A Beaucouzé, le fabriquant de masques Komi-Hopen a dû lever le pied

Publié : 11 octobre 2022 à 10h22 - Modifié : 11 octobre 2022 à 17h33 par Emilie PLANTARD

Crédit : @Kolmi-Hopen

Dans le Maine-et-Loire, le groupe Kolmi-Hopen était un des derniers fabricants de masques chirurgicaux en France. Après s'être adapté à l'explosion de la demande en 2020, il doit aujourd'hui fermer une unité de production près d'Angers.

Rappelez-vous en 2020. L’entreprise Kolmi-Hopen, qui fabrique des masques chirurgicaux près d’Angers, attirait tous les regards. Elle avait même reçu la visite d’Emmanuel Macron qui la félicitait alors d’avoir su maintenir sa production en France. Réquisitionnée, elle avait investi 12 millions d’euros pour répondre à la demande. Eh bien après deux années de gestion de crise, elle doit faire machine arrière. La filiale du groupe Medicom va en effet fermer le site qu’elle avait ouvert à Beaucouzé en pleine pandémie, elle était alors passée de 350.000 masques produits à 3,5 millions.


Aujourd’hui la crise est passée et le marché est largement redescendu. Gérard Heuliez, directeur général de Kolmi-Hopen : "on est revenu à la situation de 2019, avec un marché saturé de produits dans la mesure ou la crise a provoqué des réactions de surstockage. La visibilité qu’on a eue nous a permis de prendre quelques parts de marché mais on produit à peine plus de masques qu’en 2019..."


Toute la production de produits d’hygiène est donc désormais revenue au siège de l’entreprise à Saint-Barthélémy-d’Anjou. Elle emploie près de 150 salariés aujourd’hui.

Titre :Gérard Heuliez, directeur général de Kolmi-Hopen

Crédit :Emilie Plantard

La France d’après, déjà loin...


Le site de Beaucouzé, ouvert en 2020 pour faire face à l’explosion de la demande de masques, vient de fermer. La faute à la levée de l’obligation du port du masque, mais aussi au comportement des consommateurs qui ne privilégient plus le Made in France. "Le plus gros consommateur de dispositif au moment de la crise, c’était vous et moi qui allions acheter des masques. Moi, je m’appliquais à acheter des produits fabriqués en France. Malheureusement beaucoup de gens ont oublié la période où on nous a mis en avant alors que l’ensemble de la production était parti en Chine et qu’on était les derniers fabriquants de masques à être capables de livrer. Aujourd’hui, tout un chacun continue d’acheter parce que c’est 30 ou 40 centimes moins cher la boîte."


Le groupe va rebondir


Le marché français a ralenti, il n’attire plus autant les consommateurs soucieux de relocaliser les productions. Le vent a tourné, un coup dur pour Kolmi-Hopen mais le directeur relativise : "on vit comme ça depuis 25 ans. Ce n’est pas de l’amertume, on a réalisé des chiffres d’affaire exceptionnels, on a embauché 200 personnes de plus. Evidemment on aurait voulu que ça dure mais le marché n’est plus là. On se concentre sur d’autres investissements et sur des produits de plus haute valeur ajoutée."


Le groupe canadien Medicom, auquel appartient l’entreprise angevine, prévoit de relocaliser sa production de gants à usage unique dans la région. Le nouveau site sera localisé dans la Sarthe et prévoit d’embaucher 150 personnes dès 2023.

Titre :Gérard Heuliez, directeur général de Kolmi-Hopen

Crédit :Emilie Plantard

Un choix pérenne


Après avoir doublé la production, et passé 2 ans à fabriquer 24 heures / 24, 7 jours /7, le rythme s’est considérablement calmé. L’entreprise ferme donc le site de fabrication de Beaucouzé pour se recentrer à Saint-Barthélemy d’Anjou. Les chiffres du Covid ont beau repartir à la hausse, le directeur général de kolmi-Hopen n’imagine pas devoir se réadapter si le port du masque était de nouveau imposé. "Aujourd’hui ce que je sais c’est que le parc machin sera disponible. Est-ce que je vais remobiliser les équipes qui ont travaillé très fort pendant 2 ans, qui sont fatiguées physiquement et moralement, je ne pense pas. Je vais juste leur demander de faire leur travail."


 

Titre :Gérard Heuliez, directeur général de Kolmi-Hopen

Crédit :Emilie Plantard