A Rennes, une étude sur le dépistage du cancer du poumon chez les femmes
Publié : 31 mai 2023 à 9h32 - Modifié : 1er juin 2023 à 8h10 par Emilie PLANTARD
Crédit : Pixabay
La clinique Saint-Laurent de Rennes participe à l’étude Cascade, diligentée par les hôpitaux de Paris. L’objectif est de déterminer la pertinence d’une détection précoce du cancer du poumon chez les femmes. D’autant que les fumeuses sont plus exposées au risque de développer une maladie liée à leur tabagisme.
C’est ce mercredi (31 mai) la journée mondiale sans tabac. Selon le dernier baromètre de Santé Publique France, le pays compte près de 15 millions de fumeurs dont 12 millions quotidiennement, soit 25% de la population. L’occasion de rappeler les risques que représente la consommation de tabac, notamment chez les femmes. A Rennes, la clinique Saint-Laurent recherche d’ailleurs des femmes volontaires pour participer à une vaste étude autour du dépistage du cancer du poumon, l'étude Cascade.
Depuis l'été dernier, Rennes est une des 4 villes françaises où est menée cette étude dirigée par les hôpitaux de Paris. Au total la participation de 2 400 femmes, fumeuses ou ex-fumeuses, est attendue, elles seront suivies sur deux années. Le Dr Régis Luraine, pneumologue à la clinique Saint-Laurent à Rennes, explique que "le but est d’effectuer du dépistage du cancer du poumon par la réalisation de scanner faible dose, et pour cette étude, ce sont des femmes qui sont concernées, qui doivent avoir entre 50 et 74 ans, soit ont beaucoup fumé, soit fument toujours. Et c’est de réaliser un scanner pour essayer de trouver précocement des petits nodules qui pourraient être des cancers à des stades précoces pour avoir une prise en charge précoce et éviter une évolution de la maladie."
A Rennes, 200 femmes sont actuellement engagées dans cette étude.
Titre :Dr Régis Luraine, pneumologue à la clinique Saint-Laurent à Rennes, référent étude Cascade
Crédit :Emilie Plantard
Un dépistage diffusable à large échelle
Le cancer du poumon est le 3è cancer le plus fréquent en France. Or s’il a tendance à stagner chez les hommes, il est en progression chez les femmes, d’où l’intérêt de participer à cette étude de détection par scanner, qui pourrait conduire à la généralisation du dépistage. "Il y a des études européennes et américaines, publiées assez récemment, qui ont démontré que dans les autres dépistages effectués en France, le fait d’effectuer des scanners à large échelle dans des populations ciblées permettait de diminuer la mortalité, détaille le Dr Régis Luraine. Parce que le cancer du poumon a un taux de mortalité encore très élevé, il est devenu la première cause de mortalité par cancer chez la femme, cela a dépassé le cancer du sein, et (le but) est donc d'étudier la faisabilité... Nous les pneumologues on espère que ce sera quelque chose de diffusé à large échelle dans quelques années, à l’heure actuelle ce n’est pas encore possible, donc à titre individuel ça peut être leur permettre de détecter la maladie, un petit cancer du poumon, voire d’autres maladies."
Crédit : APHP
Titre :Dr Régis Luraine, pneumologue à la clinique Saint-Laurent à Rennes, référent étude Cascade
Crédit :Emilie Plantard
A intoxication égale, les femmes font plus de cancers
Si la consommation de tabac baisse chez les hommes, elle a tendance à augmenter chez les femmes depuis 2020, avec une conséquence directe sur le risque de cancer. "Il y a déjà des données pour dire qu’à tabagisme égal, les femmes auraient 1,2 à 1,7 fois plus de risques de faire de cancers du poumon que les hommes. On n’a pas d’explication mais les données épidémiologiques montrent qu’à intoxication égale, elles font plus de cancers. La 2è chose c’est que même si le taux de personnes qui fument est à peu près stable, il est en baisse chez les hommes, il est en augmentation chez les femmes. Donc on s’attend effectivement à avoir plus de cancers du poumon chez les femmes, c’est déjà le cas, et c’est pourquoi cette étude a été spécifiquement faite chez les femmes parce que, par rapport aux autres études qui avaient prouvé la pertinence de ce dépistage, il y avait une sous-représentation des femmes."
Titre :Dr Régis Luraine, pneumologue à la clinique Saint-Laurent à Rennes, référent étude Cascade
Crédit :Emilie Plantard
Les femmes volontaires pour participer à cette étude doivent avoir entre 50 et 74 ans, avoir beaucoup fumé ou fumer beaucoup et ne pas être suivies pour une autre pathologie. Si vous êtes intéressée, vous trouverez toutes les informations sur le site internet des hôpitaux de Paris www.aphp.fr