Loire-Atlantique. Un revenu pour aider les 18-25 ans en situation précaire

"Toute une frange de la jeunesse isolée est dans la pauvreté"

Un an plus tard, c'est l'heure du premier bilan, Morgane Le Henanff, étudiante en Master de Sociologie à l'université de Nantes a mené l'évaluation. Selon elle, ce dispositif est essentiel pour cette population : "en France, les jeunes sont les plus touchés par la précarité. Pour la tranche des 18/24 ans, le taux de pauvreté atteint les 25%. Les fragilités économiques et sociales n’ont fait que croitre depuis le Covid-19. Malgré ce constat, ils ne bénéficient pas de dispositif d’aide sociale, qui s’adresse directement à eux, ou alors ces dispositifs sont toujours adossés à un statut... ce qui laisse toute une frange de la jeunesse isolée et dans la pauvreté."

Si cette tranche d'âge serait la plus touchée par la pauvreté, il ne s'agit pas d'assistanat contrairement à ce que peuvent dire les détracteurs du dispositif explique Morgane Le Henanff, interrogée par Elouen Rouchy : "on voit que la plupart des jeunes restent dans le dispositif du Revenu Jeune pendant une très courte durée, environ 4 mois. C’est un temps qui correspond généralement à la levée des freins qui s’opposaient entre eux et l’accès ou leur retour à l’emploi ou à une formation. On en a un certain nombre pour lesquels le passage dans le dispositif est assez court donc ça les raccroche, soit à un autre dispositif ou à une formation, ou à un emploi. Pour ceux qui restent dans le dispositif plus longtemps, on va faire face à des jeunes pour qui la levée de ces freins est beaucoup plus longue, mais sans jamais tomber dans l’assistanat."

Le moment où les jeunes perçoivent l’allocation pour la première fois est toujours accompagné d’un gros soulagement." Généralement ils passent d’un revenu proche de 0, à 150 / 300 ou 500 euros avec le revenu jeune. Grâce à l’allocation, on a aussi un certain nombre de jeunes qui ont pu trouver ou retrouver un logement. Comme le revenu inclut un accompagnement avec un travailleur social, cela permet de préciser des projets professionnels." Le même genre de dispositif est également en test dans le grand Lyon.

En Loire Atlantique, il doit encore être expérimenté pendant deux ans. Plus de 400 jeunes de 18 à 25 ans ont déjà été accompagnés.