Fonderie de Caudan : la direction retenue par les ouvriers a pu quitter l'usine hier soir

Publié : 28 avril 2021 à 2h51 - Modifié : 7 octobre 2021 à 9h45 par Dolorès CHARLES

Crédit : Yann Launay (Hit West)

Colère des ouvriers de la Fonderie de Caudan (56), qui ont entamé hier le blocage du site menacé de fermeture. Les membres de la direction (retenus un temps) ont pu quitter l'usine en soirée.

A la Fonderie de Caudan, le blocage se poursuit, mais hier (mardi) soir, les membres de la direction du site ont finalement pu quitter l'usine, à 22h30, sous les applaudissements ironiques des salariés. Les employés se défendent d'avoir séquestré qui que ce soit : les grévistes expliquent qu'ils voulaient des réponses à leurs questions, mais les membres de la direction n'ont pas prononcé un mot, ni lors de leur départ, ni lors d'une tentative de sortie, un peu plus tôt. Un mutisme qui a provoqué la colère des employés :


Les ouvriers


"On souhaiterait leur demander ce qu'on va devenir, si on est vendus, si on est licenciés... Cela fait un an qu'on attend... On n'a plus trop d'espoir, c'est pour ça que la mobilisation a été avancée, il fallait qu'on bouge..."


Le site maintenu bloqué


Pour les grévistes, cette journée de blocage n'est qu'un début : ils sont décidés à maintenir l'occupation du site, comme le confirme Nicolas Guillemette, délégué syndical CGT de l'équipe de nuit :


Nicolas Guillemette


"Je pense que si ça doit être notre baroud d'honneur, je vous assure que tout le monde va s'en souvenir... On est tous fatigués d'être menés en bateau... Il nous faut des actes concrets. On mérite cet avenir : on a un outil de travail neuf, nous sommes efficaces, formés, on mérite de récupérer nos pièces qui sont parties à l'étranger, on doit survivre."


Renault appelle au calme


Le point de départ de cette mobilisation est l'annonce par le gouvernement d'un fonds de 50 millions d'euros pour aider à la reconversion des salariés. Les grévistes ne veulent pas de reconversion mais un maintien des fonderies. Les salariés de la Fonderie de Caudan s'estiment victimes des délocalisations de fabrication de pièces, et victimes aussi des discours, qui présentent l'usine comme appartenant à un passé révolu :


Nicolas Guillemette 2


"ça fait des semaines que dans les médias on dit que nous devons fermer parce que c'est la mort des moteurs thermiques... Nous ne fabriquons aucune pièce pour les moteurs thermiques : nous fabriquons des portes-fusées, des boîtes de différentiel, des pièces de sécurité pour la liaison au sol, nous fabriquons déjà des pièces pour les véhicules électriques de la marque au losange, la Zoé..."


Le blocage du site morbihannais devrait se poursuivre. Une rencontre avec le président de la Région Bretagne Loig Chesnais-Girard et des élus locaux est prévue ce mercredi. De son côté, le groupe Renault a appelé au calme et indiqué que la recherche d'un repreneur suivait son cours.