les compétences de la Protection Civile


C’est une première à Saint-Nazaire et même en Loire-Atlantique (*), mais cela fait partie des missions de la Protection Civile, selon Marine Clouet, interrogée par Emilie Plantard. "Le fait d’intervenir au sein de l’hôpital c’est une mission qu’on n’avait pas encore faite de cette manière-là, mais la Protection Civile se met à disposition des autorités lorsqu’elles le jugent nécessaires. Cela rentre complètement dans nos missions, nos bénévoles sont capables d’assurer puisque cela ne demande pas de compétences médicales propres. On ne remplace pas le personnel médical."


Un soulagement pour les soignants et les patients


Ce renfort est "une réussite", mais cette présence de bénévoles n’a bien sûr pas vocation à durer. "On est vraiment sur de l’intervention ponctuelle, de soutien sur des moments de crise comme on a pu le faire lors d’épidémie de Covid, sur d’autres types de mission. On peut mobiliser des bénévoles, qui peuvent être opérationnels en moins de 24 heures sur ce type de mission. Ils sont très bien accueillis par tout le monde, remerciés de leur présence par les patients et le personnel et c’est vrai que ça fonctionne bien."

La Protection Civile en renfort au CH de Saint-Nazaire

Crédit : @Protection Civile

Titre :Marine Clouet, chargée de communication pour la Protection Civile de Loire-Atlantique

Crédit :Emilie Plantard

Les fermetures de lits en cause


Ce renfort est une solution provisoire jusqu’à ce vendredi 6 janvier, du moins pour l’instant, et qui vient s’ajouter au plan blanc déclenché à Saint-Nazaire dès le 2 décembre. Les différentes épidémies ne sont pas la seule cause de cet engorgement exceptionnel des urgences. Beaucoup de patients doivent rester aux urgences en attendant d’être hospitalisés. Conséquence des dernières fermetures de lits en gériatrie notamment ou en Services de soins de suite.


Les explications de Julien Couvreur, le directeur du CH de Saint-Nazaire : "Cela a eu une répercussion quasi mécanique sur nos urgences, on a eu plus de mal à trouver des solutions d’hospitalisation pour les gens qui en avaient besoin et on a vu le nombre de personnes dans le service augmenter jusqu’à atteindre des chiffres qu’on avait rarement connus. C’est-à-dire le matin plus de 70 patients présents et plus de 25 patients déjà depuis la veille en attente d’un lit d’hospitalisation."


La conséquence d’un dysfonctionnement global


Les bénévoles ont pour mission de faciliter le travail des soignants et de désengorger le service des urgences, aujourd’hui largement occupé par des patients âgés en attente de lits. La conséquence d’une crise globale du système de soin. "Les soins de réadaptation c’est essentiellement une population gériatrique, des patients de plus de 80 ans et recruter des médecins pour ce secteur c’est compliqué. Tous les services de soins ou d’accompagnement au domicile ont des problèmes de ressources humaines et en cascade si ce secteur est en difficulté, ça veut dire que nous ce sont des sorties de SSR qu’on retarde. Donc des sorties de médecine vers le SSR donc des patients qui attendent plus longtemps aux urgences. Donc quand on parle de la crise, c’est le fonctionnement d’un système complet qui est en difficulté."

Titre :de Julien Couvreur, directeur du CH de Saint-Nazaire

Crédit :Emilie Plantard

(*) Dans la région, la Protection civile est aussi arrivée en renfort aux urgences de Cholet, dans le Maine-et-Loire. Quatorze bénévoles ont été mobilisés sur douze interventions en deux semaines, certaines de jour, d’autres de nuit.