24H Emploi à Rennes. Ces salons sont-ils de vrais tremplins pour l'embauche ?

Publié : 27 septembre 2023 à 11h30 - Modifié : 27 septembre 2023 à 11h56 par Dolorès CHARLES

Crédit : Yann Launay

Le salon 24 h pour l’emploi et la formation se tenait hier (mardi 26 septembre) au Couvent des Jacobins de Rennes. 90 exposants sur place et 500 postes à pourvoir. L'occasion d'aller à la rencontre des candidats et recruteurs alors que les député se penchent sur le projet de loi de plein emploi. Une situation perceptible dans l'ouest. En Bretagne et Pays de la Loire, les difficultés de recrutement devraient s'aggraver d'ici 2030.

Vous l'avez sans doute remarqué : les salons de l'emploi et autres job datings sont de plus en plus nombreux, dans l'Ouest... Rien que ce mardi 26 septembre se déroulaient les 24H Emploi formation à Rennes, et le salon de l'emploi industriel à Saint-Nazaire. Il faut dire que les besoins en main d’œuvre sont conséquents, dans de nombreux secteurs. Et même à l'heure d'internet et de l'intelligence artificielle, la rencontre sur un salon reste précieuse surtout dans ce contexte de difficultés de recrutement.


Thibaut Cottin, coordinateur des salons 24H Emploi formation : "c'est une vraie chance pour les candidats d'expliquer leur parcours, de justifier ou de montrer ses qualités humaines. C'est hyper important de venir avec une attitude positive en tant que candidat, d'avoir le sourire et le dynamisme. ça fait passer la barre du CV, qui peut être très rigide sur internet lors d'une candidature par mail. On a beaucoup de recruteurs attentifs aux qualités humaines parce qu'ils sont capables de former à leur métier."


Les salons sont-ils de vrais tremplins pour l'embauche ? Les organisateurs ont-ils des retours quant à la proportion de rencontres converties en emplois ? Pour Thibault Cottin interrogé par Yann Launay, "on avait eu l'an dernier 1 100 candidats sur la journée et il y avait eu 480 entretiens post salons. Les processus de recrutement ont continué, c'est à dire qu'il y a eu des belles rencontres avec des recruteurs qui voulaient aller plus loin avec les candidats. On aimerait sur 1100 de candidats, avoir 1100 embauches mais ce n'est pas si simple parce qu'on a aussi des candidats qui viennent prendre des informations sur la formation, la reconversion ou la réorientation... et on a aussi des candidats qui sont là pour pour définir leur projet professionnel."

Titre : Thibaut Cottin, coordinateur des salons 24h emploi formation

Crédit :Yann Launay

Trouver un équilibre entre le candidat et le recruteur


Le rapport de force continue à évoluer, les employeurs se montrent de plus en plus enclins à faire du sur-mesure, pour embaucher plus facilement. Olivier, par exemple, est en reconversion : après des années sur des lignes de production, il cherche un emploi de cariste.


Les offres ne manquent pas, et il est plutôt satisfait des échanges avec les recruteurs du salon rennais : "il faut être en accord avec ce qu'il demande de temps en temps, et de temps en temps leur demander s'ils peuvent être flexibles par rapport à ce que nous demandons. Ils font des efforts et ils sont très attentifs, mais ils ont besoin de nous et on a besoin d'eux, il faut un équilibre ! Il y a une entreprise qui veut me prendre, mais le problème, c'est que ça se situe assez loin et par rapport à ça, ils nous ont bien proposé une rémunération plus haute par rapport à l'endroit où on est, pour le transport"

Crédit : Yann Launay

Titre :Olivier

Crédit :Yann Launay

Dans les secteurs en tension, pas facile de fidéliser les employés 


Eloïse n'a que 20 ans, mais elle vient de quitter un poste il y a 15 jours et cherche à nouveau dans le domaine de l'aide à la personne. Avec comme critères principaux : le climat de travail et le salaire :  "j'aimerais plus qu'un SMIC car dans mon ancien travail, je gagnais pas mal, je faisais des journées de 10 heures, je travaillais deux jours et j'avais deux jours de repos. Le cadre n'était pas super, mais le salaire était bien ! Si les conditions n'étaient pas faites pour qu'on reste un certain moment. J'ai beaucoup travaillé avec les personnes âgées, donc j'essaie de chercher plus dans ce secteur ... Comme je n'ai pas de permis, c'est plus compliqué de trouver des aides à domicile. Il faut la voiture, et ça me bloque !"

Titre :Eloïse

Crédit :Yann Launay


"On essaye de travailler sur la qualité du travail et les avantages sociaux qu'on peut développer"



Les employeurs qui sont en concurrence pour recruter doivent se démarquer, comme l'explique Mélanie Chapelier, chargée de ressources humaines chez Citédia, en quête notamment d'agents de sécurité : "je parle pour les agents de sécurité mais c'est vrai pour les autres activités, ils peuvent bénéficier d'un parcours d'accompagnement et monter en compétence. Cela se traduit par du travail en doublon et de la montée en compétence progressive. Après, on essaie de répondre aux besoins individuels d'aménagement de planning ou des temps, etc.  Ce n'est pas toujours possible parce qu'on a aussi des contraintes de service et de production... Pour les agents de sécurité, on a un 13ᵉ mois qu'ils n'ont pas forcément dans d'autres entreprises. On essaie de travailler sur des choses un peu différenciante parce que c'est un secteur qui est plutôt en tension aujourd'hui."

Titre :Mélanie

Crédit :Yann Launay

Ce jeudi (28 septembre), un centaine d'entreprises seront présentes au salon Innov'Emploi, au palais des congrès de Lorient. A Cholet, la 4ème édition du Forum pour l'Emploi se tiendra également ce jeudi 28 septembre, de 9h à 16h, au Parc des Expositions de la Meilleraie. Du 10 au 13 octobre, ce sera la Semaine Laval Emploi, dans la ville mayennaise.


Une étude du ministère du Travail montre que c'est en Bretagne et Pays de la Loire que les difficultés de recrutement devraient s'aggraver le plus nettement, d'ici 2030. La DARES (Direction des Etudes et des Statistiques) a calculé que dans les 7 années qui viennent, 42% des emplois seront en tension croissante en Bretagne, 36% en Pays de la Loire, contre seulement 11% en Ile de France.