Le muguet sera bien fêté cette année, en ce 1er mai

30 avril 2021 à 3h57 - Modifié : 6 octobre 2021 à 18h00 par Dolorès CHARLES

HIT WEST
Crédit : Cédric Mané (Hit West)

1er mai, le jour du muguet. 60 millions de brins sont cueillis chaque année, à plus de 80% en Loire-Atlantique. Pour la deuxième année consécutive, 34 000 brins de muguet ont été distribués cette semaine dans les EHPAD & maisons de retraite du département.

Etudiants, retraités, saisonniers permanents, agriculteurs, et en renfort des sans-papiers en demande d'asile qui représentent un tiers de ces travailleurs en fin de récolte du muguet. Les quelque 7 000 personnes employées en Loire-Atlantique constituent un petit monde très particulier, des petites mains qui se côtoient une grosse dizaine de jours pour que la petite fleur à clochette soit présente à temps sur les étals et dans les boutiques. C'est l'obsession de Thierry Jamoneau, le responsable de la culture du muguet aux "Trois-Moulins", une société maraîchère basée à Saint-Philbert de Grand-Lieu (44), et interrogé par Cédric Mané :

Thierry Jamoneau

"Ça a été dur mais il est à point et de très belle qualité. C'est une surveillance de tous les jours, il faut l'aider à fleurir... La météo on la subit, et c'est à nous de nous adapter. Quand la plante est en retard, on apporte plus de lumière et de chaleur. Si elle est en avance, on la retient en la privant de lumière, on lui apporte plus de frais. Cette année, il a fallu la réchauffer car les nuits sont fraîches pour un mois d'avril et c'est exceptionnel, on n'a pas de nuits si fraîches d'habitude, on a eu la chance d'avoir un ensoleillement qui nous a aidé. S'il n'y avait pas eu d'ensoleillement ça aurait été très très dur".


Le muguet, une fleur à clochettes réputée difficile

Malgré la réputation difficile du muguet, il y a beaucoup d'enthousiasme dans les champs... notamment chez ces retraités installés pour dix jours dans leur camping-car. Ils sont venus pour le plaisir, autant que Thomas, ce lycéen venu pendant ses vacances.

Thomas

"C'est plus compliqué le matin de 7h à 9h30, surtout qu'il y a pas mal de rosée, ça gèle pas mal les doigts. Passé 9h30, c'est plus plaisant parce que le soleil commence à se lever, les températures sont meilleures. Passé midi, il y a le soleil, c'est plus motivant que le matin. Si on pouvait, on pourrait faire l'après-midi, en plus du matin. Ça en devient presque une partie de plaisir".


Des dérogations pour les migrants

Parmi les saisonniers, de nombreux migrants venus de Nantes. Charles Vinet est l'un des associés de la société de maraîchage les Trois-Moulins, il explique en quoi cette main-d'œuvre est indispensable sur cette période.

Charles Vinet

"Oui on a besoin de cette main d'œuvre, en fin de saison elle représente plus du tiers de nos cueilleurs. Ils sont contents de venir travailler, ça leur fait des sous, la préfecture nous donne une dérogation spécifique pour le muguet. Ils sont déjà sur place à Nantes, on organise des déplacements en car depuis Nantes et on les ramène le soir... Il y a trois dérogations pour les migrants : les pommes, le muguet, et les vendanges. Et autrement, ils n'ont pas les autorisations. Donc là, ils sont contents de travailler, et ça se passe dans la légalité."

60 millions de brins sont cueillis chaque année, à plus de 80% en Loire-Atlantique. Contrairement à l'an passé, les fleuristes sont autorisés à ouvrir. La vente à la sauvette est aussi autorisée, sous certaines conditions.


Un reportage de Cédric Mané.