La ville de Rennes accélère vers le 30 km/h et le covoiturage

Pour fluidifier le trafic, apaiser la ville et réduire la pollution, Rennes accélère avec plusieurs nouveautés, dans les jours et les semaines qui viennent. En ce lundi de rentrée (4 septembre), les automobilistes vont devoir lever le pied, à Rennes et dans une grande partie des communes de l'agglomération : les 30 km/h se généralisent. Dans l'intra-muros, il ne restera désormais que quelques portions de boulevards à 50 km/h. Partout ailleurs, ce sera 30.

La ville de Rennes se met à 30 km/h

La signalétique se met en ce moment en place, pour ce changement qui ne peut être que bénéfique pour Matthieu Theurier, vice-président de Rennes Métropole en charge des mobilités au micro de Yann Launay. "C'est une vraie solution pour apaiser l'espace public, pour favoriser la marche, mais aussi le vélo, et puis c'est un gros gros avantage pour la mobilité des enfants, puisque les enfants jusqu'à 12 ans, ont un champ de vision qui est plus réduit que celui des adultes... et si les voitures roulent à 50 kms /heure, c'est dangereux pour eux parce qu'ils n'ont pas le temps de les voir venir et dès lors qu'elles roulent à 30, la ville devient plus accessible pour eux. C'est un vrai atout en matière de sécurité routière pour l'ensemble des usagers de la route et en premier lieu les automobilistes puisqu'on sait que l'accidentologie diminue de façon drastique dès lors qu'on réduit les vitesses de 50 à 30 kms/heure."

La police municipale de Rennes fera respecter ces nouvelles limitations de vitesse : elle vient d'être équipée de cinémomètres flambant neufs.

Pleins feux sur le covoiturage

Avec l'aide de l'Etat, Rennes souhaite booster le covoiturage, avec une voie réservée aux covoitureurs - elle sera bientôt ouverte (début octobre). La première du genre, dans l'Ouest : au niveau des derniers kilomètres de la route Nantes-Rennes, entre Chartres de Bretagne et la porte d'Alma, la bande d'arrêt d'urgence pourra être empruntée par les voitures qui transportent plusieurs personnes.

Matthieu Theurier attend le même succès avec les voitures que pour les bus et les cars, qui peuvent déjà utiliser cette voie depuis 6 mois. "Cela fonctionne bien : les bus ont gagné environ 10 minutes de temps de trajet en heure de pointe, c'est assez énorme. D'ailleurs la fréquentation sur ces bus est de plus de 20 %, et l'étape suivante qu'on avait convenue avec l'Etat, c'est qu'on va expérimenter l'ouverture de cette voie, toujours aux bus et aux cars, mais aussi aux gens en covoiturage. Dès lors que vous êtes deux dans une voiture, vous pourrez emprunter cette voie et faire sauter les bouchons .. ne plus être tributaire de la congestion sur la RN 137.

L'enjeu pour nous est de faire en sorte que pour les personnes qui ne peuvent pas faire autrement que d'utiliser la voiture, que cette voiture soit le mieux utilisée possible et donc qu'il y ait plus de monde dans les voitures.?? Aujourd'hui, en heures de pointe, quand il y a 100 véhicules qui roulent sur la rocade, ils transportent 102 passagers, il suffirait qu'il en transporte 110 pour qu'on n'ait plus de phénomène de bouchon."

Une phase d'expérimentation

Les bus et les cars peuvent déjà emprunter cette voie depuis 6 mois, alors avec des voitures en plus, ne va-t-on pas se retrouver avec une troisième voie embouteillée aux heures de pointe ? "Ce serait une bonne nouvelle et quand on en sera là, on imaginera peut-être une nouvelle voie dédiée aux covoitureurs et une bande d'arrêt d'urgence dédiée aux cars et aux bus. Mais pour l'instant, on est encore dans une phase d'expérimentation. C'est un cas quasi unique en France. On va le tester mais on a quand même de la marge : s'il y avait 10 à 20 % des véhicules qui empruntent la route de Nantes tous les jours qui étaient en covoiturage, on aurait des améliorations extrêmement importantes de la circulation et une réduction d'autant plus importante des pollutions."

Des contrôles seront menés, pour que des conducteurs solo n’empruntent pas cette voie réservée : en cas de fraude, il en coûtera 135 euros aux automobilistes indélicats. A noter que des places seront réservées aux covoitureurs dans 5 parcs relais, à 5 entrées de la ville, et ce dès ce mois de septembre. Des caméras détecteront automatiquement les voitures occupées par plus d'une personne, et leur autoriseront l'accès.

Des feux de régulation vont aussi faire leur apparition, le 25 septembre, sur la bretelle de Bréquigny, pour tenter de limiter les bouchons sur la rocade. Ils se mettront en marche automatiquement, en fonction de la densité du trafic.

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Dans l'ouest, une autre voie réservée aux transports en commun (VRTC) a été transformée en voie dédiée au covoiturage sur l'A83 (boulevard de Vendée) au sud de Nantes. A l’est de la ville, une voie est expérimentée et ouverte depuis juin sur le boulevard de la Prairie-de-Mauves. Annoncée aussi en co-voiturage, la route de Pornic en intra-périphérique à horizon 2025.