A Nantes, la direction du CHU positive et se tourne vers le futur hôpital
Publié : 13 octobre 2022 à 9h57 - Modifié : 13 octobre 2022 à 9h59 par Emilie PLANTARD
Crédit : Emilie Plantard
Alors que les syndicats alertent régulièrement sur les conditions de travail particulièrement difficiles au sein de l'hôpital, la direction du CHU de Nantes a pris la parole ce mercredi. Elle tient à rassurer sur l'attractivité locale, grâce notamment au futur hôpital, dont les travaux ont démarré.
A Nantes, le chantier du nouveau CHU se poursuit sur les rives de la Loire. Après les travaux de terrassement en 2021, c’est désormais le gros œuvre qui vient de démarrer cet été, avec la pose des pieux qui soutiendront les fondations.
Un vaste projet qui suit son cours, sans encombre, si l'on en croit le directeur général du CHU Philippe El Saïr. "Il est vraiment engagé avec des fondations en partie réalisées, 700 pieux posés sur 2500 pieux. Prochaine étape au Printemps avec les locaux témoin de 600 m2 dans lesquels on pourra voir les chambres de demain. Le calendrier est respecté, les choses se déroulent comme prévu et en terme de budget, pas d’alerte particulière."
Au printemps dernier, le budget de ce projet était passé de 954 millions d’euros à 1,2 milliards, après examen de la cour des comptes.
Titre :Philippe El Saïr, directeur général du CHU de Nantes
Crédit :Emilie Plantard
Une direction bien plus optimiste que les syndicats
Ce projet de nouvel hôpital, on le sait, est autofinancé à hauteur d’1/3 par le CHU, régulièrement accusé de faire de économies pour cela. Pour autant, malgré le contexte, la direction du CHU de Nantes se veut rassurante, bien plus que les syndicats que nous avions rencontrés il y a quelques semaines. Selon elle, le recrutement a bien fonctionné, les lits fermés pour l’été ont d’ailleurs tous été rouverts à la rentrée.
Le professeur Karim Asehnoune est président de la Commission Médicale d’Etablissement, il s’agace d’ailleurs un peu du discours alarmiste de certains, notamment sur les départs de médecins. "C’est en train de s’améliorer et je trouve que sur certains problématiques, on en fait beaucoup trop. Sur des difficultés systémiques de souffrance au travail, ce que j’entends mais pour lesquelles les retours que j’entends ne sont pas aussi dramatiques. Le fait de partir du CHU de Nantes ne veut pas dire que je souffre au CHU."
Pour rappel, le CHU de Nantes, tous sites confondus, emploie près de 12.000 personnes.
Des pratiques qui changent
Et pour parvenir à recruter aujourd’hui, il faut prendre en considération certaines exigences, concernant les rythmes de travail notamment. "On se doit de faire du cousu main, explique Karim Asehnoune, je prendrais l’exemple 2 exemples. On a de plus en plus de personnels qui demandent à faire du temps partiel. On doit en prendre conscience pour les offres de poste. Le travail de nuit est un travail pénible. Donc côté paramédical, des mesures ont été prises comme la stagiairisation des personnels qui commenceraient en travail de nuit. Et puis côté médical, il faut revaloriser la permanence des soins."
Les pieux du futur CHU
Crédit : Emilie Plantard
Crédit : Emilie Plantard
Titre :Karim Asehnoune, président de la Commission Médicale d’Etablissement du CHU de Nantes
Crédit :Emilie Plantard
Les problèmes de personnels subsistent
Même s’il reste de nombreux points noirs, en psychiatrie notamment, où plusieurs agressions ont eu lieu en septembre. Le directeur général du CHU Philippe El Saïr le reconnaît. "Quand vous avez 56 services, vous avez des soucis. En psychiatrie il y a un problème sérieux de violences et ça nous préoccupe. Il ne faut pas s’habituer à ça. Nous avons décidé plusieurs mesures de protection et on continue d’être très vigilent."
Au moins un agent hospitalier a démissionné suite à une des agressions. Un CHSCT extraordinaire avait été organisé le 19 septembre dernier.
Un plan de fidélisation et d’attractivité doit être soumis à la discussion avec les organisations syndicales. Il prévoit notamment de mieux s’adapter aux volontés des personnels concernant les rythmes de travail.
Titre :Philippe El Saïr, directeur général du CHU de Nantes
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