Ce midi, c'est cantine pour les enfants !
Publié : 3 septembre 2021 à 11h28 - Modifié : 3 septembre 2021 à 11h35 par Dolorès CHARLES
Crédit : Yann Launay
Avec la rentrée scolaire, les cantines rouvrent aussi leurs portes ce midi, avec toujours plus de bio et de local.
A Vannes, les plus jeunes vont trouver à partir de ce midi dans leur assiette de plus en plus de légumes bio produits par la ville elle-même. En 2019, Vannes a créé une régie et embauché un maraîcher, devenu agent de la ville. Une première dans l'Ouest. Objectif : assurer l'approvisionnement des crèches puis des cantines scolaires de la ville. La même année, 850 kg de fruits et légumes sont nés des terres communales du Pérenno, près du centre d'entraînement du VOC (Vannes Olympic Club), et pour 2021 la production devrait dépasser les 3500 kg.
La surface cultivée a doublé
En deux ans, la surface cultivée a doublé. Ronan Bétin, le maraîcher municipal, dispose de 7000 m² pour faire pousser 50 variétés de fruits et légumes, et s'appuie désormais sur une serre de 900 m² :
"Ce n'est pas une serre chauffée, c'est une serre "froide", qui a permis d'échelonner les légumes dans l'année, de pouvoir faire durer dans la saison tout ce qui est tomates, poivrons, aubergines, melons... et cela permet d'avoir des légumes en avance : les patates nouvelles, les carottes nouvelles, betteraves... Il y a toujours le "trou" en mars-avril, il y a moins de choix, on est sur du légume vert, du légume feuille un peu plus compliqué à faire manger aux enfants, mais sinon on y arrive tout au long de l'année. En ce moment, 100% des légumes des crèches viennent d'ici."
Titre :Ronan Bétin, maraîcher municipal à Vannes
Crédit :Yann Launay
Ronan paysan-fonctionnaire
C'est un statut qui convient à Ronan Bétin. La municipalité fournit le matériel, et les risques économiques ne reposent pas sur les épaules du maraîcher. Par ailleurs, produire des fruits et légumes bio pour de jeunes enfants est une vraie satisfaction pour Ronan, heureux de préserver leur santé et de participer à l'éducation de leurs papilles :
"Je prends une carotte par exemple : ici, les légumes sont livrés dans les 3 jours maximum après récolte, les enfants les mangent dans la semaine : C'est un légume qui a encore tout ses nutriments, tout son jus, tout son goût... Alors que dans des grandes surfaces, il y a des légumes récoltés depuis des fois 2-3 semaines, qui mûrissent pendant le trajet et qui n'ont pas de goût quand ils arrivent... Je pense que les enfants feront la différence."
Titre :Ronan Bétin, maraîcher municipal à Vannes
Crédit :Yann Launay-Hit West
Armelle Manchec
Crédit : Yann Launay-Hit West
Moins de gaspillage
Pour éviter tout gaspillage, les équipes des crèches sont en lien direct avec le maraîcher municipal, comme le souligne Armelle Manchec, conseillère municipale de Vannes déléguée au cadre de vie et à l'alimentation :"C'est du sur-mesure entre le maraîcher et les cuisinières : la directrice de la crèche appelle le maraîcher en début de semaine pour savoir sur quoi elle peut compter pour composer ses menus. On montre aux enfants les légumes avant de les cuisiner. Et ça marche... C'est cuisiné avec beaucoup d'amour, comme à la maison, et les enfants apprennent à manger de tout..."
Titre :Armelle Manchec
Crédit :Yann Launay
Crédit : Yann Launay
Un système financièrement viable ?
Economiquement, la municipalité s'y retrouve-t-elle avec ce système de régie ? Pour Gérard Thepaut, adjoint au maire de Vannes en charge du climat, de la biodiversité et des finances, "ce n'est pas plus coûteux que d'acheter en bio chez un producteur, avec cette différence que nous sommes plus à même d'organiser une régularité de la production, d'éviter les ruptures..." La régie de maraîchage permet d'approvisionner les crèches et, plus ponctuellement, les cantines scolaires. Mais les deux premières années de fonctionnement sont encourageantes et la Ville de Vannes souhaite augmenter la production à destination des cantines, et envisage déjà d'étendre la surface de cultures : "on réfléchit à transférer cette activité vers un autre site, beaucoup plus grand (...) On aura une réflexion sur les moyens car le bio nécessite beaucoup plus de main d'oeuvre, et donc des moyens, que la ville doit trouver..."
Titre :Gérard Thepaut, Vannes
Crédit :Yann Launay-Hit West
Gérard Thepaut, Vannes
Crédit : Yann Launay
D'autres communes de l'Ouest pourraient suivre l'exemple vannetais : plusieurs délégations ont pris rendez-vous pour venir voir de plus près cette régie municipale innovante.