A Lorient, les dons affluent pour les Ukrainiens

Publié : 1er mars 2022 à 8h18 - Modifié : 1er mars 2022 à 9h08 par Dolorès CHARLES

Crédit : Yann Launay

Alors que la guerre continue en Ukraine, les villes de l'Ouest se proposent d'accueillir des réfugiés et les collectes de vêtements ou de produits d'hygiène en faveur des Ukrainiens, ont démarré comme à Lorient hier avec un certain "succès".

Au 6ème jour de guerre entre l’Ukraine et la Russie, les pourparlers se poursuivent entre les deux pays, quand l’Armée russe elle fait route vers Kiev. Un convoi de 60 kms de long se dirige vers la capitale ukrainienne. Hier encore, Vadimir Poutine a dit vouloir la reconnaissance de la Crimée comme territoire russe. L'Ouest s’organise pour accueillir des réfugiés, certains sont déjà arrivés à Belle-Ile. 


La solidarité s'organise


Après les manifestations de soutien, les dons commencent à affluer pour aider la population ukrainienne. A Lorient, la municipalité a commencé à collecter l'aide d'urgence hier (lundi) à l'Hôtel de ville. Et le volume de vêtements, couvertures, produits d'hygiènes et autres denrées alimentaires déposés a dépassé les prévisions. Parmi les donateurs, Yann Launay a rencontré Capucine, venue avec son fils Zacharie :


"On a des couvertures, des manteaux, quelques produits d'hygiène, des habits d'enfant, une lampe de poche, des bougies... J'ai mon beau-père qui était réfugié aussi quand il était jeune, alors ça me touche (...) On a des ancêtres hongrois, ils ont été envahis par l'Union soviétique, et on dirait que c'est un peu la même chose qui se reproduit. Ce n'est pas par réflexe anti-russe, mais c'est se rendre compte que cela peut venir très vite, qu'on peut tout perdre et devoir sauver sa peau... Je me suis mis à la place des gens. Ça fait du bien de faire quelque chose, on participe."

Titre :Capucine, venue avec son fils Zacharie

Crédit :Yann Launay

"On ne peut pas aller faire la guerre, alors on a amené des provisions..."


Régine et René tenaient aussi à apporter de l'aide, pour combattre  le sentiment d'impuissance qu'ils ressentent face à ce conflit : "c'est tout proche, pour moi ce sont des Européens comme nous. On a l'impression d'être des spectateurs devant nos écrans de télé, nos radios... On ne peut pas aller faire la guerre, alors on a amené des provisions, des produits d'hygiène, j'avais des sweat neufs qui n'avaient jamais servi... Ce n'est pas grand chose, on fait avec nos moyens, mais on a fait quelque chose."

Crédit : Yann Launay

Titre :Régine et René

Crédit :Yann Launay

Nos amis sont dans des abris-atomiques


Certains donateurs ont un lien direct avec l'Ukraine : c'est le cas par exemple de Katia, venue de Theix avec une quantité impressionnante de matériel : "on amène un camion entier de couvertures, de vêtements chauds, nourriture. Avec les réseaux sociaux, en une soirée et une matinée on a rempli un camion, donc on va peut-être en faire un deuxième. J'ai adopté un fils en Ukraine il y a 10 ans, à Marioupol. Il y a 10 ans c'était la Coupe d'Europe de foot, c'était la joie... Et là je vois les images de l'Ukraine et ça me fend le cœur. On a des amis là-bas, qui sont avec leurs enfants dans des abris anti-atomiques, c'est horrible. J'avais besoin de faire un truc. Même si c'est une petite goutte d'eau, si chacun fait une petite goutte d'eau, ça fait des grandes rivières."

Titre :Katia

Crédit :Yann Launay

Yelena est Ukrainienne, réfugiée à Lorient. Originaire du Donbass, elle est venue déposer des sacs destinés aux réfugiés, qui fuient les combats. Yelena sait très exactement ce qu'ils peuvent vivre et ressentir :


"Il y a beaucoup de gens qui sont sans-abri maintenant, il faut les aider, surtout les enfants et les femmes, donc j'ai pris quelques couches, de la nourriture pour les tout-petits, parce que j'ai été dans une situation pareille. En 2014, j'étais au Donbass. Au premier coup de canon, j'ai quitté Lougansk avec mon fils, qui avait 3 ans. On a quitté notre ville et on est parti... Mon père et ma sœur sont restés à Kiev. Ils ne peuvent pas quitter Kiev : mon père est malade, il ne peut pas marcher. C'est très inquiétant. Tout ce que je peux, je vais le faire."

La collecte se poursuit toute la semaine


Les dons collectés sont stockés dans des locaux municipaux, en attendant de prendre la route pour l'Ukraine, mais l'acheminement n'est pas si simple... La collecte va se poursuivre, à Lorient, chaque après-midi, de 14h à 17h, du lundi au vendredi, à l'hôtel de ville. Pour des questions de stockage et de transport, la ville précise que les matelas, lits bébé et matériels encombrants ne sont pas acceptés. La liste des biens collectés est à retrouver sur le site Lorient.bzh


En parallèle, la municipalité prépare l'accueil de réfugiés ukrainiens : retrouvez l'interview de Fabrice Loher le maire de Lorient ici.