A Nantes, des restaurateurs veulent alerter sur le "No Show"
Publié : 12 septembre 2022 à 9h59 - Modifié : 12 septembre 2022 à 17h14 par Emilie PLANTARD
Crédit : Emilie Plantard
Les restaurateurs n’aiment pas se faire poser des lapins et ils sont quelques-uns à vouloir le dire. Pas aussi marqué qu’à Paris, le phénomène du "No Show", c’est-à-dire de ne pas honorer sa réservation, est bien présent dans l’ouest. Et certains restaurants en souffrent plus que d’autres. Témoignages dans l’agglomération de Nantes.
Chez le médecin, le dentiste, le coiffeur... Vous est-il déjà arrivé de ne pas honorer un rendez-vous ? De réserver une table au restaurant mais de ne pas y aller ? On appelle ça le No Show. A Paris, de plus en plus de professionnels montent au créneau face à ces comportements indélicats qui consistent à se désister sans prévenir. Dans les restaurants, cela peut représenter une part non négligeable de couverts qui ne sont pas servis, une tribune a été signée en juin dernier par une centaine de chefs en France, car ce phénomène ne touche pas que la capitale. Sébastien Bodaine est propriétaire de l’Exquis à Carquefou, il le subit régulièrement. "Le problème majeur, c’est des tables réservées et des gens qui ne se présentent pas et qui ne préviennent pas qu’ils ne viennent pas. On garde leur table, on les rappelle, 99% du temps, les gens ne décrochent pas. On se retrouve dans une situation où la perte sèche est liée au fait qu’on n’ait pas servi les couverts de ces gens. Ce n’est pas souvent, mais c’est de plus en plus souvent."
Pas autant qu'à Paris
Même s’il est moins marqué dans l’ouest, ce phénomène existe bel et bien et peut impacter les restaurants. Si les grandes brasseries sont mieux armées, les plus petites structures ou les restaurants gastronomiques en souffrent davantage. C’est le cas de Sébastien Bodaine à Carquefou qui explique que "si vous avez un petit restaurant, ce qui est notre cas, quand vous avez une table de 8 qui ne vient pas, c’est 35% du chiffre d’affaire de la soirée que vous ne faites pas, parce qu’on n’arrive pas forcément à mettre des gens à la place. Il y a des fois où on arrive à combler le vide mais tant qu’on n’est pas prévenus on n’est pas sûrs que les gens viendront et donc on garde leur place."
Une tribune signée par plusieurs dizaines de chefs
Lui a signé la tribune des restaurateurs, No More No Show, des sites Konbini et Le Fodding. Pour alerter les clients sur les conséquences du No Show et les inciter à prévenir en cas d’empêchement. "Si le phénomène est identifié, qu’on en parle et que les gens comprennent l’impact majeur que ça peut avoir, je pense qu’ils comprennent mais il y a plein de gens qui ne se rendent pas compte. On ne s’imagine pas la machine qui est derrière, les gens qui attendent en cuisine, et si les gens ne se présentent pas on peut attendre très tard. C’est ce qu’il y a de plus triste."
Titre :Sébastien Bodaine, propriétaire et chef de l’Exquis à Carquefou
Crédit :Emilie Plantard
Eric De Roincé et un serveur du Poussin Rouge à Rezé
Crédit : Emilie Plantard
S'il-vous-plaît, prévenez !
Pour moins subir ce comportement, il existe des astuces. Mais le vice-président de l’Umih 44, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie, veut d’abord croire en l’effort que les clients peuvent faire pour prévenir. Eric De Roincé : "Déjà la solution c’est bien prendre le numéro de téléphone et si on a un problème, on va passer un petit coup de fil... Mais ça reste un problème. Il y a un message pour les clients, de faire attention, de respecter le personnel, et puis ça peut arriver qu’on ne vienne pas à une table, on passe un petit coup de fil, comme ça nous on pourra revendre la table. Et on ne sera pas obligés d’en venir, comme à Paris, à faire des empreintes de carte bleue."
Titre :Eric De Roincé, vice-président de l'Umih 44
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