A Saint-Jean-de-Monts, une villa des années 20 va être détruite

Publié : 29 août 2022 à 11h17 - Modifié : 30 août 2022 à 6h21 par Emilie PLANTARD

La Villa Les Heures Claires

Crédit : Google Earth

Devant la villa Les Heures Claires, maison typique du début du XX siècle à Saint-Jean-de-Monts, un panneau annonce la construction prochaine d’un ensemble de logements. Un scénario qui prévoit la destruction de ce patrimoine local, au grand désarroi de la mairie qui reconnaît une erreur.

L’affaire fait du bruit dans la petite cité balnéaire vendéenne, une pétition pour préserver ce patrimoine immobilier de Saint-Jean-de-Monts (Vendée) a même récolté près de 1.500 signatures à ce jour. La villa Les Heures Claires, petite maison typique datant de 1927, a été vendue à un promoteur immobilier qui doit la détruire, afin de construire un immeuble de 35 logements. Et si les riverains s’en sont émus, les élus de la commune se disent également très touchés mais ils ne peuvent rien faire. La maison aurait dû être protégée par une inscription au patrimoine de la ville, mais il n’en est rien. Le nouveau propriétaire est libre d’en faire ce qu’il veut, comme l’explique d’Alain Rousseau, maire adjoint en charge de l’urbanisme à Saint-Jean-de-Monts. "On a un PLU qui date de 2011, à l’intérieur duquel il y a un certain nombre de bâtiments qui ont été estampillés comme étant du patrimoine, et cette maison n’a pas été incluse. On ne peut plus intervenir sur le PLU et on n’a pas au niveau communal la possibilité d’intervention sur ce genre de choses. On le regrette, c’est un oubli énorme."


La mairie ne peut s'opposer à cette vente


Dans la presse locale, la propriétaire de cette villa secondaire affirme ne pas avoir eu d’offre, en dehors du promoteur. Du côté de la mairie, on ne peut pas s’opposer à cette vente, sauf à l’acquérir soi-même. Mais là encore, la loi est très précise. "Une commune qu’est-ce qu’elle peut faire, c’est faire une préemption, explique Alain Rousseau. La seule chose, c’est qu’il faut que la commune ait prévu un projet avant la préemption. Là, à la mise en vente, la commune n’avait pas de projet particulier. Donc elle n’a pas pu se faire et les règles nous coincent..."

Titre :Alain Rousseau, maire adjoint en charge de l’urbanisme à Saint-Jean-de-Monts

Crédit :Emilie Plantard

Le projet est reglementaire


La municipalité exprime des regrets, mais ne peut empêcher ni la vente, ni la destruction. Mais alors pourquoi ne pas s’être opposés au permis de construire ? Parce que là encore, la loi est rigoureuse et ne permet pas à une mairie de faire ce qu’elle veut. Alain Rousseau, maire adjoint en charge de l’urbanisme à Saint-Jean-de-Monts le confie à Emilie Plantard : "Du jour où le promoteur nous présente une demande de permis et qu’il remplit toutes les cases règlementaires, on ne peut pas lui refuser son permis, sinon on se fait attaquer. On oblige 1% de logements à caractère social, ça correspondait. Le nombre de parkings correspond aux obligations, la couleur, les retraits par rapport aux voisins... Tout était respecté."


 La livraison de ce nouvel immeuble est prévue pour juillet 2024. A ce jour, les travaux de démolition n’ont pas démarré.


 

Titre :Alain Rousseau, maire adjoint en charge de l’urbanisme à Saint-Jean-de-Monts

Crédit :Emilie Plantard