Dans les marais de Guérande, des agents régulent la population de moustiques
Publié : 27 juin 2023 à 18h22 - Modifié : 28 juin 2023 à 7h46 par Emilie PLANTARD
Les agents de régulation de moustiques pour Cap Atlantique
Crédit : Emilie Plantard
Depuis trois ans, l’agglomération de Cap Atlantique agit pour réguler la population de moustiques, nombreuse dans les marais de Guérande (44). Une équipe de techniciens se charge donc de surveiller et limiter leur reproduction pour éviter les nuisances en été !
Vous êtes peut-être de ceux qui se font dévorer par les moustiques en été ? Eh bien sachez que cela pourrait être pire ! Dans de nombreux secteurs, les populations de moustiques sont régulées par des équipes techniques. C’est le cas dans les marais de Guérande, où l’agglomération Cap Atlantique se charge de surveiller et limiter leur reproduction, sur un territoire de 65 hectares.
"Sans apport sanguin, il n’y a pas d’œufs, et sans eau il n’y a pas de moustiques"
La première des actions consiste en gérer l’eau des marais. Car si les moustiques ont besoin du sang humain pour se reproduire, la vingtaine d’espèces recensées sur les marais doit aussi bénéficier du phénomène des marées, c’est-à-dire de l’assèchement suivi du recouvrement d’eau. "Sans apport sanguin, il n’y a pas d’œufs, et sans eau, il n’y a pas de moustiques, rappelle Loïc Desrues, responsable de l’équipe de régulation des moustiques pour Cap Atlantique. Il est pertinent de gérer les niveaux d’eau parce que les femelles ont identifié les sols asséchés des marais pour venir déposer leurs œufs, mais il faut savoir qu’à un moment donné l’eau va arriver, que ce soit par les marées ou par les pluies. Le défi aussi pour l’équipe est d’agir rapidement. Les marées rythment notre activité, mais pas les pluies, on ne peut pas les planifier et il faut avoir une réactivité importante et faire du curatif."
Titre :Loïc Desrues, responsable de l’équipe de régulation des moustiques pour Cap Atlantique
Crédit :Emilie Plantard
Pulvérisation d’un biocide sur certaines zones
Deux protocoles existent, les techniciens se chargent d’abord de gérer le flux de l’eau dans les bassins car le moustique a besoin du rythme des marées pour grandir, et puis ils observent les zones humides afin d’agir quand le moustique est à l’état de larve. Emilie Plantard a suivi une équipe de Cap Atlantique à Mesquer. Thomas Garino, agent de régulation, prélève régulièrement de l’eau dans une petite bassine pour observer... "On va regarder le nombre de larves, pour savoir si nous devons déclencher un traitement ou pas. C’est tout petit, ça fait quelques millimètres, elle met entre 3 et 5 jours pour passer de l’état d’œuf à l’état d’adulte. Et nous on va lutter contre cette larve et on va pulvériser un produit naturel, un biocide, on va faire une pluie sur les endroits où il y a des moustiques donc c’est très localisé et très ponctuel. En général, on est à 85% d’efficacité."
Titre :Thomas Garino, agent de régulation des moustiques Cap Atlantique
Crédit :Emilie Plantard
Ne laissez pas d’eau stagnante
L’équipe assure une stabilité d’eau dans le marais pour éviter que les œufs n’éclosent, elle traite aussi les points d’eau quand ils abritent trop de larves. Mais la collectivité, qui investit 200.000 euros chaque année pour cette lutte, incite également les particuliers à être vigilant. Car pour ne pas avoir de moustiques, il faut avant tout les priver d’eau. "On pourrait parler d’une troisième technique qui existe, avance Vincent Loustaunau, directeur de la communication pour Cap Atlantique, c’est celle de l’habitant. Il faut que l’habitant soit vigilant dans son jardin à ne pas laisser des stagnations d’eau et en cette période estivale, il faut être vigilant sur une durée d’1 semaine, 1 semaine de stagnation d’eau, c’est là où les moustiques peuvent se déployer. Un petit bouchon d’eau stagnante suffit pour que les moustiques prolifèrent, il faut que chacun soit vigilant."
Cette vigilance ne concerne pas que le territoire de Cap atlantique, sachez que les moustiques présents sur le marais de Guérande peuvent se déplacer sur une quarantaine de kilomètres.
Titre :Vincent Loustaunau, directeur de la communication pour Cap Atlantique
Crédit :Emilie Plantard
Le moustique tigre n’est pas présent dans les marais
Cette vigilance permet de surveiller l’installation des espèces, il en existe une vingtaine sur les marais de Guérande. Pas de tigre en revanche, sa présence n’y a pas encore été détectée. Rien d’étonnant pour Thomas Garino : "le moustique tigre est un moustique très local, il va émerger à un endroit, il se déplace très peu, donc on peut l’observer à certains endroits parce qu’il est arrivé par les transports, la voiture, l’avion etc. c’est une espèce exotique envahissante. Il est arrivé à Nantes, mais on ne l’a pas chez nous. On n’est pas à l’abri, mais on est vigilant. On intervient aussi chez les particuliers, on les conseille et on est vigilant lorsqu’on fait ces expertises à ce qu’il n’y ait pas le moustique tigre."
Titre :Thomas Garino, agent de régulation des moustiques Cap Atlantique
Crédit :Emilie Plantard
Chaque année, Cap Atlantique, les départements de Loire-Atlantique et du Morbihan consacrent un budget de 200.000 euros pour réguler les moustiques sur les marais de Guérande.