A vos assiettes... La saison du melon démarre en Pays-de-la-Loire !

Publié : 28 juin 2023 à 17h48 - Modifié : 29 juin 2023 à 10h16 par Emilie PLANTARD

Julien Godet, producteur de melons "Le Prieuré de la Dive"

Crédit : Emilie Plantard

On en trouve sur toutes les tables lorsque l’été arrive. Le melon n'est pas produit que dans le sud de la France, il l'est aussi dans les Pays-de-la-Loire, en Vendée et dans le Maine-et-Loire. Reportage à Cizay-la-Madeleine d'Emilie Plantard.

Vous en avez probablement déjà dégusté, nature, en entrée, au dessert ou même cuisin... Le melon est un produit phare de l’été et il est en partie produit chez nous, dans les Pays-de-la-Loire. En Vendée mais surtout près de Saumur, où il est même reconnu par une IGP (Indication Géographique Protégée), c’est le melon du Haut-Poitou. Un melon charentais, comme la grande majorité du melon vendu en France.



"C'est le sucre qui fait la densité du melon"



Dans le Maine-et-Loire, à Cizay-la-Madeleine, Julien Godet en cultive depuis 2008. Chez lui, la récolte a démarré il y a une dizaine de jours. Dans les parcelles, sous les feuilles, il faut savoir reconnaître les melons à maturité. "Regardez comme il est beau ce melon, se félicite le producteur. Symptôme de maturité, la couleur, qu’il ait une robe crème qui tend sur le jaune et également un pédoncule qui commence à craqueler, signe que le fruit veut se détacher de la plante. On veille à ce que le melon soit suffisamment ferme, et après, c’est le sucre qui fait la densité du melon. Plus un melon est lourd, plus il est sucré. Il faut environ 70 jours entre le moment où on plante un melon et le moment où on le récolte. C’est une récolte manuelle, c’est un fruit qui pousse au sol donc il faut comprendre qu’il y a de la pénibilité pour les travaux de récolte. Aujourd’hui dans la région, on arrive à produire les premiers melons vers le 20 juin, ce qui paraissait irréalisable il y a une quinzaine d’années, mais le gros de la récolte c’est entre juillet et septembre."

Titre :Julien Godet, producteur de melons "Le Prieuré de la Dive" (49)

Crédit :Emilie Plantard

Le Haut-Poitou, terre de melon


3 000 tonnes de melon par an sortent en moyenne de l'exploitation de Julien Godet, car le melon est un fruit particulièrement sensible aux maladies et supporte mal l’humidité. Cette année, les craintes amenées par les pluies du mois de mai se sont largement dissipées et ce début de récolte s’annonce très bien. "Dans le Haut-Poitou, on est vraiment dans un terroir adapté à la culture du melon et on a une vraie histoire de production dans le Centre-ouest, explique le producteur de melons Julien Godet. C’est lié d’une part au climat et au sol. On n’a pas une très grosse pluviométrie, ce qui nous permet de produire des fruits de qualité. Le melon est une culture qui préfère les excès de chaleur et de sécheresse que les excès d’humidité. On n’est pas dans une serre, on est en plein champ donc on subit tous les aléas climatiques. On ne va pas prôner le réchauffement climatique, loin de là parce qu’on s’aperçoit aussi que derrière ce réchauffement, c’est du dérèglement et on peut aussi avoir des épisodes orageux violents, mais on va dire qu’un peu plus de soleil et de chaleur, c’est tout pour nous arranger..."


 


 

Crédit : Emilie Plantard

Titre :Julien Godet, producteur de melons au Prieuré de la Dive (49)

Crédit :Emilie Plantard

Une production française stable


En Pays-de-la-Loire, près de 37.000 tonnes sont cultivés sur le territoire. La météo le permet, même si le melon est un produit sensible à l’humidité, il est donc moins produit dans le nord de la France. Le réchauffement climatique pourrait donc changer la donne, mais pour l’instant ce n’est pas un sujet chez les producteurs. "Le bassin centre-ouest s’étale de la Vendée jusqu’à la Loire, détaille Rémi Javernaud, animateur de l’AMI, l’Association Interprofessionnelle du Melon, on a donc à peu près 15% de la production nationale dans les Pays-de-la-Loire. On a la chance que le melon soit moins sensible aux fortes chaleurs que d’autres productions agricoles, donc la filière ne souffre pas encore trop du réchauffement climatique, ce qui n’empêche qu’il y a quand même des recherches parce que c’est quelque chose qui arrive... Des recherches en terme de variétés, d’adaptation, de paillage, d’irrigation ... Après, vous dire que dans 10 ans, est-ce qu’on retrouvera du melon en Bretagne, je ne sais pas ! Pour l’instant on n’observe pas de remontée vers le nord des productions, les surfaces sont à peu près stables dans les bassins."

Titre :Rémi Javernaud, animateur de l’AMI, l’Association Interprofessionnelle du Melon

Crédit :Emilie Plantard

Chaque année, près de 37.000 tonnes de melon sont produits dans la région, environ 15% de la production française. 200 à 250.000 tonnes de melon sont produit chaque année en France.