Patrimoine : le musée de la résistance rouvre à Saint-Marcel

Publié : 17 septembre 2021 à 7h43 par Dolorès CHARLES

Crédit : Yann Launay

Les Journées du Patrimoine ont lieu ce week-end avec de nombreux sites culturels ouverts en Bretagne, comme en Pays de la Loire. A Saint-Marcel, ces JEP sont l'occasion de découvrir le nouveau Musée de la Résistance bretonne.

Après deux ans de travaux, le musée de la résistance bretonne de Saint-Marcel, dans le Morbihan, a été considérablement agrandi et entièrement restructuré. Installé sur les lieux mêmes des combats, entre les résistants du maquis de la Nouette et l'armée allemande, le musée retrace plus largement l'histoire de la région sous l'occupation, avec des vêtements, des objets du quotidien, des armes, véhicules, décors,  projections video, etc. Dans la vaste entrée du musée, les portraits et témoignages de résistants marque le début du parcours de visite.


Un parcours esquissé par Tristan Leroy, le directeur du musée


"Après ce sas d'introduction, d'imprégnation, on rentre dans un grand volume, où de façon chronologique le visiteur est amené à revivre les conditions de l'arrivée des Allemands, de l'occupation allemande, et de la structuration progressive de la résistance. Ce grand volume chronologique est complété par des petites boîtes, des petites ambiances : une par exemple évoque le départ des marins breton vers l'Angleterre pour former l'embryon de ce qui va devenir la France libre. Une autre boîte évoque la presse clandestine, une autre encore un bunker du Mur de l'Atlantique : tout un tas de petites séquences autour de thématiques particulières..."

Titre :Tristan Leroy, Musée de la Résistance

Crédit :Yann Launay

Crédit : Yann Launay

Le patio, le coeur du musée


Les bâtiments, dessinés par l'architecte Thomas Rouyrre, ont été conçus pour s'intégrer au site autant qu'à la mémoire du lieu : "on se trouve ici dans le patio, le coeur du musée, avec des marqueurs architecturaux que l'on retrouve un peu partout : L'utilisation en particulier du bois brûlé, qui évoque les représailles allemandes au lendemain des combats de Saint-Marcel. L'utilisation de pierres de parement qui évoque le bâti traditionnel local, et puis l'utilisation de l'acier, qui évoque la Seconde guerre mondiale, l'ambiance des troupes d'occupation, des combats de la Libération..."

Titre :Tristan Leroy, Musée de la Résistance

Crédit :Yann Launay

Crédit : Yann Launay

Un millier d'objets présentés


Environ un millier d'objets - véhicules, vêtements, ustensiles, armes - sont présentés au public. Il a fallu choisir, parmi les plus de 12 000 objets de la collection de Saint-Marcel. Une collection, qui s'est d'ailleurs enrichie pendant les travaux : ce projet d'agrandissement a incité certaines familles à faire don de précieux témoignages de la résistance et de l'occupation. De nombreux objets portent une forte charge émotionnelle, comme le fanion tâché du sang du caporal Bouétard, parachutiste tué près de Saint-Marcel le 06 juin 1944, ou comme ce petit objet ayant appartenu à Jacques Bonsergent, originaire de Missiriac, premier civil fusillé à Paris, en 1940 :


"L'objet devant lequel nous nous trouvons, c'est un simple col de chemise amovible, comme on en trouvait autrefois. C'était le seul support à la disposition de Jacques Bonsergent, dans sa prison du Cherche-Midi, alors qu'il attendait son exécution. Sur ce col de chemise, il a griffonné un petit croquis de sa cellule, et on trouve quelques mentions écrites au crayon : il avait commencé à écrire "Recours en grâce signé le...", puisqu'il avait demandé à être gracié, et comme son recours n'a jamais été signé, évidemment cette mention n'est pas renseignée."

Titre :Tristan Leroy, Musée de la Résistance

Crédit :Yann Launay

Crédit : Yann Launay

Des réserves à atmosphère contrôlée


Le musée dispose désormais d'une réserve à atmosphère contrôlée, conçue pour conserver dans les meilleurs conditions les 12 000 objets de la collection de Saint-Marcel :


"Techniquement, on est autour de 50% d'humidité relative, et autour de 20°. Evidemment il n'y a pas de lumière naturelle, et l'éclairage est étudié pour ne pas être néfaste et dégrader les objets. On va trouver ici des objets très divers : des affiches, des avis, énormément d'objets qui évoquent la vie quotidienne sous l'occupation, des armements de toute sorte, des installations de l'armée allemande, par exemple un hôpital de campagne retrouvé à Mauron. Ces réserves ont été dimensionnées pour enrichir encore nos collections."

Titre :Tristan Leroy, Musée de la Résistance

Crédit :Yann Launay

Des animations sur 10 jours


Pour marquer la réouverture du musée, des animations sont programmées sur les 10 jours à venir, avec dès ce week-end un spectacle présenté près du musée. Le spectacle mobilise tous les supports et moyens image et son, avec la participation de comédiens et figurants, comme le souligne Maïwenn Le Buhan, responsable des animations de la semaine inaugurale :


"200 personnes, hommes, femmes, et enfants de tous âges... Des personnes de Saint-Marcvel et du territoire autour, des personnes qui viennent d'aillerus et qui étaient intéressées pour participer. Il y a aussi des associations de reconstitutions, également sur la fourniture de matériel, de voitures, d'armes et de costumes... Pour que l'on ne fasse pas d'erreur : il y a tellement de tenues différentes, qu'il ne faut pas se tromper par rapport à l'époque, à l'année, au groupe de personnes que cela représente."

Titre :Musée de la Résistance, Maïwen

Crédit :Yann Launay

Crédit : Yann Launay

Une inauguration officielle prévue ce vendredi matin


Le spectacle son et lumière aura lieu ce vendredi (17 septembre), samedi 18 et dimanche 19, à 20h30. Des gradins pour 3 000 spectateurs ont été installés.


Les tarifs, 15 euros pour les adultes, et 10 euros pour les 10-17 ans. Le musée sera gratuit ce week-end, pour les Journées du Patrimoine. Il restera gratuit de façon permanente pour les moins de 18 ans, et ce sera 8 euros l'entrée pour un adulte. A noter que le musée accueillera aussi des conférences et des expositions temporaires.