Les gares SNCF de l'Ouest se réinventent : reportage à Carnac

Publié : 29 avril 2021 à 8h29 - Modifié : 7 octobre 2021 à 9h45 par Dolorès CHARLES

Crédit : Gare de Plouharnel - Carnac - Yann Launay

Focus sur l'opération "1001 gares", lancée par la SNCF il y a deux ans pour redonner vie à ses gares en partie désaffectées. Le reportage à Carnac (56) de Yann Launay.

Elles sont des centaines, partout en France, des gares en partie désaffectées, que la SNCF veut faire revivre. L'objectif est de proposer ces m² disponibles à des associations ou à des entreprises. C'est l'opération "1001 gares", lancée par la SNCF en 2019 : un appel à projets qui sélectionne les dossiers les plus viables et les plus aptes à développer l'économie locale. Dans l'Ouest, plusieurs projets sont sur les rails. Direction le Morbihan, où Julie et Magali se lancent dans le réaménagement de la gare de Plouharnel-Carnac. Un bâtiment de 1882 au bord de la voie ferrée où circule le fameux "Tire-bouchon", qui relie Auray à Quiberon pendant la saison touristique.


Hello Rivages, à Carnac


C'est une reconversion professionnelle et un changement de vie pour Julie et Magali, qui travaillaient respectivement dans l'événementiel et la gestion : Elles vont ouvrir à Plouharnel "Hello Rivages", un coffee-shop éco-responsable associé à une boutique éthique, à un jardin de loisirs, un potager pédagogique, sans oublier les ateliers participatifs. L'objectif est de faire de la gare de Plouharnel un lieu de détente, de convivialité, mais aussi un lieu de ressources autour du zéro déchet et des circuits courts. Les deux jeunes femmes ont entamé la transformation des lieux dont elles veulent aussi respecter l'histoire. Visite guidée :


Julie et Magalie 1


"On est dans le hall de la gare : vous allez avoir une salle de restauration avec cuisine ouverte. Avec un service au comptoir, on va nous voir cuisiner. Dans la salle, on va essayer de créer une ambiance un peu cosy, un univers comme à la maison..."


Particularité de la gare de Plouharnel-Carnac : son jardin attenant, particulièrement riche de potentiel aux yeux de Magali et Julie :


Julie et Magalie 2


"On va terrasser une partie du jardin pour installer du mobilier, avec une buvette, un esprit guinguette... Le potager est en réflexion, on a commencé à tracer le terrain de mölkky. Il y aura des chiliennes dans le jardin, et on devrait récupérer un bateau, qu'on va transformer en jeu pour enfants..."



Ouverture à l'été 2021


A terme, le lieu proposera donc de multiples espaces, de multiples possibilités, qui se mettront en place d'ici la fin de l'année :


Julie et Magalie 3


"Cet été, on pré-ouvre en format réduit, avec juste buvette et petite restauration. A partir d'octobre, on ouvre le lieu en entier, avec l'intérieur : il y aura le restaurant, le potager pédagogique, et une programmation d'ateliers de dégustations, de rencontres avec des artisans, des producteurs, ça va de la cuisine avec des fleurs commestibles, en passant par comment créer son pain..."


Cet appel à projets de la SNCF est arrivé comme un signe du destin pour Julie et Magali :


Julie et Magalie 4


"J'habite juste à côté, on passe souvent devant, on s'est posé la question de ce qui se passait dans cette gare, on savait qu'elle n'était pas utilisée à l'année. On s'est renseigné et on s'est rendu compte qu'elle faisait partie d'un appel à projets, on a demandé à la visiter, et on a eu un coup de foudre immédiat : c'était exactement le type de lieu qu'on cherchait pour monter notre projet, on voulait un lieu de vie où il y a de l'espace, avec une histoire..."



Le contexte de la pandémie aurait pu être dissuasif, pour se lancer dans une telle aventure, mais Magali et Julie n'ont aucun regret, elles qui s'attendaient à rencontrer plus de difficultés :


Julie et Magalie 5


"On a eu beaucoup de soutiens, mais on eu aussi beaucoup de gens qui nous ont dit "vous êtes un peu complètement folles, vous n'aurez jamais de financement bancaire.." C'est vrai que se lancer dans la restauration en pleine pandémie, c'était un peu complètement malade, mais on a persévéré, et on a réussi à monter le projet.. Proposer un lieu de vie, où les gens vont se retrouver, c'est aussi pour ça que le projet plaît beaucoup : on a tous hâte de se retrouver... C'était peut-être un bon moment pour entreprendre, finalement..."


Ouverture prévue dès la fin juin, avec les premières navettes du Tire-bouchon. Cet été, seul le jardin sera ouvert, avec un service au comptoir, avant l'ouverture du restaurant en octobre, et la mise en place des ateliers. Les filles ont aussi lancé un appel à financement paticipatif, sur la plateforme Kengo. Objectif : financer les aménagements du jardin.


Reportage de Yann Launay