A La Haye-Fouassière, les personnels de LU débraient pour les salaires
Publié : 12 décembre 2022 à 16h59 - Modifié : 12 décembre 2022 à 18h20 par Emilie PLANTARD
Crédit : Emilie Plantard
Depuis le 30 novembre, un conflit oppose les syndicats à la direction de l’usine LU de La Haye-Fouassière (44) autour des négociations salariales annuelles (NAO). Plusieurs débrayages ont déjà été organisés. L’usine était même à l’arrêt ce lundi 12 décembre.
A La Haye-Fouassière, les salariés de l’usine LU étaient de nouveau invités à cesser le travail aujourd’hui (12 décembre). La CGT et la CFDT organisent en effet des débrayages depuis le 30 novembre dernier, date de la première négociation annuelle obligatoire sur les salaires. Après une première discussion, l’intersyndicale demande une augmentation 8% des salaires, quand la direction du groupe américain Mondelez, propriétaire de la marque LU, ne veut en concéder que 3,6% L’usine était donc à l’arrêt ce lundi et plusieurs dizaines de salariés étaient réunis devant l’entrée.
Jérôme Anne, délégué CFDT interrogé par Emilie Plantard ! "Cela nous paraît complètement cohérent, on n’est pas en train de dépouiller ces actionnaires qui font des millions. On n’est pas en train de mettre à genou l’entreprise, on demande juste un simple retour de la valeur ajoutée. Cela fait 2 ans qu’il y a eu le Covid, on a continué à travailler, on a aussi la vie qui est chère et on demande un juste retour de ces deux années. On a des antécédents qui traînent c’est pour ça qu’on a décidé de faire une intersyndicale."
Des débrayages ont également lieu dans les 7 autres usines de la marque française. Celle de La Haye-Fouassière emploie 500 salariés.
Titre :Jérôme Anne, délégué CFDT
Crédit :Emilie Plantard
Des salariés en difficulté
L’année dernière, les négociations s’étaient arrêtés sur une augmentation de 2% mais cette année, la proposition du groupe n’est pas suffisante pour faire face à l’inflation. Des salariées sont venues soutenir le mouvement ce matin : "Quand on voit le pouvoir d’achat et les augmentations qu’on a c’est de la rigolade. Les 2% de l’année dernière on ne les a même pas vus... Faut qu’on soit solidaires entre nous, il est temps que tout le monde bouge. Les actionnaires ont de l’argent, qu’ils partagent. 3,6%, c’est léger. Ici il y a des femmes qui font les 3x8, même à 60 ans et c’est léger."
Titre :Des salariées de l'usine LU de La Haye-Fouassière
Crédit :Emilie Plantard
Une prime carburant de 400 euros
Les syndicats demandent également de passer la prime de carburant accordée aux salariés à 400 euros. Pour l’instant le géant américain s’y oppose. Henri Bruchet (secrétaire CSE) et Jérôme Anne sont délégués syndicaux CFDT : "à l’heure actuelle, on a une prime gasoil de 200 euros à l’année, on demande le doublement de cette prime au vu de l’envolée des prix du gasoil. Ici, on ne peut pas prendre les transports en commun, on a des horaires décalés et on vit tous dans le vignoble avec une moyenne de 20 Kms en moyenne par personne, cela fait quelques pleins qui sont uniquement dédiés au travail donc on demande une aide pour pouvoir venir travailler."
Les syndicats doivent rencontrer la direction pour une seconde négociation ce mardi 13 décembre. Le géant américain de l’alimentaire Mondelez, propriétaire de la marque LU, a réalisé plus de 4 milliards de dollards de bénéfices en 2021.
Titre :Henri Bruchet et Jérôme Anne, délégués syndicaux CFDT
Crédit :Emilie Plantard