A Pouzauges, la piscine alimentée en bois fait des économies

Publié : 7 avril 2023 à 16h04 - Modifié : 7 avril 2023 à 18h26 par Emilie PLANTARD

Crédit : Emilie Plantard

En Vendée, la communauté de communes de Pouzauges a installé il y a peu une quatrième chaudière à bois pour chauffer son centre aquatique. La décision avait été prise pour valoriser la filière du bois en local, mais elle tombe à point avec la hausse du coût de l’énergie.

Si certaines piscines ont été contraintes d'aménager leurs horaires, pour faire face à la flambée des coûts de l’énergie cet hiver, il y en a une qui est sereine, c’est celle de Pouzauges, en Vendée. La communauté de communes, qui gère le centre aquatique, a remplacé la chaudière à gaz par une chaudière à bois et a considérablement réduit sa facture énergétique. La collectivité est en effet très engagée dans l’exploitation et la valorisation de la filière bois sur son territoire et après 3 Ephad, c’est donc une quatrième unité qui a été installée en janvier dernier et les effets sont déjà visibles sur la facture énergétique.


Les explications de Christophe Gillet, directeur du centre aquatique. "Là on se situe dans le bâtiment de la chaudière,  l’eau part à 87° et cela permet de chauffer l’eau plus froide qui arrive des bassins, et les bassins sont réglés entre 28 et 30°. En termes de coût on voit tout de suite la différence, puisque sur l’année 2021, on a eu une facture de gaz de 103.000 euros, et pour 2023 on aurait dû avoir 103.000 euros plus le coût de l’augmentation et au final on ne devrait payer que 35.000 euros de bois. Cela peut sauver la structure parce qu’on n’aurait pas été à l’abri de devoir fermer certains jours pour faire des économies d’énergie. "

Titre :Christophe Gillet, directeur du centre aquatique

Crédit :Emilie Plantard

La collectivité veut valoriser le bois local


Entre 103.000 euros de gaz en 2021 et 35.000 euros de bois cette année, l'économie est importante et pourtant, ce n’est pas ce qui a motivé les élus puisque c’est déjà la quatrième chaudière sur le territoire. La démarche s’inscrit plutôt dans une volonté de valoriser la filière bois locale, même si cette fois, elle tombe bien.


Dominique Blanchard président de la communauté de communes de Pouzauges, interrogé par Emilie Plantard. "A la base, c’est vraiment dire aux propriétaires de bois et aux agriculteurs, vous avez des haies, tout le monde tient aux paysages du bocage, les haies cochent toutes les cases des problèmes environnementaux, elles captent le carbone, elles sont très riches en biodiversité, et elles peuvent en plus produire quelque chose. Donc gardez les haies, vous en aurez un revenu et en plus et il y a un retour environnemental très fort. On avait déjà trois chaudières bois avant, cette 4è tombe à point, la décision a été prise il y a 3 ans et c’était vraiment la notion d’économie locale et de et d’autonomie, d’être moins dépendant de cette spéculation sur les matières premières."

Crédit : Emilie Plantard

Titre :Dominique Blanchard, président de la communauté de communes de Pouzauges

Crédit :Emilie Plantard

Des copeaux de bois du pays


Cette économie est une aubaine mais cette chaudière à bois a été installée avant tout pour valoriser la filière locale. Les copeaux de bois qui alimentent la chaudière proviennent en effet directement des haies bocagères du secteur, explique Dominique Blanchard. "Ce sont des branches, des bois qui font de 10 cm à 40 cm de diamètre, et c’est cette matière qui passe dans un broyeur et qui donne ce bois déchiqueté qui lui, est très facile à traiter pour alimenter la chaudière. Ce n’est que du bois local, en grande majorité des agriculteurs, et de quelques propriétaires forestiers... 95% de la chaudière reste dans l’économie locale." La chaudière doit consommer en moyenne 350 tonnes de bois sec par an, soit 500 tonnes de bois vert.