A Nantes, les panneaux publicitaires disparaissent peu à peu
Publié : 5 janvier 2023 à 14h48 - Modifié : 6 janvier 2023 à 7h35 par Emilie PLANTARD
Crédit : Emilie Plantard
Grosse opération de suppression des panneaux publicitaires depuis ce mercredi soir, à Nantes en Loire-Atlantique. Des équipes de techniciens ont été déployées pour retirer 120 panneaux publicitaires de 8 et 2 m2. Une décision qui fait suite au vote du nouveau Règlement local de publicité, en juin 2022.
La décision avait été approuvée à l’unanimité par le conseil métropolitain l’été dernier : 45% de publicité en moins sur l’agglomération nantaise d’ici 2024, et les premiers effets sont visibles depuis ce jeudi 5 janvier, au matin. En effet dans la nuit, 110 panneaux de 8 m2, ceux qui surplombent généralement la voirie, ont été enlevés. Ainsi qu’une dizaine de panneaux de 2 m2 dans la journée de jeudi. Un geste politique fort et ce n’est qu’un début, malgré une baisse de redevance importante pour la collectivité.
Johanna Rolland, la présidente de Nantes Métropole, interrogée par Emilie Plantard. "Au total on est sur 1000 panneaux qui sont concernés. Ce choix, que nous assumons, un choix de modèle de société, il représente 30 % de perte de recette, sur entre 10 et 11 millions. Ce sont des choix faits en début de mandat donc quand nous avons acté ce règlement local de publicité, nous avons bâti le budget de l’agglomération en fonction."
Titre :Johanna Rolland, présidente de Nantes Métropole
Crédit :Emilie Plantard
Une perte pour les acteurs du marché publicitaire
120 panneaux de moins en 48 heures, c’est 2 000 m2 de surface d’information en moins pour JC Decaux qui arrivait en fin de contrat pour ce type de panneaux. Un impact non négligeable pour cet acteur majeur de la publicité. Valentin Gourdon est le directeur régional de Bretagne et Pays-de-la-Loire, il a assisté à ces premiers enlèvements avec un peu d’amertume :
"Ce qu’on regrette, c’est que quand on retire un panneau publicitaire comme celui-ci, on retire également de l’information pour les citoyens, pour les administrés. On retire également de la capacité pour les annonceurs locaux et régionaux, qui représentent 50% de nos annonceurs, d’un moyen de communiquer. Et quand on retire un panneau, on pousse ces annonceurs à se tourner vers internet. Maintenant on a travaillé avec la collectivité pour avoir un maillage de grande qualité, on a 96 panneaux de 8m2 qui restent sur toute la métropole pour pouvoir continuer à communiquer."
110 panneaux de 8 m2 ont été retirés à Nantes
Crédit : Emilie Plantard
Titre :Valentin Gourdon, directeur régional de Bretagne et Pays-de-la-Loire
Crédit :Emilie Plantard
Moitié moins de grands panneaux
Nantes décide de frapper un grand coup, notamment sur ces grands panneaux de 8 m2 en en supprimant plus de la moitié. C’est une première en France mais pour l’instant cela ne semble pas impressionner un des plus grands acteurs du marché, JC Decaux.
"Ce qui a justifié de faire une opération rapide, c’est de pouvoir d’abord reconditionner à neuf ces mobiliers qui ont une deuxième vie et de pouvoir les redéployer rapidement dans d’autres localités. Cela prouve bien que ce format, il a un avenir encore important puisqu’il est plébiscité par d’autres communes. Il en reste 96, ça veut donc dire que le format n’est pas mort et il est plébiscité par de nombreuses communes. Et encore une fois, il en reste 96 donc le format est loin d’être mort, bien au contraire. On a d’autres municipalités par exemple Marseille, qui vient de renouveler son marché avec un grand nombre de mobilier de 8m2."
Un meilleur maillage de la publicité
Ce nouveau règlement va permettre de mieux réguler la présence publicitaire sur l’espace publique, elle sera par exemple interdite à moins de 50m d’une école. Mais il ne s’agit pas non plus d’y mettre fin, pour Valentin Gourdon : "C’est plutôt une rationalisation de la présence de la publicité plutôt qu’un désengagement. Il y a encore beaucoup de panneaux qui vont être présents, 96 panneaux qui vont permettre, par le maillage, de maintenir une qualité de communication. Il y aurait pu avoir le choix d’un désengagement complet, ça n’a pas été le choix de la municipalité, bien au contraire, ça a été de rationnaliser, de conserver un maillage fort pour conserver la force du média."
Titre :Valentin Gourdon, directeur régional de Bretagne et Pays-de-la-Loire
Crédit :Emilie Plantard
Les écrans publicitaires lumineux installés récemment sur les abris bus sont toutefois maintenus mais cessent d’être déployés. Les 23 écrans restants qui devaient être installés à Nanes ne le seront pas.