Rennes. Les 30 km/h se généralisent aujourd'hui

Publié : 4 septembre 2023 à 10h42 - Modifié : 8 septembre 2023 à 12h10 par Dolorès CHARLES

Crédit : Yann Launay

A Rennes, la vitesse est réduite dans une bonne partie du centre-ville aujourd'hui (4 septembre) : 30 km/h au lieu de 50. Cette mesure concerne 95% de la capitale de Bretagne. Une mesure de protection et de partage de l’espace urbain entre automobilistes, piétons et cyclistes.

Dés ce lundi de rentrée, les automobilistes eux vont devoir lever le pied, à Rennes et dans une grande partie des communes de l'agglomération : les 30 km/h se généralisent. Dans l'intra-muros, il ne restera désormais que quelques portions de boulevards à 50 km/h. Partout ailleurs, ce sera 30. Un changement qui ne peut être que bénéfique, pour Matthieu Theurier, vice-président de Rennes Métropole en charge des mobilités. La police municipale  fera respecter ces nouvelles limitations : elle vient d'être équipée de cinémomètres flambant neufs.


Quid de la zone à trafic limité à Rennes ?


Dans le centre-ville, l'expérimentation d'une zone à trafic limité va se poursuivre. Des commerçants du centre dénoncent une baisse de leur chiffre d'affaires due à cette zone désormais réservée aux véhicules des riverains, des livreurs et des services d'urgence. Pour la maire de Rennes, le lien entre baisse des ventes et zone à trafic limité semble plus qu'hasardeux.


Pour Nathalie Appéré, il faut tenir compte d'autres facteurs, comme l'inflation et la baisse de pouvoir d'achat : "Sur certains secteurs, et je pense en particulier au vêtement, et à l'équipement de la personne. On a sur l'ensemble du territoire national une diminution des chiffres d'affaires qui peut être observée... et puis, il y a eu bien évidemment un printemps extrêmement difficile pour le centre ville de Rennes, lié à des violences ou événements en marge des manifestations, et cela a pu impacter le commerce... En revanche, le lien entre la zone à trafic limitée et le chiffre d'affaires en baisse de certains commerces ... me paraît extrêmement difficile à établir. Toutes les études nous montrent que le panier moyen du piéton comme du cycliste est plus élevé que celui de l'automobiliste."

Titre :Nathalie Appéré

Crédit :Yann Launay

Le succès de la ligne B du métro


Le développement des transports en commun va se poursuivre, encouragé par le succès de la ligne B du métro : un an après sa mise en service, la ligne B enregistre une fréquentation massive, et affiche une fiabilité dont Nathalie Appéré n'aurait pas osé rêvé : "nous étions inquiets, relativement en tout cas au moment de la mise en service, parce que nous avions connu quelques mois compliqués sur les réglages nécessaires et en réalité, nous avons un taux de fiabilité qui nous place dans le top dix des lignes de métro au niveau mondial. Il reste encore des pannes qui peuvent se produire, et des réglages nécessaires, mais la ligne B est un grand succès et elle a permis globalement à nouveau le développement du réseau de transport en commun de plus 20%."

Titre : Nathalie Appéré

Crédit :Yann Launay

La gratuité des transports n'est pas pour tout de suite


Pour franchir un cap dans l'utilisation des transports en commun, la gratuité totale ne serait-elle pas le meilleur signal ? Pas forcément, pour Nathalie Appéré : "aujourd'hui, un tiers des voyages se fait, soit avec des tarifs réduits, soit avec une gratuité sociale. Par ailleurs, nous avons fait le choix de diminuer les tarifs des abonnements. Quand on interroge les métropolitains et les métropolitains sur qu'est ce qui fait qu'ils seraient prêts à laisser leur voiture au garage pour prendre les transports en commun ? Ils évoquent la fréquence, la fiabilité, le confort, la sécurité. Les tarifs n'apparaissent jamais comme une attente particulière. Bien évidemment, l'accessibilité financière est une question, mais nous avons surtout besoin de continuer à investir sur le réseau de transport et pour continuer à investir, il faut économiquement en avoir les moyens."

Titre : Nathalie Appéré

Crédit :Yann Launay

Des recrutements pour transporter les élèves


Pour cette rentrée, les bus rennais devraient tous pouvoir circuler : les effectifs de conducteurs sont au complet, même s'il n'y a pas une grosse marge de manœuvre, comme le reconnaît Ronan Kerloc'h, le directeur général de Kéolis Rennes. Pour autant, la situation est moins tendue qu'en septembre 2022, grâce aux recrutements :


"Historiquement, on recrutait des gens qui avaient déjà le permis, et on n'était pas habitués à recruter des gens sans le permis. C'est tout le dispositif qu'on a mis en place avec Pôle emploi pour monter ces formations, trouver les financements ... parce qu'il était hors de question que les gens aient à payer quelque chose si on voulait les recruter. C'est ce travail qui a été mis en place et ensuite d'aller recruter des gens intéressés pour rentrer dans ces formations. Ce sont des formations où on peut monter jusqu'à seize personnes et on en fait plus de 4 par an, c'est un très gros dispositif."

Titre :Ronan Kerloc'h, le directeur général de Kéolis Rennes

Crédit :Yann Launay