Nantes. Une rentrée universitaire encore plus cher

Publié : 18 août 2023 à 10h36 - Modifié : 18 août 2023 à 17h28 par Dolorès CHARLES

Crédit : Dolorès Charles

La fin des vacances arrive et annonce la rentrée scolaire et universitaire, qui coûtera plus cher cette année. Nous sommes allés voir une association étudiante à Nantes (44), InterAsso, pour faire le point sur les difficultés et les aides possibles pour les étudiants(e)s.

Cartable ou PC, chacun son matériel pour reprendre le chemin des études. Les étudiants aussi retournent en cours et cette année, inflation oblige, la rentrée universitaire coûtera plus chère : en moyenne un peu moins de 3 000 € (un niveau historique pour la FAGE – la Fédération des associations générales étudiantes). La faute à l’augmentation du prix des fournitures scolaires, du prix des logements ou de l’alimentaire mais aussi de la Contribution de vie étudiante et de campus, appelée CVEC qui passe cette année le seuil des 100 euros.



Le budget, "on sait que ça met en difficulté beaucoup d'étudiants dans leurs études..."



L'association InterAsso à Nantes qui lutte pour de meilleures conditions de vie étudiante en Loire-Atlantique et Vendée, dénonce cette augmentation. Chloé Pajot, présidente, avec Luka Pambour : "Cette CEVC a été créée d'origine pour alléger le budget de la rentrée pour les étudiants, parce que ce qu'il y avait avant la Sécurité sociale qui était à 217 € - et si cela continue à augmenter, on va peut-être arriver à ce montant, et la CVEC deviendra de plus en plus un poids pour les étudiants... Cette année, c'est énormément l'inflation qui a fait exploser les chiffres : les loyers augmentent tous les ans, et avec la pénurie les frais augmentent. 3 000 € à sortir à la rentrée cela fait beaucoup quand tu débarques, et c'est aussi mentalement une charge parce que tenir un budget, c'est mentalement très difficile. On sait que ça met en difficulté beaucoup d'étudiants dans leurs études."

Titre :Chloé Pajot, la présidente d'InterAsso

Crédit :Luka Pambour

Les difficultés pour se loger


Pour InterAsso, première association représentant les étudiants en Loire-Atlantique et Vendée, l’augmentation du coût de la vie étudiante crée de nombreux problèmes. Les jeunes se privent de repas ou de sorties. Ils doivent travailler sur leur temps libres (un étudiant sur 2 en moyenne travaille en plus de ses études) ou doivent prendre un logement dit insalubre. Certains en viennent à ne pas prendre de logement du tout, insiste Chloé Pajot.


"Le logement avec des loyers augmente tous les ans et puis il y a une grande pénurie de logements sur Nantes, où il faut commencer à chercher en mai - avril pour espérer trouver son bonheur. Cela crée des situations où le camping de Petit Port - Morrhonnière a des prix étudiants. On connaît plein d'étudiants qui au final décident de prendre des bungalow, d'autres vont chercher des colocations en bungalow car cela revient moins cher. En été, on ne les voit pas trop, mais certains vont dormir en tente et à la rentrée dans leur voiture parce qu'ils n'auront pas trouvé de logement dans leur prix."

Crédit : InterAsso

Titre :Chloé Pajot d'InterAsso

Crédit :Luka Pambour

Il faut construire des résidences CROUS


InterAsso est en relation avec les administrations pour tenter de trouver des solutions, car le logement représente plus d’un tiers du budget étudiant. Entre le loyer, les charges, l’assurance, etc. le montant grimpe vite. "Sur la question du logement, (la solution) serait de pouvoir construire de nouvelles résidences Crous parce qu'actuellement sur Nantes, on est à 5 000 lits pour 61 000 étudiants qui auraient droit à ces lits (...) Il y a plein d'étudiants qui pourraient en profiter (aujourd'hui seul les boursiers ont cet avantage)... Moi, j'ai gardé mon logement en résidence universitaire, car c'est galère de trouver un logement ailleurs et puis il est aussi moins cher que dans le reste de Nantes."

Titre :Chloé Pajot, présidente d'InterAsso

Crédit :Luka Pambour

L'alimentation représente aussi une part importante du budget étudiant, et entre l’inflation et la suppression du repas CROUS à 1 euro pour les non-boursiers, certains ne s’en sortent plus. Plusieurs épiceries solidaires se sont créées ces derniers mois dans l’ouest, comme la Surpre’Nantes à Nantes et la Ma’Yonnaise à La Roche-sur-Yon.