Violences urbaines à Nantes : les locaux de la mairie annexe incendiés quartier de la Boissière

La mort de Nahel - 17 ans tué par un tir policier mardi dernier (27 juin) à Nanterre en Ile-de-France, et dont les obsèques se tiennent ce samedi, a conduit à une nouvelle nuit de violences urbaines en France, mais "l’intensité était moindre" selon le Ministère de l’Intérieur. Il y a eu tout de même plus de 900 interpellations. Souvent de jeunes adolescents, d’où l’appel du chef de l’Etat Emmanuel Macron hier (vendredi) envers les parents, les "appelant à la responsabilité". Cette dernière nuit a été marquée par des émeutes en région parisienne, à Lyon ou Marseille avec des scènes de pillages.

Des scènes de violences de Nantes à Rennes, ou à La Roche-sur-Yon

Dans l’ouest, un incendie a ravagé les locaux de la mairie annexe au quartier de la Boissière, à Nantes. Des locaux déjà en partie incendiés la veille. Par mesure de sécurité, toutes les activités festives dans les centres sociaux sont annulées ce week-end, et des centres commerciaux (Beaulieu, Atlantis) avaient fermé plus tôt ce vendredi par précaution.

Entre 300 et 400 personnes ont manifesté hier soir en mémoire de Nahel mais aussi contre les violences policières en général. Le défilé a réuni aussi 300 personnes à Rennes, où la nuit a été marquée par des feux de poubelles place Sainte-Anne. Il y a eu des tensions également, dans le quartier du Blosne. De nouvelles dégradations à Lorient, des tirs de mortier à Laval, ainsi que des incendies volontaires de containers. "Trois mineurs ont été amenés au commissariat pour y être récupérés par leurs parents, après rappel des devoirs liés à l’autorité parentale !"

Les locaux de la Police et de la Gendarmerie (largement) pris pour cible !

C’est le cas à Rennes du commissariat du quartier du Blosne. Le maire Luc Bouard condamne les actes de violences "qui n'ont pas leur place à La Roche-sur-Yon", où un poste de police a été attaqué quartier de la Garenne.  Dans le Finistère le préfet Philippe Mahé condamne, lui, l’inscription de menaces sur les façades des locaux de la gendarmerie de Douarnenez. Une attaque inadmissible selon lui, et dans le Maine-et-Loire le préfet indique que les forces de police et de gendarmerie ont été visées par des jets de pierre ou tirs de mortiers dans les quartiers La Roseraie, Monplaisir, Belle-Beille et Trélazé. 11 personnes ont été arrêtées.

Le Ministère de l’intérieur a donné ce midi le chiffre de 1 300 arrestations en France, dont 16 à Saint-Nazaire, 12 à Nantes et 5 autres à Brest. En concertation avec les élus des agglomérations de Nantes et St Nazaire, les transports en commun s'arrêteront, comme hier, à 20h ce soir – même chose sur le réseau bibus de Brest, et à Rennes, le réseau STAR confirme que tous les bus seront à l'arrêt, à partir de 20h30.

Plus de bus après 20 heures

hier déjà la direction de la Tan, qui gère les transports en commun à Nantes, a donc pris la décision de mettre le réseau à l’arrêt, dès 20 heures ce vendredi et ce pourrait être à nouveau le cas ce samedi 1er juillet. Les usagers sont invités à prendre leurs dispositions les syndicats en avaient fait la demande et ils sont soulagés. Pour Ronan Gilbert délégué CGT à la Semitan : "Les premières victimes de ces émeutes sont les émeutiers et leurs familles, c’est ça qui est malheureux mais on ne peut pas mettre en danger les conducteurs et les agents de la Semitan. Il faut prévenir les nantais qu’il n’y aura pas de réseaux et qu’ils rentrent de bonne heure. On va laisser passer les émeutes, parce que je pense que ce n’est pas fini... On annonce une semaine d’émeutes donc on ne sait pas combien de temps ça va durer mais il faut faire très attention."

La nuit de jeudi à vendredi émaillée de violences

A Nantes, l’intensité des violences est montée d’un cran jeudi soir : un bus a notamment été évacué vers 23 heures, dans le quartier du Clos-Torreau avant d’être incendié. Un groupe de jeunes s’en est également pris à un magasin Lidl dans le quartier Chantenay, défonçant l’entrée à l’aide d’une voiture bélier. Des tirs de mortiers ont également été entendus toute la nuit.

Les syndicats en colère avaient prévenu la direction dès jeudi avance Ronan Gilbert de la CGT Semitan, "on a quand même deux agents de blessés, justifie t-il. On a lu le rapport trafic, on voit que dès 22H on avait déjà des regroupements de jeunes avec des bidons d’essence de signalés et qu’à 1H40 du matin, il y avait encore des bus qui roulaient. Oui, on est un peu énervés, je pense que la direction n’a pas pris la mesure des problèmes qui allaient subvenir sur le réseau. La journée d’hier on a prévenu la direction que des rendez-vous étaient donnés à 22H dans les quartiers donc attention, vigilance. On aurait pu prendre des précautions avant pour éviter de mettre en danger nos collègues."

A Brest, la nuit a été plus calme que les dernière mais on enregistre trois véhicules incendiés, et le feu a touché aussi la vitrine du restaurant KFC Iroise. Enfin des scène de pillage ont été relevées par Ouest-France à Saint Nazaire, où le McDonald’s du quartier de la Bouletterie a été attaqué au mortier par plusieurs dizaines d’individus masqués. Au centre Ruban Bleu, des commerces ont été pris pour cible et le magasin de baskets Foot Locker a été vandalisé, et incendie au bureau de tabac Le Balto, de l’avenue de La République.